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jeudi 3 mars 2016

Moscou: pourquoi une nounou musulmane tue une enfant russe de 4 ans?

Гюльчехра Бобокулова

Le 29 février, la population russe est tombée sous le choc en apprenant qu'une nounou venue d'Ouzbékistan venait de décapiter une petite fille russe de 4 ans et d'exhiber sa tête auprès d'une station de métro du centre de la capitale russe. Digne des pires scénarios des oeuvres cinématographiques de l'état islamique, la version d'un acte isolé dû à la schizophrénie de la personne reste pourtant la piste principale des enquêteurs du Comité d'enquête.


G. Bobokoulova, 38 ans, citoyenne d'Ouzbékistan, travaillait comme nounou depuis une année environ chez une famille russe moscovite, composée de deux enfants. Un matin, le 29 février, alors que la famille part avec l'aîné, elle reste avec la petite fille, la tue, la décapite et met le feu à l'appartement. Plaçant la tête dans un sac, elle se dirige vers la station de métro dans le centre de Moscou Oktiabrskoe Pole. Lorsqu'un policier lui demande ses papiers, à la place de son passeport, elle sort du sac la tête de la petite fille de 4 ans, la brandit, menace de se faire exploser et se met à crier Allah Akbar.

Elle laisse en Ouzbékistan un ex-mari et trois fils de 19, 18 et 15 ans, qui vivent dans la famille du père après l'internement en hôpital psychiatrique de la mère en 2002 suite à une crise de schizophrénie. Le père a alors récupéré les enfants et divorcé.

Actuellement, deux versions sont principalement examinées par les autorités russes: la crise de schizophrénie, même si les enquêteurs n'excluent pas l'acte terroriste.

Une crise de schizophrénie

N'ayant pas consience de ses actes, G. Bobokoulova tue la petite, lui découpe la tête, la met dans un sac, revêt sa robe noire, met le feu à l'appartement et toujours en restant calme, se dirige vers le métro où et seulement où la rencontre avec le policier qui voulait juste vérifier ses papiers la fait disjoncter.

Soit.

Les médecins disent que les personnes atteintes de cette maladie ne peuvent expliquer leurs actes que lorsque la crise a pris fin. Lors de son interrogatoire, la "nounou" a affirmé avoir commis cet acte pour se vanger de l'infidélité de son mari. Mais elle fut incapable d'expliquer en quoi cela était lié avec la famille dans laquelle elle travaillait. 

L'on aimerait aussi comprendre de quelle manière la schizophrénie est liée à l'extrémisme islamique, autrement dit si la maladie implique de crier Allah Akbar, de porter la robe noire, sans oublier la mise en scène tristement célèbre.

En attendant les autorités demandent de ne pas faire d'extrapolation d'ici la fin de l'enquête, rien ne prouve l'acte terroriste, même si cette version n'est pas écartée.

Ou un acte terroriste?

Les autorités d'Ouzbékistan apportent toute leur aide aux enquêteurs russes dans cette affaire. Et ils ont arrêté le fils aîné de G. Bobokoulova, qui était rentré de Moscou en novembre dernier et ne comptait pas y retourner. En quoi le fils serait-il responsable de quoi que ce soit si la mère est malade de schizophrénie, qui n'est pas encore reconuue comme maladie contagieuse ...

Par ailleurs, l'echaînement des actes laisse songeur. Si elle a agit en pleine crise pourquoi n'est-elle pas sortie en criant de l'appartement la tête à la main? Non, elle a tout rangé, organisé et s'est dirigée vers le métro. Beaucoup de calme et d'organisation pour une personne en crise.

De plus, la mise en scène rappelle bien les mises en scène de l'état islamique, reproduites scrupuleusement et l'on peut même se demander si le but réel de l'opération n'était pas d'entrer dans le métro pour ensuite seulement sortir la tête et menacer de tout exploser. Il semble que l'apparition imprévue du policier pour un banal contrôle de papier ait fait capoter le plan. Il aurait été encore plus difficile d'intervenir qu'en espace ouvert, où les policiers ont pu bloquer l'accès et la sortie du métro et faire reculer les gens pour sécuriser le périmètre.

Il y a encore des fuites dans la presse, disant que G. Bobokoulova avait des contacts suspects avec des extrémistes, mais l'information a été démentie par les services d'enquête.

Qu'en penser?

De toute manière, être schizophrène n'empêche pas de mettre en oeuvre un acte terroriste, les personne psychiquement fragile sont des proies faciles pour les groupes terroristes en manque de camikaze. Les deux versions ne sont donc pas exclusives l'une de l'autre. Et s'il s'agit d'un acte terroriste, nous sommes obligés de nous poser certaines questions.

Le cessez-le-feu ne se passe pas trop mal en Syrie, les forces locales font reculer l'état islamique et la Russie, non seulement garde la face, mais en est renforcée, contrairement aux Etats Unis avec leurs menaces dans le vide, leurs alliés turcs et saoudiens qui deviennent simplement encombrant. Par ailleurs, de plus en plus d'experts affirment que les jours de l'état islamique, en tant que tel, sont comptés. Bref, alors qu'il y a encore peu des "chercheurs" américains travaillaient sur la question d'un droit de l'état islamique, de ses "universités" et autres discours de "normalisation" de ces terroristes (voir l'article Califate of Law), le projet semble prendre l'eau.

Il devient donc intéressant, d'un point de vue stratégique, de déplacer le front. Au coeur de la zone ennemie. Pour faire peur à la population. Faire passer comme message que rien n'est gagné, que le combat peut continuer, différemment simplement. Il est possible de tenter de manipuler la population russe, multiéthnique, pour inciter à la haine raciale. Raison pour laquelle la vidéo n'est pas montrée sur les chaînes nationales. Raison pour laquelle nous ne la montrerons pas non plus ici. Sans oublier qu'en faisant payer le prix à un enfant russe, dans un pays de culture traditionnelle, le ressenti de la violence du fait en est encore décuplé. 

Il reste toujours ce fantasme de soulever la population contre son Président. Pour information, si les électeurs russes devaient voter pour les présidentielles maintenant, V. Poutine, malgré les sanctions, malgré la guerre médiatique, serait réélu par plus de 70% de la population. Quel dirigeant européen peut se targuer, aujourd'hui, d'un tel soutien populaire? A moins que le soutien populaire ne soit devenu un critère anti-démocratique ... 

2 commentaires:

  1. très intéressant et pertinent

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  2. c'est tout a fait le moment d'étre sur ces gardes ,eviter les pièges et les extrapolations.

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