L'ACTUALITE RUSSE EN FRANCAIS MISE AU POINT PAR RUSSIE POLITICS SUR Facebook ET Twitter!

jeudi 17 mars 2016

Comment les défilés SS sont-ils devenus possibles en Europe?

Résultat de recherche d'images pour "марш сс в латвии"

Hier, 16 mars, le traditionnel défilé de SS a eu lieu à Riga, en Lettonie, pays qui fait partie de l'UE, sous la protection de la police et avec l'accord du pouvoir national. Pour autant, nous cherchons les critiques dans la presse, notamment française. Où sont les valeurs humanistes? Où sont les valeurs européennes? Peut-être se sont-elles perdues dans le relativisme excessif et la réécriture de l'histoire, associant nazisme et communisme, confondant l'ennemi et ceux qui l'ont combattu.


L'on peut se demander d'où vient cette extravagante complaisance, particulièrement déplacée, face à ce qui n'est finalement qu'un défilé nazi? 


Résultat de recherche d'images pour "марш сс в латвии"

1500 personnes ont marché dans le centre de Riga, en uniforme du 3e Reich pour les plus âgés, ceux qui ont combattu dans les rangs des SS et sont en liberté, accompagnés de plus jeune qui manifestement en rêve. Les ont rejoit ceux qui ont réalisé le rêve des plus jeunes, les fanatiques du bataillon Azov, avec leur symbolique néonazie. 



Interview d'un légionnaire: Les russes étaient pire que Hitler, je ne suis pas fasciste, je suis letton et je combattais pour les allemands. Que les allemands étaient justement nazis, on n'en parle pas.


Mais le journaliste qui a filmé ça a fini par être arrêté par la police, la liberté de paroles n'est pas pour tout le monde dans le monde SS:





L'on pourrait continuer longtemps, il y a beaucoup de choses à dire, mais ce qui me surprend, c'est la complaisance de la presse française. Nous sommes censé avoir combattu contre les nazis, enfin, il y avait des résistants à côté du Gouvernement collaborationniste de Vichy et des combats menés sur le front de Londres. Et pourtant, un journal aussi sérieux que Le Figaro signe un article digne de Maréchal nous voilà.

Tout d'abord, il est fondamental de remettre la Marche SS dans son contexte:
"Des Lettons qui avaient combattu l'URSS dans les rangs SS pendant la deuxième guerre mondiale, et leurs sympathisants, ont défilé ce jour à Riga au milieu d'un important dispositif policier.
Dans le climat de craintes suscitées par le rôle de la Russie dans le conflit ukrainien, ce défilé annuel, qui est régulièrement dénoncé par Moscou, prend un relief particulier."
Il est vrai que, du coup, l'on comprend mieux les paroles du ministre des affaires étrangères lituanien remerciant l'armée ukrainienne de protéger les valeurs européennes et la liberté ... face au méchant russe qui veut encore une fois dévorer l'Europe je suppose.

Voir Twitter:


Proud to visit soldiers at frontline ()- they defend & values,  

Et Le Figaro de continuer sur un relativisme qui confine à la confusion des genres:
"Le 16 mars 1944, la Légion lettonne - sous la direction des Waffen SS allemands - avait livré bataille en Biélorussie à l'Armée rouge, sans pouvoir empêcher l'occupation de la Lettonie par l'Union soviétique qui a suivi pendant près d'un demi-siècle. "
Donc, en fait, ce sont des héros libérateurs. La fin justifie les moyens. Mais comme il est décemment délicat d'en conclure qu'il est possible dans l'Europe du 21e siècle d'être un SS libre et acclamé, la conclusion s'enferre encore plus dans la confusion:
"Quelque 140.000 Lettons avaient combattu au sein de la Légion et environ un tiers d'entre eux sont morts au combat ou en détention en URSS. Environ 130.000 avaient au contraire choisi de se battre aux côtés des Soviétiques. Un quart sont tombés les armes à la main, dont beaucoup en affrontant leurs compatriotes de la Légion. Certains Lettons avaient accueilli les Allemands en libérateurs. "
Il est vrai que les photos montent bien tout un peuple, ou presque dans la rue pour l'évènement, cette grande fête fasciste. Des femmes, des familles, des enfants. Ca donne froid dans le dos.

Finalement, pour ceux qui n'ont pas compris, la situation est claire. Il y avait deux forces du mal, les nazis et les soviétiques. Comparables. Et les pauvres lettons ont dû choisir un mal contre l'autre. Mais maintenant ils sont sauvés, car ils sont dans l'Union européenne, donc du côté de la démocratie. Et c'est pour ça qu'ils peuvent manifester librement. Ouf, l'histoire finit bien!

Mais l'Histoire justement, pose problème. Car comment peut-on en arriver là? Pour comprendre cette descente aux enfers que nous sommes en train de vivre, il faut revenir sur l'enseignement de l'histoire. L'enseignement qui justement forme la conscience collective - ou la déforme, ou l'adapte aux besoins des époques, comme l'affirme officiellement et très à propos la Revue de l'inspection générale, bref, le ministère de l'éducation.

Ainsi, le temps où l'enseignement de l'histoire entrait dans le cadre de l'enseignement patriotique, connaissance et amour de sa terre et de son histoire est révolu. C'est écrit. Maitenant, tenant compte des impératifs de l'époque, l'élève doit prendre ses marques dans le multiculturalisme. Idéologiquement, l'enseignement de l'histoire doit être européen. Il ne peut donc plus être national. Et pour cela, on lance des manuels ... franco-allemands. Imaginez la manière dont l'histoire de la seconde guerre mondiale peut être traitée.

Pour autant, traditionnellement, le rôle de l'Union soviétique a été minimisé et celui des Etats Unis gonflé. Naturellement, car ce sont les américains qui débarquèrent en France et politiquement, car ce sont nos "alliés" officiellement désignés et les seuls. Guerre froide oblige.

Ainsi, déjà, dans les années 60, on pouvait trouver ce type de formulation:
Extrait d'un manuel de cours moyen 1e année (CM1), Hachette, 1964

La Deuxième Guerre mondiale
1. L'invasion de la France
En septembre 1939, l'Angleterre et la France ont déclaré la guerre à Hitler, le chef de l'Allemagne, pour défendre leur alliée, la Pologne, envahie à la fois par les Allemands et par les Russes. Cette nouvelle guerre est, plus encore que la guerre de 1914, une guerre mondiale. L'Italie et le Japon combattent avec les Allemands. Les Russes puis les Américains deviennent les alliés de la France et de l'Angleterre.
L'armée française, mal préparée à la guerre, est rapidement vaincue par les Allemands en mai-juin 1940. La défaite entraîne la fin de la Troisième République. Les ennemis occupent notre pays.
2. La Résistance et la Victoire
Un certain nombre de Français ont pu, à ce moment, quitter la France. Ils créent à Londres, en Angleterre, un gouvernement dirigé par le général de Gaulle. Ils organisent, en France même, la résistance contre les Allemands.
Des troupes françaises nouvelles combattent, avec les Anglais et les Américains, les armées allemandes en Afrique du Nord et en Italie. Le 6 juin 1944 une puissante armée anglo-franco-américaine débarque en Normandie. Paris est libéré le 24 août 1944 par les résistants insurgés, soutenus par les blindés du général Leclerc. Puis l'Allemagne est envahie à son tour et vaincue par les armées alliées. Elle capitule le 8 mai 1945.
Si les générations de cette époque gardaient encore la mémoire vivante des faits et pouvaient ainsi compenser le vide des manuels scolaires, aujourd'hui il ne reste que le vide. Et donc la manipulation. A ce sujet, une excellente publication sur un blog russe décrypte la manipulation opérée. Celle qui permet de passer de "l'Union soviétique pays libérateur du nazisme" à "l'Union soviétique pays totalitaire comparable à l'Allemagne nazie".



Voici une page d'un manuel d'histoire. On appréciera à sa juste valeur l'illustration de la bataille de Stalingrad par le journal intime d'un soldat allemand, soldat de l'Allemagne nazie. Donc de l'agresseur. Comme il a souffert, comme c'était difficile. Mais la population civile de la ville détruite, elle, est passée sous silence. Elle ne compte pas. Elle se défend contre l'occupant, elle se bat contre l'extermination, mais ce n'est pas la vision moderne de l'histoire. S'il y a bien eu anéantissement, ce fut la volonté affichée d'anéantir la population slave, considérée dans la hiérarchie, un peu au-dessus du juif, mais pas encore au niveau du chien. Donc réécriture de l'histoire.

Egalement parce que l'Europe moderne tait la composition des forces d'occupation. Il n'y aurait eu que des allemands. Et les italiens? Et les roumains? Et les croates? Et les hongrois? Et les volontaires finlandais? Eux aussi ont participé à côté des nazis à cette bataille décisive, qui a retourné la situation sur le front de l'est. Eux aussi ont participé à l'anéantissement des populations civiles. On compte la mort de 250 000 civils, juste pour cette bataille. A titre de comparaison, l'on compte 350 000 civils morts en France pour toute la période de la Seconde guerre mondiale.

Quant au rapport des forces, il est simplement truqué dans le manuel. Les forces allemandes, avec leurs alliés, n'étaient pas de 430 000, mais de plus d'un million.  Donc, non, ils ne furent pas écrasés par le nombre. Quant aux armes, les données divergent également. L'armée nazie et ses alliés avaient environ 10250 pièces d'artillerie et 1200 avions, à quelques variations prêts selon les sources. Ce qui ne correspond pas non plus aux données sous-évaluées dans le manuel.

La leçon finit en apothéose avec une "réflexion" que doit faire l'élève, puisque maintenant il doit être capable avec un minmum d'éléments (trop fatiguant d'apprendre) de pouvoir réfléchir. Or, comme il est impossible de réfléchir sans connaissance, il faut l'aider à "bien" réfléchir. Et le totalitarisme qui marque le 20e siècle, met sur un même pied l'Allemagne d'Hitler et ceux qui l'ont combattus, les soviétiques.



Le message est clair. La guerre d'anéantissement est celle menée par Staline contre son peuple, qu'il oblige à mourir. Ce peuple fatigué face à l'allemand fort et triomphant. La mobilisation générale utilise l'arme de propagande, arme qui n'existe que dans les pays totalitaires, à savoir l'Allemagne nazie et l'URSS. Il est vrai que la France, en tant qu'état, n'a pas combattu, donc cela n'était pas nécessaire. Mais on retrouve ces affiches dans tous les pays qui étaient en guerre, qui se battaient, aux Etats Unis aussi, lorsqu'ils sont entrés dans le combat pour ne pas laisser les soviétiques gagner cette guerre finalement. Par exemple, voici une image de la propagande canadienne lors de la Seconde guerre mondiale:

 
Résultat de recherche d'images pour "афиша сша второй мировой войны"

Pourquoi cette propagande dans les manuels scolaires, à tel point renforcée aujourd'hui? Justement pour former les consciences collectives aux nécessités de l'époque. A force de relativisme, l'on ne doit plus savoir où est le bien, où est le mal. Qui se battait contre qui et pourquoi. Le plus important est que nous soyons une grande famille, donc finalement c'est bien que la France ne se soit pas battue contre l'Allemagne, ce pays frère et voisin. Ce n'était pas de la lâcheté, juste de la sagesse. Donc se battre ne sert à rien. D'autres le feront pour nous et nous resterons du côté des vainqueurs.

A quel prix?








7 commentaires:

  1. Merci pour cet article. Heureusement que vous êtes là. Parti comme c'est parti, il ne faudra pas longtemps pour que dans tous les pays de l'UE on défile au pas de l'oie comme en Lettonie. Quant aux manuels d'histoire, c'est tellement affligeant que je préfère en rester là.

    RépondreSupprimer
  2. "...des combats menés sur le front de Londres". Et sur le Front russe, Karine. Chère à mon coeur l'escadrille "Normandie-Niemen" dont à part une poignée de vétérans qui fondent comme la neige au printemps, personne n'a jamais entendu parler. Sinon c'est EXCELLENT BILLET avec le constat totalement juste.

    RépondreSupprimer
  3. Au début des années 2000, j'avais tenté à Bruxelles de sensibiliser des organisations juives à l'organisation de ces défilés dans les pays baltes. Ces organisations juives ont directement, discrètement mais résolument coupé tout contact avec moi...

    RépondreSupprimer
  4. Et en France on va faire chier un franco camerounais pour un hypothétique salut nazis inversé (avec double salto arrière)...

    RépondreSupprimer
  5. bien d'accord David

    RépondreSupprimer
  6. bien d'accord David.
    Ce qui prouve bien que la raison est autre que ce prétexte.
    Le titre "le mur" s'appliquait au mur du silence autour de la pédo criminalité.

    RépondreSupprimer
  7. Vous écrivez : "Pour autant, traditionnellement, le rôle de l'Union soviétique a été minimisé et celui des Etats Unis gonflé. Naturellement, car ce sont les américains qui débarquèrent en France et politiquement, car ce sont nos "alliés" officiellement désignés et les seuls."
    Oui le rôle de l'Union Soviétique a été minimisé de façon éhontée.
    Mais le rôle de la Grande-Bretagne a aussi été largement minimisé. Et vous contribuez ainsi à effacer le rôle des anglais : en effet, il y avait à peu près autant de soldats anglais que de soldats américains lors du débarquement en France.
    De plus, interrogez en Normandie les personnes âgées qui ont vécu le débarquement, et le retour qu'elles vous feront sur les soldats anglais et américains ne sont pas tout à faits identiques.

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.