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jeudi 12 septembre 2019

Crimée : comment l'Ukraine veut réécrire l'histoire devant la CEDH et gommer le Maïdan

Maïdan, Kiev


La CEDH commence à examiner le recours de l'Ukraine contre la Russie au sujet de la Crimée. Mais comme la juridiction européenne n'est pas compétente pour examiner les questions territoriales, l'Ukraine avance des accusations caricaturales, dignes d'un mauvais mélodrame. La dimension purement politique est particulièrement visible dans la presse française qui, de manière assez surprenante, fait découler le conflit dans le Donbass, non pas du Maïdan et de l'arrivée de néonazis dans les rues, mais du rattachement de la Crimée à la Russie. Non, ce n'est pas un fake de la part des médias français, c'est une ligne politique. Plus confortable pour nos dirigeants.


En 2014, l'Ukraine a déposé un recours interétatique devant la CEDH contre la Russie, suite au rattachement de la Crimée, qui a eu lieu en conséquence de la révolution du Maïdan, qui a suspendu l'état ukrainien, redéfinit le contrat social, dont les habitants de Crimée n'ont pas voulu. Par référendum, sans qu'il n'y ait de victimes, ils ont demandé à entrer dans la Fédération de Russie, ce qu'ils ne regrettent pas à ce jour. Mais ce déroulement des faits dérange en Occident, car il montre l'échec de cette révolution de couleur ayant conduit au transfert à la Russie d'une partie du territoire ukrainien.

Ni l'Ukraine, ni ses curateurs ne peuvent l'accepter. A ce sujet, l'on notera l'implication du Canada dans ce procès ukrainien contre la Russie, Canada déjà militairement très présent en Ukraine avec l'opération UNIFIER, qui y est menée dans le cadre de l'OTAN (voir notre texte ici) :
"Le Centre McGill pour les droits de l’homme et le pluralisme juridique de l’université McGill (Canada), représenté par M. René Provost, professeur, a été autorisé à intervenir dans la procédure écrite en tant que tiers intervenant"
Ils accusent la Russie d'expropriations, d'atteintes en vrac aux journalistes, religieux orthodoxes ukrainiens, imams, Tatares, militaires, etc. Une formulation du communiqué de presse souligne particulièrement le caractère irrationnel du recours et manque vraiment de sérieux :
"Il allègue en particulier l’existence d’une pratique administrative consistant à tuer des militaires, des agents des forces de l’ordre et des civils ukrainiens qui est imputable à la Fédération de Russie."
Les cadavres doivent donc joncher les rues ... puisque plus de 2 millions d'Ukrainiens vivent en Russie. Soit ...

M. Galperin, représentant de la Russie auprès de la CEDH et vice-ministre de la Justice, souligne à juste titre le caractère propagandiste de la démarche ukrainienne, dont les accusations sont très floues. 

Cette propagande, justement, est particulièrement présente dans les médias. Nous ne prendrons que deux exemples, RFI et Le Figaro. En prenant acte de l'échange des "prisonniers" entre l'Ukraine et la Russie (voir notre texte ici), les médias tout d'abord détournent le conflit : d'une guerre civile ayant eu pour conséquence une perte de territoire pour l'Ukraine, ils en font un conflit russo-ukrainien, qui a conduit à cette perte de territoire. 

De plus, et continuant sur cette ligne, le Figaro, fait découler le conflit dans l'Est du pays non pas du Maïdan, mais du rattachement de la Crimée, réécrivant ainsi l'histoire d'une façon plus confortable pour les politiques occidentaux, lavés par là même de toute responsabilité :
"L'annexion par la Russie en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée a été suivie d'une guerre avec des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine qui a fait près de 13.000 morts"
La conclusion de RFI est encore plus radicale et laisse sous-entendre que le rattachement de la Crimée s'est fait dans le sang et que ce conflit entre les deux pays a lui-même coûté la vie à 13 000 personnes, puisqu'à aucun moment il n'est question ni du Maïdan, ni du Donbass :
"Une guerre qui a fait plus de 13000 morts"
Pour ensuite reprendre la même formulation que celle du Figaro :
"L'annexion par la Russie en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée a été suivie d'une guerre avec des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine qui a fait près de 13 000 morts." 
Il ne faut pas s'en étonner, la vérité officielle est généreusement dispersée dans les médias par l'AFP, ce qui évite aux journalistes de se poser des questions ou de risquer de sortir de la ligne du parti.

La décision de la CEDH sera rendue d'ici un an, d'ici là, la pression politique sur la Cour pourra se renforcer. Pour que le Maïdan soit gommé de l'histoire officielle.





7 commentaires:

  1. Le Maîdan c'est le 21/11/2013, les événements en Crimée datent du 22/02/2014. Les faits et leur chronologie sont difficilement contestables, et dire que l'un n'a rien a voir avec l'autre n'est pas recevable.

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    1. Faudrait relire vos dossier : le 22 février fut ce samedi où un nouveau "gouvernement" siéga à la Rada suite à l'assaut des insurgés contre le Parlement et contre la signature des pays garants d'une entente, France et Allemagne, qui fut piétinée. Plusieurs députés du parti du Yanukovitch furent contraints soit de partir, soit de signer leur accord à ce coup d'état. C'est aussi le 22 février que fut proposé les projets de loi contre la langue russe et l'éducation en russe, projet qui mis le feu au poudre dans le Donbass et en Crimée. Le processus de départ de la Crimée s'enclencha plus tard, dans les faits.

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  2. C'est révoltant. Réécriture permanente de l'histoire et des événements. Car évidemment le vulgum pecus n'a pas vu, comme moi, ce qui se passait dans les vidéos de l'époque, le car de Criméens,avec des gosses et des vieux dedans, au retour de Kiev où ils étaient allés manifester contre le maïdan, attaqué par des dingues à la barre de fer, ni les habitants du Donbass essayant d'arrêter à mains nues des chars lancés à toute vitesse...

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  3. Début du Maidan le 23 novembre 2013
    Renversement du gouvernement légal le 22 février 2014
    Gouvernement intérimaire dirigé par les pro-européens Oleksandr Tourtchynov (le 22 février 2014)
    Manifestation en Crimée et dans le Dombass, dès le 23/02/2014
    26 février 2014, débute la crise de Crimée
    Référendum local du 16 mars 2014 sur le rattachement de la Crimée à la Russie
    Insurrection du Dombass début avril 2014
    Première intervention de l’armée ukrainienne dans le Dombass le 02/05/2014.

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  4. L'insurrection du Donbass fait suite à l'interdiction de la langue russe en Ukraine par Tourtchinov et les excités de la Rada.
    Absolument aucun lien avec la Crimée...

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  5. Maïdan égal coup d'état.
    Coup d'état égal fin du contrat social.
    Fin du contrat social égal séparatisme.
    Séparatisme égal référendum et/ou guerre civile.
    Référendum égal rattachement de la Crimée à la Russie.
    Guerre civile égal Donbass kick ass.

    J'arrive pas à trouver dans l'histoire des coups d'état des gens qui ont autant pleurnicher d'avoir fait ce coup d'état.

    Ouin ouin ya plus de corruption qu'avant.
    Ouin ouin ya moins de travail qu'avant.
    Ouin ouin ya un territoire plus petit qu'avant.
    Ouin ouin ya moins de liberté qu'avant.
    Ouin ouin ceci cela blablabla.

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  6. Il faut aussi prendre en compte que les américains étant à la manoeuvre lors du renversement du gouvernement de Yakunovich, l'OTAN salivait déjà à la perspective de s'installer à Sébastopol et prendre ainsi le contrôle de la mer Noire. Dès lors, comment pardonner le rattachement de la Crimée à la Russie et le fin d'un rêve !

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