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vendredi 11 septembre 2015

Glazyev v. Koudrine: la souveraineté financière contre la reddition mondialiste

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Le rapport que doit remettre dans quelques jours S. Glazyev, conseiller du Président pour les questions économiques n'est pas encore sorti qu'il provoque déjà l'ire de la caste néolibérale influente. Car en effet, un crime risque d'être commis: proposer de réfléchir aux mécanismes d'une souveraineté financière à l'heure où il est évident que la Russie ne peut attendre aucune coopération profitable avec l'Occident. Il s'agit bien d'un crime. Un crime contre ces économistes intégrés dans les mécanismes globaux et off shores, mécanimes grâce auxquels ils vivent très bien, même si le pays, lui, le supporte moins bien.


L'espace médiatique néolibéral n'en fini pas de s'attaquer à Glazyev. Qu'il s'agisse de grands journaux comme Vedomosti ou Forbes qui annoncent le retour au comunisme, prédisent l'avenir de la Corée du Nord, rien de moins ou de centres comme Carnégie, Centre très indépendant, en tout cas de la Russie. Car, malgré quelques maladresses, le fond du problème est d'oser lancer la discussion sur une réforme fondamentale de la conception de l'économie nationale. Oser avancer l'idée que la Russie ne pourra jamais avoir sa place dans le système économique et financier actuel, pour la simple et bonne raison qu'elle doit jouer selon des règles qu'elle ne maîtrise pas et qui changent en fonction de considérations géopolitiques, qu'elle ne maîtrise pas plus. Ce que le scandale du système SWIFT a déjà montré. Ces propos sont bannis du monde néolibéral.

Jusqu'à présent, malgré les grandes déclarations politiques, la Russie a toujours joué selon les règles. Les règles néolibérales, les règles du FMI. Ce qui peut sembler par ailleurs aberrant. Au minimum sur le plan politique. Economiquement, c'est plutôt surprenant.

Tout d'abord, ce sont ces recettes qui font plonger les pays européens, notamment la Grèce. Mais, pourtant, la Russie écoute les recommandations du FMI, discute avec ses représentants pour savoir comment sortir de la crise. Et elle entend évidemment qu'il faut des réformes structurelles, qu'il faut augmenter l'âge de la retraite (c'est certainement pour faire de la place sur le marché du travail aux jeunes ...), qu'il faut réduire les dépenses de l'Etat ... Rien de nouveau, c'est le document type non individualisé au regard des besoins spécifiques de chaque pays. Car plus que des moyens de sortie de crise, ce sont des slogans qui doivent conduire à la reddition.

Maintenant, politiquement, la Russie se concerte avec le FMI pour savoir comment sortir d'une crise liée aux sanctions économiques prises contre elle par l'Occident avec un organisme politiquement dominé par les Etats Unis... C'est d'une logique très particulière ... C'est un peu comme si la Russie commençait à discuter avec l'OTAN pour savoir comment réformer son armée ...

Et le parallèle n'est pas que stylistique. Car la platforme politique qui fait le lobby de ce mouvement néolibéral en Russie, à savoir le "Club Koudrine" ou son "Comité des initiatives citoyennes" a par exemple permis de commencer à destructurer le fonctionnement de la police. Sur les recommandations de Koudrine, les effectifs de la police ont été réduits pour faire des économies budgétaires. En conséquence de quoi, par exemple, les services de l'ordre ne vont plus pouvoir assurer la protection, notamment des musées. Les musées vont donc devoir passer des contrats avec des compagnies privées, ce qui va augmenter leurs frais, donc les dépenses budgétaires. Mais surtout cela est parfaitement inefficace, car les compagnies privées de surveillance n'ont pas le droit, en cas d'infraction, de recourir aux mesures de coercition et d'arrêter les individus suspectés. Ils devront ... appeler la police, qui arrivera ainsi avec du retard sur les lieux.  Donc, non seulement cette réforme ne permettra pas de faire des économies budgétaires globales, mais elle diminue l'efficacité des forces de l'ordre.

En revanche, cela rentre tout à fait dans la logique formelle de réduction de la fonction publique, qui comme chacun le sait, ne produit rien et coûte cher. Jusqu'au jour où vous ne pouvez plus vous faire soigner normalement, où vous devez attendre une demi heure avec que les forces de l'ordre puisse intervenir alors que vous êtes en danger ... Et là vous comprenez que la réforme a coûté très cher. Vous a coûté très cher.

Heureusement que toutes les propositions de Koudrine ne sont pas suivies. Il avait également trouvé la source du problème du déficit budgétaire: l'armée est trop financée. C'est ainsi qu'il a proposé au Conseil de la Fédération de réduire le budget de l'armée. 

Mais le Conseil de la Fédération ne suit pas cette voie. Et veut favoriser le développement de l'économie nationale, posant cet axe comme une question de sécurité nationale. ce qui, vu le contexte géopolitique, n'est pas exagéré.

Comme le résumme parfaitement A. Viazovsky:
"Je pense immédiatement à l'Allemagne, au Japon, à la Corée du Sud ... Un haut niveau de PIB, la démocratie ... Bon, on renonce à l'arme nucléaire, on laisse s'installer chez soi des bases américaines (et en même temps des prisons secrètes de la CIA), on troque la souveraineté contre du pain et du beurre. Et immédiatement, sans avoir besoin des tours de magie de Glazyev, les rating d'investissements s'envolent, on trouve des crédits sur 10 ans à 2% et l'industrie de pointe, là-bas, sera autorisée à se développer sans avoir besoin d'un "nano-Tchoubaïs". Alors qu'est-ce que vous en pensez mes chers "Crimenash"?" ("Crimenash", pour les gens favorables au rattachement de la Crimée à la Russie, ce qui ne comprend évidemment pas la caste néolibérale).
Ainsi, l'auteur a clairement posé la ligne de démarcation. D'un côté vous avez les tenants de l'intérêt national, de l'autre vous avez les néolibéraux FMIstes. Leurs positions sont incompatibles vu l'état des rapports géopolitiques. Et la Russie aujourd'hui tente, comme elle peut, de garder un pied dans chaque clan. Elle ne veut pas d'une guerre totale avec l'Occident, car elle ne veut pas contraindre son peuple à payer le prix fort pour un conflit international qu'il n'a pas initié. Tant que le programme de réactivation de l'économie nationale n'est pas abouti, la Russie doit composer. D'où aussi le poids des individus comme Koudrine. 

C'est pourquoi la présidente du Conseil de la Fédération, V. Matvienko, a parfaitement raison. Relancer la produciton nationale n'est rien moins qu'une question de survie pour la Russie telle qu'elle existe aujourd'hui. Car cette position ambivalente ne pourra pas durer éternellement, elle affaiblie trop le système étatique.

5 commentaires:

  1. Je ne saisis peut être pas très bien, mais qu'attend-on pour virer cette caste néolibérale, après ce qui s'est passé sous Eltsine, ce qui se passe aujourd'hui chez nous et partout où leurs pareils sévissent, et cela d'autant plus qu'ils vendraient père et mère? Ah, ils doivent composer... Cela me fait peur. Quand on mange avec le diable, il faut avoir une longue cuillère.

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    1. Impossible de virer cette caste (et les oligarques associés) car en Démocratie tout les courants de pensée on le droit d'existence dans le respect des lois.

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  2. l'hyre
    serait ce une hydre
    ou la reaction d'un valet de coeur Lahire.
    Plus simplement ire ...ira surement..
    N'en perdait pas votre lapin ;-)

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    1. ))) en effet et en plus je fais systématiquement cette erreur.
      Merci!

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  3. "Les chiens aboient, la caravane passe" les néo-libéraux enragent car ils ne supportent pas que d'autres suivent une politique différente de la leur et mettent ainsi en évidence les défauts flagrants de leur politique libérale qui appauvrit les peuples en enrichissant une petite minorité financière mafieuse.

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