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jeudi 6 juin 2013

Medvedev veut créer des doctorats spécifiques pour les hauts fonctionnaires et les bisness man

Voir: http://izvestia.ru/news/551548

Afin de lutter contre l'inflation des thèses soutenues par les hauts fonctionnaires et les bisness man, Medvedev a demandé de préparer avant le 1er  octobre un projet déterminant les conditions d'introduction d'un doctorat d'administration public pour les fonctionnaires et un doctorat d'administration économique pour les bisness man. Parallèlement, le délai lors duquel il sera possible d'attaquer une thèse pour plagiat pourrait être fixé à 10 ans. Ces propositions ne font pas l'unanimité.
 
Il est unanimement reconnu que le niveau scientifique des thèses soutenues a fortement baissé ces dernières années, sous l'effet de mode pour les fonctionnaires et les bisness man d'ajouter un joli diplôme sur leur mur. Mais les propositions de Medvedev sont-elles une solution?
 
Pour partie, oui, dans la mesure où elles permettent de réorienter ces individus vers leur spécialité et de libérer l'espace scientifique des parasites qui s'y engouffrent. Pourtant, quelques questions se posent, qui risquent de fortement limiter l'effectivité de ces possibles mesures.
 
Tout d'abord, ces personnes, très loin de la science, veulent justement un titre scientifique. En général, ils n'ont ni le temps ni la volonté de s'y atteler, mais ils ont les moyens de se procurer le texte prêt à soutenir. Leur motivation n'est pas la recherche et il y a peu de chances qu'ils s'y attèlent dans une spécialité prête pour eux. Ils n'en ont ni le temps, ni toujours les moyens intellectuels. D'autant plus qu'alors, ils ne seront pas reconnu comme "scientifiques".
 
De plus, se posent les conditions d'obtention des diplômes d'administration publique. S'il s'agit de leur apport à l'amélioration de la gouvernance, pour des raisons objectives de difficultés d'évaluation et des raisons évidentes hiérarchiques, chaque haut fonctionnaire se verra reconnaître ce titre. Comme une médaille supplémentaire. Ce qui ne présentera, ni pour lui, ni aux yeux de tous, aucune valeur. Il ne pourra de cette manière se distinguer de la "masse" de ses collègues. Si ce titre est nécessaire pour l'obtention de certaines fonctions dans la fonction publique, cela va faire grincer des dents et n'enlève rien au risque et à la tentation de la corruption.
 
Si la question doit évidemment être régulée par le droit, sa dimension dépasse largement la sphère juridique. Elle touche la question sensible de la mentalité très particulière de ces fonctionnaires qui ont besoin de prouver, de se prouver, de prouver aux autres une valeur qu'ils n'ont pas toujours. Cela démontre l'existence d'un problème central: la fonction publique n'est pas suffisamment valorisée. Et c'est peut être par là qu'il faudrait commencer. Tout en renforçant en parallèle la rigueur d'appréciation des thèses soutenues et à soutenir, sans tenir compte du "grade" ou de la fonction du candidat. En mettant un terme à cette complaisance, qui conduit à prononcer trop souvent cette excuse: ce n'est pas grave, de toute manière il ne va pas s'occuper de la science après. Et si justement cela était grave?
 

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