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mardi 20 avril 2021

Il ne reste que la Russie à ne pas souhaiter la mort de Navalny


En Occident, chacun semble attendre, voire espérer, la mort de Navalny. Humainement, il provoque la pitié, ainsi manipulé, ayant perdu le contrôle de sa vie, mais il a fait son choix et, soyons honnêtes, Navalny ne présente un intérêt pour ses curateurs qu'en mauvaise santé ou, encore mieux, mort. Les Etats-Unis, le Conseil de l'Europe, la Grande-Bretagne, etc., toutes ces composantes de l'Atlantisme menacent la Russie ... et si Navalny mourrait ... ce serait terrrrible pour elle. Calme face à cette énième mise en scène de "l'opposant numéro Un à Poutine" dans les chancelleries occidentales, la Russie rappelle que cela s'appelle de l'ingérence et qu'elle n'a pas l'intention de réagir aux menaces de la Maison Blanche. 

Rappelons que Navalny avait été condamné avec sursis pour escroquerie en 2014 et, suite à la violation systématique de son contrôle judiciaire, finalement rentré en Russie alors qu'il n'était plus soigné en Allemagne depuis plusieurs semaines, il a été condamné par la justice russe à la transformation de sa conditionnelle en peine de prison ferme (voir l'argumentation de la cour ici analysée en français). Et cela après des pressions des Etats-Unis sur l'Europe pour qu'elle adopte des sanctions (lire notre texte ici), après une décision politique de la CEDH sortant de ses compétences en demandant sa libération immédiate (lire notre texte ici). Et nous aurons la délicatesse de ne pas rappeler la désastreuse visite de Borell en Russie ...

Bref, Navalny a été envoyé purger sa peine de prison. Evidemment, il ne peut simplement la purger, sinon tout ce cirque perdrait de son intérêt et n'oublions pas que ce bruit n'a de sens que sur la vague du "il est en danger de mort". Donc, en toute logique, il se met en grève de la faim.

C'est alors que son "cardiologue personnel" estime qu'il n'a plus que quelques heures à vivre - sans l'avoir examiné. L'équipe des "médecins de Navalny" s'est déplacée, pour faire pression, sachant très bien que, selon le règlement, ils ne pourraient avoir accès à leur patient - et le but n'était pas médical, mais communicationnel. Soulignons qu'à la tête de ce groupe de "médecins", se trouve Anastassia Vassileva, qui dirige l'ONG "Alliance des médecins", classée agent étranger par le ministère de la Justice, en raison de son financement étranger et de son activité politique déstabilisatrice en Russie.

De toute manière, c'est bien une opération de comm, qui doit jouer sur un soi-disant danger vital pour Navalny. Lui, a été transféré dans un hôpital de la région pour surveillance, il reçoit des vitamines (donc son état n'est pas trop grave ...) et les médecins estiment qu'il n'y a pas de risque vital.

Pendant ce temps-là, le discours politico-médiatique se construit, toutes les Unes des médias alignés reprennent le danger pour sa vie qu'encourt Navalny dans le "camp" de détention russe - bientôt ils vont nous ressortir les goulags ...

Jake Sullivan, le Conseiller très actif de Biden à la sécurité nationale, estime qu'il y aura des conséquences très sérieuses pour la Russie ... si Navalny meurt. Donc, non seulement Navalny est considéré comme un enjeu de sécurité nationale pour les Etats-Unis (assez surprenant, si l'on remet les choses à leur juste valeur ...), mais en plus il n'est plus qu'un cadavre en sursis ... La Grande-Bretagne estime également que la Russie est responsable de la détérioration de l'état de santé de Navalny. Et bien entendu, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, organe russophobe s'il en est, s'interroge sur une résolution (acte n'ayant aucune force juridique) exigeant la libération immédiate de Navalny. Evidemment, la CEDH, qui n'est plus un organe à vocation juridictionnelle depuis longtemps (s'il ne l'a jamais été), envoie une liste de questions dont le sens est de savoir si réellement, l'état de santé de Navalny est compatible avec une détention - reprenant en cela sa décision politique précédente exigeant sa libération immédiate pour raison de santé.

La Russie rappelle qu'elle considèrera comme une ingérence toute résolution exigeant la libération d'un individu condamné par la justice et le Kremlin a déjà déclaré "ne pas réagir" aux menaces de la Maison Blanche.

C'est impressionnant le nombre de personnes qui attendent sa mort ... S'il lui restait un minimum de jugeote, Navalny collaborerait plus étroitement avec les autorités russes, qui sont les seules à avoir intérêt à le voir en vie et en bonne santé.


12 commentaires:

  1. Et si la Russie saisissait l'opportunité de ce cirque atlantiste pour faire œuvre véritablement humanitaire..et exiger la libération de Julian Assange ?

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    1. Excellente idée : libérez Assange et on vous rend Navalny !
      Pourquoi pas faire le même cinéma ?

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    2. Oui le pauvre qui a informé les médiacrates occidentaux, silence radio aussi sur la détention illégale de Georges Ibrahim Abdallah.
      Citoyens du monde réveillez vous !!!!

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    3. Politiquement mauvaise idée à mon avis même si le sort réservé à Assange est révoltant : ce serait tomber dans le piège de l'ingérence. L'"Ours" le sait, il est patient, déterminé car tôt ou tard Navalny ne sera plus utile.

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    4. En effet, la Russie ne prêtera pas le flanc à ce genre de critique. Le tueur sans âme a de l'esprit. Il l'a déjà démontré...

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  2. L’Occident souhaite la mort de Navalny, mais il est en grève de la faims dans une prison russe. Enfin, depuis Sakharov, les russes ont une grande expérience de gavage forcé.

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    1. Sakharov a-t-il été gavé ? D'ailleurs a-t-il été interné ? A ma connaissance, il s'est fait réprimander par les tribunaux et tout au plus exilé à Gorki (l'actuel Nijni-Novgorod) pour délit d'opinion - Ce qui en somme est scandaleux, je vous l'accorde. Quant à Navalny, son destin est tragique. Il est peu probable qu'il meurt en prison. Dans deux ans il sera libre. Peut-être regagnera-t-il une certaine popularité en Occident mais beaucoup moins en Russie. Pour l'instant, les différents sondages parlent d'eux-mêmes. Nous en reparlerons dans deux ans...?

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    2. Navalny fait une fausse grève de la faim...il n'avait déjà ni le courage, ni la volonté d'arrêter de se droguer, alors arrêter de s'alimenter, vous plaisantez ? Trop dur pour lui...LOL.

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  3. En plein dans le mille : « C'est impressionnant le nombre de personnes qui attendent sa mort ... S'il lui restait un minimum de jugeote, Navalny collaborerait plus étroitement avec les autorités russes, qui sont les seules à avoir intérêt à le voir en vie et en bonne santé. »

    L'Occident semble en être réduit à se débattre pour maintenir une supériorité morale factice sans autre moyen que de rabaisser ses adversaires qu'il ne peut concevoir autrement qu'en ennemis et inférieurs. Si ce n'est pas là un signe de déchéance, je me demande bien ce que c'est. Alexeï Navalny aurai-t-il désormais d'autre utilité que celle d'agneau sacrificiel ?

    Navalny a cessé de s’alimenter le 31 mars, ce qui signifie que son métabolisme en sera bientôt à cataboliser ses propres protéines et son pronostic vital sera engagé si rien n'est fait pour lui assurer un apport nutritionnel minimal, par contrainte s'il le faut. Ce qui sera sans doute fait car la Russie n'a aucun intérêt à faire de Navalny un martyre en le laissant s'éteindre, même si c'était encore son propre choix.

    Dans son texte d'opinion de novembre dernier « Une offensive dans une guerre d'idées. Rester sur la défensive est inopportun dans le monde moderne » (1), Sergey Karaganov en vient à dire que « La conclusion est assez évidente: nous devons riposter. Présenter l'autre joue est insensé, en particulier à ceux qui sont dans une crise civilisationnelle profonde. Mais nous devons arrêter les batailles essentiellement défensives avec des nations historiquement perdantes et nous tourner vers un nouveau monde de plus en plus non-occidental, gagnant des positions idéologiques et politiques avantageuses et parfois dominantes qu'il nous offre. »

    Et c'est bien ce qui semble enfin se produire depuis la visite du pantin Josep Borrell, car la Russie ne peut espérer aucun respect de l'Occident si elle ne l'impose pas d'elle-même. Je crois et j'espère que nous verrons de plus en plus de gestes d'affirmation qui marqueront les limites de ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas en relation et en droit internationaux, sans qu'il soit nécessaire de menacer qui que ce soit.

    _________________
    Bellefontaine


    (1) http://karaganov.ru/en/publications/555

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  4. Pour compléter la situation que Mme Béchet-Golovko a magnifiquement dépeinte, il est bon de se souvenir qu'au-delà des actes mafieux de Navalny (qui ne surprennent pas les Russes, je crois me rappeler qu'ils assimilent en général l'Ukraine avec la mafia), ce monsieur Navalny est connu pour être un ivrogne -du moins souffrir d'alcoolo-dépendance- et un cocaïnomane invétéré. Son hospitalisation en Russie puis en Allemagne semble être due selon les médecins russes à quelque chose qui ressemble à une pancréatite, probablement d'origine alcoolique. Les symptômes dont il semble souffrir actuellement se rapprochent également d'un syndrome de manque à des substances du type cocaïne. Le traitement d'un patient alcoolo-dépendant et cocaïnomane est une cure d'antidépresseurs complétée de vitamines, notamment celles du groupe B (pour restaurer les fonctions neurologiques, ces drogues étant des poisons du système nerveux central).

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  5. Certains proposent d'embaumer Navalny, selon le même procédé que pour Lénine. Les conserver tous deux sur place Rouge, où le célèbre mausolée serait désormais dédié aux agents étrangers chargés de "réformer" la société russe. Ce qui conviendrait parfaitement au rôle perpétré par Vladimir Ilitch. Et tout le monde se réjouit de cette solution.

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