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jeudi 12 mars 2020

Kozak annonce un nouvel espace de discussions directes entre Kiev et le Donbass



Lors de la dernière réunion à Minsk, la Russie et l'Ukraine se sont mis d'accord pour mettre en place un nouvel espace de discussions, afin de conduire par un dialogue direct les parties au conflit, pour rappel l'Ukraine et le Donbass, sur la voie d'une sortie de crise. La question centrale est finalement de savoir si la mise en place de cet énième espace de discussions est le résultat d'une volonté politique à Kiev de mettre fin à la guerre civile, et donc de reconnaître la guerre civile, ou si la Russie espère ainsi faire naître cette volonté politique. Les chances de réussite dépendent directement de la réponse à cette question, que nous ne connaissons pas.


L'Ukraine a toujours refusé un dialogue direct avec le Donbass, pour la simple et bonne raison que dans ce cas, elle aurait des difficultés à affirmer sur la scène internationale être la victime d'une mythique agression russe, et se poserait en agresseur des populations civiles habitant dans le Donbass. Ce qui renverserait sérieusement la situation. 

L'Ukraine mettrait ainsi le clan atlantiste pro-ukrainien, puisque anti-russe, en difficulté. Car, il faudrait alors pour les Etats-Unis et leurs Etats satellites, dont la France fait malheureusement partie, reconnaître avoir soutenu le conflit en Ukraine, non pas pour et dans l'intérêt de l'Ukraine, mais uniquement contre la Russie et dans leurs propres intérêts géopolitiques. C'est une image qu'ils ne peuvent se permettre de porter, sans faire chuter le preux chevalier de sa monture épuisée.

Dans ce contexte, il est évident qu'une solution politique régionale de ce conflit, qui est rappelons-le un conflit secondaire lié à un conflit géopolitique plus large, sans envisager la résolution antérieure ou concomitante du conflit primaire, semble avoir peu de chance de réussite. 

Lors de la réunion à Minsk du groupe de contact, le représentant de la Russie, Kozak en charge depuis le départ de Surkov du dossier ukrainien, a proposé d'intégrer les représentants des pays du Format Normandie dans un espace de discussions élargie, devant permettre un discours direct en l'Ukraine et le Donbass. La forme concrète de cet espace de discussions n'a pas été précisée, il s'agirait d'une sorte de conseil consultatif selon la presse ukrainienne. 

La formulation est quelque peu étrange, car il s'agit de joindre le Format Normandie (France, Allemagne, Russie et Ukraine) aux "parties au conflit" ... Mais l'Ukraine est bien "partie au conflit", si rien n'a changé depuis 2014 ? Il s'agirait plutôt d'ajouter le Donbass au Format Normandie. Mais politiquement, il est difficile de le présenter ainsi.

Bref, L'Ukraine semble accepter, en tout cas telle est la position initiale du chef de l'Administration présidentielle ukrainienne Andreï Ermak, de discuter directement avec le Donbass ... en présence de la France et de l'Allemagne - qui ont une position pro-ukrainienne à toute épreuve. Dans quelle mesure ce contact sera "direct" et dans quelle mesure il y a réellement une volonté de la part de l'Ukraine (et de ses curateurs) de mettre fin à la guerre civile ... à suivre. Comme les documents doivent être signés le 25 mars, lors de la prochaine réunion du Groupe de contact, l'Ukraine a encore le temps de changer d'avis.

2 commentaires:

  1. Beaucoup d'hypothèses incertaines qui devraient probablement trouver leur vérification dans le constat, plus que certain, du statut quo - dont s'accommode "plutôt bien" la Russie (depuis six ans) et qui ne dérange pas vraiment le camp atlantiste.

    Comme vous le soulignez très justement: "Dans ce contexte, il est évident qu'une solution politique régionale de ce conflit, qui est rappelons-le UN CONFLIT SECONDAIRE lié à un conflit géopolitique plus large, sans envisager la résolution antérieure ou concomitante du conflit primaire, semble avoir peu de chance de réussite. Malheureusement, les femmes, les enfants, les hommes, qui meurent chaque jour sous les bombes de Kiev, ne sont pas des morts "secondaires".

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