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dimanche 28 juillet 2019

Greta Thunberg et le retour du syndrome Samantha Smith

Samantha Smith, la 1ere Greta Thunberg


L'icône Greta Thunberg n'est pas une nouveauté, elle est le signe de la soviétisation de nos dirigeants. Incapables de gouverner réellement un monde devenu trop complexe pour eux, incapables de donner confiance en l'avenir, ne pouvant que faire semblant de rajeunir des méthodes qu'ils ne comprennent plus, ils se tournent et nous entraînent avec eux dans l'impasse du mythe de la jeunesse idéale. Jeunesse qu'ils idéalisent à la mesure de leur échec personnel à saisir l'avenir. Avant Greta Thunberg, il y eut Samantha Smith - sous Andropov. L'histoire se répète. La voici.


Nous sommes en 1982, après la mort de Brejnev, à l'époque où le "monde libre" fait monter les enchères de la guerre nucléaire, provoquant une véritable hystérie collective en Occident en général et aux Etats-Unis notamment. C'est dans ce contexte, quelques jours simplement après le décès du dirigeant soviétique, que la jeune écolière américaine, Samantha Smith, envoie une lettre à Yuri Andropov, nouveau secrétaire général du parti communiste de l'URSS, dont le passé fait peur aux dirigeants de l'Ouest. L'on appréciera le timing. Voici la lettre :
« Cher M. Andropov,
Je m’appelle Samantha Smith. J’ai dix ans. Félicitations pour votre nouvelle fonction. Je me suis inquiétée à propos d’une guerre nucléaire entre la Russie et les États-Unis. Est-ce que vous allez voter pour avoir une guerre ou pas ? Si vous ne le voulez pas, dites-moi s’il vous plaît comment vous allez faire pour qu’il n’y ait pas de guerre. Une autre question à laquelle vous n’êtes pas obligé de répondre, c’est que j’aimerais savoir pourquoi vous voulez conquérir le monde ou au moins notre pays. Dieu a fait le monde pour que nous y vivions ensemble dans la paix, pas pour nous combattre.
Bien à vous,
Samantha Smith »
Andropov lui répond et l'invite, ce qui sera fait dès 1983.

Alors comme maintenant, les enfants doivent sauver le monde de l'incompétence et de la folie des adultes. Le problème fondamental de cette position étant qu'ils grandissent (inévitablement), leur incompétence et leur folie n'est donc qu'une question de temps. Il est alors fondamental, à la fois de les bloquer dans l'enfance (par exemple, Greta n'a plus besoin d'aller à l'école) et d'agir très vite pour leur donner une dimension médiatique, le temps joue contre eux.

A l'époque aussi la dimension médiatique a été parfaitement maîtrisée de part et d'autre.  Non seulement les médias soviétiques ont largement couvert l'évènement, mais les grands journalistes américains se battaient pour des interview de la jeune "ambassadrice de la paix" et l'accompagnent lors de son séjour.  Elle va, tout comme Greta, se rendre devant l'organe représentatif du pays, à savoir le Soviet suprême, mais Andropov, pour raison de santé ne pourra la rencontrer personnellement, en revanche il discutera avec elle au téléphone. Ensuite, elle écrira un livre sur son voyage en URSS, où finalement elle a découvert des êtres humains.

Pour les russophones, voici une vidéo de son arrivée :


Les enfants sont toujours utilisés dans les opérations de comm politique, car ils sont (et ont) le visage de l'innocence. Les gens les croient donc sur parole. L'on se rappellera la mise en scène des Casques blancs avec la fausse attaque chimique de Douma en Syrie, démentie par l'enfant lui-même. Etrangement, la presse occidentale s'est beaucoup moins intéressée à lui à ce moment-là.

Samantha Smith alors, Greta Thunberg aujourd'hui, sont les jouets de gouvernants qui ont besoin d'une baguette magique pour résoudre ce qu'ils ne peuvent faire. Et quitter le pouvoir, ils n'en ont pas l'intention. Alors Samantha continue après l'URSS d'être "l'ambassadrice de la paix dans le monde" et mourra dans un crash aérien en 1985. Une carrière très courte. Greta fait le tour du monde des Parlements pour diffuser des messages apocalyptiques.

Les temps ont changé, les messages des adultes aussi. Dans les années 80, l'Occident avait une victoire à mener sur l'URSS et la faiblesse grandissante de celle-ci l'encourageait. La Pax americana se rapprochait, elle pouvait avoir le visage de Samantha. Aujourd'hui, nous sommes en plein zastoï  (stagnation) néolibéral, le message n'est plus un message d'espoir, mais de peur. Nous avions une Samantha souriante et pleine de vie, nous héritons d'une Greta cyborg, image d'une humanité en perte d'elle-même.

Finalement, les temps changent, les technologies restent.

3 commentaires:

  1. Très éclairant.
    Et nous constatons que les bonnes vieilles méthodes n'ont pas pris une ride...
    Merci pour votre travail.

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  2. Il y a une différence fondamentale à mon sens entre l'innocence menacée de Samantha Smith et l'innocence menaçante de Greta Thunberg.
    La première se voulait le dernier rempart contre une puissance qui nous faisait peur, et la seconde se veut au contraire l'expression d'une puissance mobilisée dans l'urgence contre un péril incommensurablement plus grand, et c'est nous qui devons faire peur.
    Plus que du désarroi, je vois moi du terrorisme là-dedans et la petite Greta, je m'attends à tout moment à voir ses yeux darder un rayon mortel comme les enfants mutants du célèbre film de science fiction « le village des damnés ».
    On est en tout cas fort loin du slogan qui nous était gentiment martelé il y a vingt ans sur les médias de l'époque -d'une voix également enfantine et féminine : « faisons vite, ça chauffe ».
    Là on passe à la superproduction à gros budget ne négligeant aucun effet spécial-on est plus dans « jeux interdits »- pour inviter le spectateur à rentrer en mode panique.
    Le jeu en vaut la chandelle, comme l'exprime très bien cette longue et très révélatrice enquête que j'ai trouvé sur le site''''  http://www.entelekheia.fr/ '''' (la dernière partie est encore à éditer).
    Rien moins que sauver le capitalisme financier actuel en l'habillant tout de vert et en investissant de tous les pouvoirs ces nouveaux ordres religieux guerriers que sont les ONG.
    On retrouve également bien sûr de la partie tous les poids lourds de la finance internationale, de Soros à Goldman Sachs, et les vieilles connaissances de la politique « démocrate » de Al Gore (le bien nommé) à Bernie Sanders, ce dernier dont on se dit décidément qu'il n'était à H. Clinton que ce que la peste est au choléra.
    L'information la plus éclairante est que Greta Thunberg est aussi la descendante directe par son père de Svante Arrhénius (1859 1927), un chimiste qui n'est autre que le père fondateur de la théorie de l'effet de serre d'origine anthropique, théorie qui assimile certains gaz de l'atmosphère aux parois en verre étanche d'une serre.
    Théorie qui avait paru dés l'origine saugrenue à des contemporains physiciens comme R.W. Wood, lequel en avait déjà démontré le caractère erroné par une expérience notoire au début du siècle dernier (la boîte en halite de Wood, qui montrait que le piégeage de l'infra rouge ne jouait qu'un rôle marginal dans le réchauffement de l'atmosphère).
    Il reste au bout du compte étrange que cette théorie a tout de même fini par s'imposer de manière exclusive dans les plus hautes instance politiques internationales comme le GIEC (qui est un organisme avant tout politique), cela malgré les réserves que d'autres scientifiques de renom que Wood ont toujours observé à son endroit -y compris des gens de bonne foi qui ont eux-mêmes longtemps fait partie du GIEC avant d'en claquer la porte (Richard Lindzen, Judith Curry pour ne citer qu'elles).
    LG

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  3. Bravo et merci, Karine.
    Denys

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