Dans le journal Le Monde (France), Marie Jégo estime que le racisme en
Russie est « caractérisé par une grande expression de
violence » à l’égard des Caucasiens, des migrants d’Asie centrale ou
des étrangers au « faciès non slave ».
A la question les Russes sont-ils plus racistes qu’ailleurs ?
Tout en répondant par la négative, la journaliste enchaîne : le
discours xénophobe est débridé et commun aux principaux courants politiques, qui
l’exploitent dans un contexte socio-économique donné.
Elle souligne encore la position ambigüe de Vladimir Poutine et de l’Eglise
orthodoxe et évoque d’autres contentieux entre la Russie et l’Europe
(homosexuels, Pussy Riot) et conclut qu’au temps de l’URSS l’intégration était
possible.
Dans le Courrier de Russie, la Rédactrice en chef, Inna Doulkina, fustige
les journalistes occidentaux qui jouent à nouveau aux lecteurs l’éternelle pièce
de la Grande Méchante Russie, tellement plus confortable pour marquer les
esprits.
Mais il faudra bien passer à une autre interprétation que celle de la
xénophobie primaire poursuit-elle. Les habitants sont descendus dans la rue,
tant leur exaspération est grande de vivre près d’un marché (de Birioulevo),
où la mafia azerbaïdjanaise sévit, l’esclavage
fleurit, où les immigrés clandestins sont légions et le russe devenu langue
morte, alors que dans le même temps ils ont demandé la fermeture de ce marché depuis
bien longtemps.
C’est donc un message clair adressé aux autorités municipales d’une part,
aux immigrés de l’autre : « Nous avons l’obligation de respecter la
culture de l’Autre, et le droit d’exiger le même respect vis-à-vis de la
Nôtre ».
Quelles réflexions tirer de ces deux articles ?
Tout d’abord, il semble qu’à l’heure actuelle, que ce soit en Europe ou en
Russie, nous sommes tous interpellés face aux défis à relever concernant les
problèmes de l’immigration.
Avant de stigmatiser la Russie, il convient donc de balayer devant sa
propre porte.
Des violences interethniques ?
Celles-ci sont fréquentes dans de nombreuses capitales européennes comme
Londres ou Paris. Par quel hasard, une cité comme Moscou, capitale d’un ancien
Empire, y échapperait-elle ?
D’autre part, surfer sur le thème de l’immigration, la peur de l’islam et
la xénophobie en quête d’un électorat plus large, n’est pas l’apanage des seuls
courants politiques russes et je ne vise pas uniquement nos partis ultranationalistes ou d’extrême
droite.
Ensuite, il n’y a pas de solution
miracle.
Ni l’introduction de visas pour les ressortissants de la CEE, ni la
scission du nord Caucase ne résoudrait le problème. En Russie, comme en Europe,
il y aura toujours des immigrés. Cela n’empêche pas qu’il y ait des mesures à
prendre au niveau local.
Poursuivre les criminels avec le même zèle qu’ils soient slaves ou non
slaves, demander aux uns de respecter les lois, les us et coutumes du pays et
aux autres de faire preuve de tolérance, être à l’écoute et au contact des
habitants pour que tous considèrent Moscou comme leur ville.
Voilà quelques règles de bon sens qui peuvent être suivies par tous
(UE-Russie), bien que je ne prétende pas que cela soit facile …
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