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jeudi 19 janvier 2012

Rencontre de Poutine avec les journalistes: deuxième round

Владимир Путин за словом в эфир не полез
Он нашел пару своих фраз для журналистов


Manifestement à la demande de certains représentants des milieux médiatiques, le 18 janvier V. Poutine a organisé une rencontre avec les rédacteurs en chef des médias russes et des journalistes. La discussion la plus intéressante fut celle entre le Premier ministre et le rédacteur en chef des Echos de Moscou, A. Venedictov et le rédacteur en chef de Nezavissimaya Gazeta, K. Remtchukov.

Remtchukov a demandé à V. Poutine s'il comptait parmis ses priorités la mise en place d'un système de justice équitable et d'un milieu réellement concurrentiel pour l'économie privée. Poutine lui a répondu que justement avant de venir il s'en occupait ... dans son bureau, bien évidemment. Et de manière innatendue, il a vertement critiqué les privatisations des années 90, au cours desquelles seules les personnes proches du pouvoir se sont appropriées les richesses du pays.

Il y a peu de chance que les privatisations en tant que telles soient remises en cause, ce qui commence à être demandé par une partie de la société civile, mais il est plus probable que de nouvelles privatisations soient prévues, pour la classe moyenne, qui le rappelle Poutine concerne aujourd'hui en Russie environ 30% de la population.

Le directeur général de NTV, pour sa part, estime que la question des élections présidentielles se trouve au centre de l'intérêt de la société. Il demande au Premier ministre comment il compte faire pour convaincre Venedictov de l'honnêteté des élections à venir.

Poutine ne pense pas qu'il sera nécessaire de le faire, lui-même est intéressé de connaître sa réelle cote de popularité dans la population. Il rappelle qu'il ne s'accroche pas au pouvoir (selon l'auteur de l'article ce serait alors le pouvoir qui s'accroche à lui), qu'il a proposé d'équiper tous les bureaux de vote de caméras de surveillance. Il est évident qu'il y aura des gens pour dire que les élections ne sont pas honnêtes, mais il faut tenir compte de l'opinion de la majorité.

En ce qui concerne l'article publié par Poutine il y a quelques jours dans la presse russe, Venedictov propose de l'analyser également avec des personnes qui ne partagent pas son point de vue. Sur quoi Poutine lui répond, mais vous êtes là! Poutine a rappelé qu'il a souvent invité des personnes de l'opposition, qui ne viennent pas.

V. Poutine souligne qu'il apprécie, par exemple, l'écrivain Akounine, qui est d'origine géorgienne. Mais en ce qui concerne les critiques d'Akounine sur le conflit en Ossétie du sud, il est certainement difficile pour lui de comprendre la position de la Russie, qui n'a pas initié le conflit, également en ce qui concerne le déploiement du dispositif anti-missiles, etc. Rappelant qu'il écoute peu la radio faute de temps, il raconte avoir une fois par hasard écouté une station, sans savoir qu'il s'agissait des Echos de Moscou, et avoir été effaré d'entendre des experts, ne prenant pas du tout en compte les intérêts de la Russie, notamment en matière de défense internationale. Ce qui n'est pas très correct ... Puis, avec un sourire, s'adressant à Venedictov, "vous n'êtes pas vexé, j'espère?". Venedictov répond justement l'être et là Poutine de s'étonner: mais comment? sur votre radio on me critique du matin au soir, et je ne suis pas vexé! Venedictov répond que bien sûr il ne l'est pas, il plaisantait. Poutine clos l'entretien en disant que lui ne plaisante pas...

L'échange s'est fait dans le plus pur style poutien. Il est intéressant de souligner comme le pouvoir utilise aussi délicatement les origines ethniques pour expliquer les prises de position, ce qui a provoqué des réactions dans la blogosphère, même si en l'occurence ce peut être un facteur. Intéressant de remarquer aussi comme Poutine souligne la faiblesse de l'opposition, qui ne sait pas comment se comporter avec le pouvoir. Une chose est certaine, il ne compte pas changer de style de gouvernance lors de sa prochaine présidence. Mais la société, elle, a changé. Il va être délicat de trouver un nouvel équilibre.

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