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lundi 2 mars 2020

Russie / OTAN : le mythe de l'agression russe et l'équilibre des forces



Le mantra de l'agression russe est dévenu incontournable dans les discours politico-médiatiques occidentaux. Il est vrai que son utilité n'est pas à démontrer en période de fortes turbulences géopolitiques et de dissensions au sein du groupe des pays de l'OTAN. Ce mantra est également incontournable pour maintenir les pays européens sous domination américaine, la "protection" a un prix, toutes les salariées du domaine vous le confirmeront. Dans cette vague grossissante, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie avait pour but de mettre en place une situation dans laquelle il ne viendrait à l'esprit de personne de l'attaquer. Ce qui n'est pas vain en ce moment ...


Dans la presse occidentale main stream, l'on ne cesse de parler de "l'agression" russe en Crimée (oubliant le Maïdan soutenu et financé par l'Occident et le référendum en Crimée), "l'agression" russe dans le Donbass (oubliant que Kiev a envoyé en 2014 son aviation bombarder la région, les blindés attaquer les villes et les villages face à une population refusant le coup d'Etat du Maïdan), "l'agression russe" serait également présente en Syrie (car l'armée russe est très efficace contre les "gentils terroristes") ou encore partout où les globalistes reculent dans les processus électoraux (comment pourraient-ils perdre sans une divine intervention russe, même s'ils sont minoritaires?).

Le discours de "l'agression" russe pourrait également justifier, cette fois, une agression de la Russie. A deux conditions. Première condition : trouver le pays qui serait prêt à attaquer directement, et l'on peut envisager théoriquement l'Ukraine (qui a l'avantage de ne pas faire partie de l'OTAN, donc de n'engager personne) ou la Turquie (qui bien que faisant partie de l'OTAN, en est le mouton noir). Seconde condition : soit subjectivement que la Russie puisse ne pas avoir envie de répondre ou qu'elle réponde ponctuellement, ce qui aurait pour effet de nullifier l'effet dissuasif de son armement (responsabilité de l'attaque pouvant être montrée comme incertaine - comme l'abattage de l'avion russe par la Turquie en Syrie, effets limités de l'attaque - bombardements ponctuels de l'armée ukrainienne ayant touché le territoire frontalier russe) ou bien, objectivement, que la Russie n'ait pas les moyens militaires de répondre. Car personne ne peut se permettre le risque d'une guerre globale, d'une guerre où les militaires des pays occidentaux puissent encourir un véritable risque vital.

Sur ce point, le Président Poutine a souligné l'avance stratégique prise par la Russie en matière d'armement, avec Avangard, son missile hypersonique intercontinental. D'une manière générale, la Russie a largement modernisé son armée depuis les années 2000, où la part d'armement moderne est passé de 6% à 70%. 

Par ailleurs, contrairement aux autres pays, le budget militaire russe est en baisse et, selon le ministre de la Défense Choïgu, il va passer à la 9e place mondiale, loin derrière les Etats-Unis dont le budget s'envole :
«Le budget militaire des États-Unis en 2020 s’élève pour la première fois à presque 750 milliards de dollars. C’est comparable au budget militaire annuel cumulé de tous les pays du monde et [il est, ndlr] 16 fois plus que celui de la Russie»

La stratégie de la Russie n'est pas agressive, elle se veut dissuasive, comme le déclare le Président russe :
"Nous n'envisageons de faire la guerre à personne, mais nous mettons en place une situation en matière d'armement dans laquelle il ne puisse venir à personne à l'esprit de nous faire la guerre"
La modernisation de l'armée russe n'est effectivement pas négligeable aujourd'hui, la tentation devenant manifestement grande pour un Occident divisé, perdant le soutien des populations enfermées dans une impasse idéologique. Même si les risques d'un conflit armé direct et massif sont très faibles, l'augmentation des budgets de la défense par les pays de l'OTAN, de toute manière, oblige la Russie à préserver un équilibre des forces. Et il semble lui être à ce jour favorable.

1 commentaire:

  1. Habituellement on ne fait pas trop attention aux crises des schizophrènes en stade terminale de paranoïa aiguë. Il est vrai que celui-ci a une grenade dégoupillée dans la main...
    L'attitude de la Russie semble adéquate. On souhaite tous que la crise du capitalisme ne rime pas avec la destruction du monde mais personne ne peux le garantir. Cette croissance infini doit buter sur la limite de ce monde réel et cette limite doit être fixée sur la frontière russe. "Au delà, il n'y a rien..." comme en 41.
    Il est nécessaire de mettre les élites occidentales devant leur choix, s'ils en veulent plus, ils devront tout perdre.
    Avec un minimum de rationalité cela devrait aller. Bon, on a déjà eu deux crises de nerf en 14-18 puis surtout 39-45 mais comme le disait un officier russe des forces stratégiques: "ne vous inquiétez pas, si c'est la fin, ça sera plié en 30mn. Vivez votre vie, nous on veille à ce que cela se passe tranquillement" ; de tête donc propos approximatifs mais l'idée est là, c'est l'essence de la dissuasion.

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