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mercredi 8 avril 2020

Généralisation de la plateforme Zoom en Russie et problèmes de sécurité de l'enseignement



Avec le coronavirus, la Russie est massivement passée à l'enseignement à distance, que les milieux dits "progressistes" appelaient de leurs voeux, avec l'OCDE, bien avant la crise politico-sanitaire que nous vivons. Et les universités, les écoles, les écoles professionnelles, spécialisées, etc. ont été sommées de passer à la plateforme américaine Zoom. Or, il se trouve que cette plateforme a été interdite d'utilisation dans les écoles aux Etats-Unis pour raison de sécurité et qu'elle est sous enquête du FBI. Peut-être aura-t-on enfin une chance de voir rouvrir les salles de classe et s'éloigner le fantasme d'une population confinée et heureuse de pouvoir enfin avoir accès aux "technologies du futur". Même s'il est vrai que la presse, notamment russe, est, comment dire, assez discrète sur les vices fondamentaux de ce système qui a coûté une somme non négligeable au budget. L'histoire est vraiment délicate pour la caste tout-numérique.


Passons sur la proposition de professeurs, qui s'en excusent immédiatement (la direction de l'école le leur demande), de dispenser des cours de piano par Watsapp ou de chant lyrique par Skype, ils doivent savoir si les parents sont tentés, les parents en général refusent, les professeurs sont soulagés et tout le monde attend la rentrée - physique - des classes. Je ne parlerai pas de l'ineptie de l'enseignement à distance du point de vue justement de la qualité de l'enseignement. Nous en avons souvent parlé. Soulevons un autre problème, inhérent au monde global qui, pour globaliser l'enseignement, a besoin de plateformes globales transmettant "la bonne parole". Or, si le fond de l'enseignement, qui peut être ainsi dispensé est d'une qualité médiocre, quelles que soient les domaines, techniquement il pose des difficultés objectives et un problème, in fine, de sécurité nationale.  

La Russie a investi une somme astronomique, alors que la crise économique qui s'annonce risque d'être considérable, dans la plateforme américaine Zoom, au moins pour les universités et les écoles du pays. Ainsi, en mars, cette plateforme annonce 200 millions d'utilisateurs. En un mois, le trafic a augmenté de 535%.

Oublions le côté budgétaire, la crise des uns faisant la richesse des autres. Cette petite entreprise se porte à merveille. Ou bien se porterait à merveille, si elle n'avait pas tant de problèmes ... Différents articles dans la presse anglo-saxonne sont sortis, ont été repris dans la presse française - spécialisée, très discrètement, et tout aussi discrètement en Russie.

Les problèmes de sécurité de cette plateforme sont colossaux: possibilité d'enregistrer les conversations sans que les participants ne soient avertis, risque d'hacking très élevé, problème de la faiblesse du cryptage, certaines clés de cryptage délivrées depuis la Chine, au moins 15 000 enregistrements accessibles et disponibles, accès d'un tiers à la caméra d'un utilisateur, possible insertion incontrôlée d'images (notamment pornos) lors de cours pour les écoliers, etc. 
" In 2019, it was revealed Zoom had quietly installed a hidden web server on user devices that could allow the user to be added to a call without their permission. And a bug discovered this week would enable hackers to take over a Zoom user’s Mac, including tapping into the webcam and hacking the microphone."
Par ailleurs, l'application Zoom sur IOS transmet automatiquement les données des utilisateurs à Facebook, même de ceux qui n'ont pas de compte, indiquant le temps de la connexion, l'appareil de connexion, le lieu de la connexion, l'identifiant, etc. C'est un réseau de données qui se renforce. La question a bien été soulevée :
What the company and its privacy policy don't make clear is that the iOS version of the Zoom app is sending some analytics data to Facebook, even if Zoom users don't have a Facebook account, according to a Motherboard analysis of the app. (...) The Zoom app notifies Facebook when the user opens the app, details on the user's device such as the model, the time zone and city they are connecting from, which phone carrier they are using, and a unique advertiser identifier created by the user's device which companies can use to target a user with advertisements

Cela va tellement loin que le Département de l'enseignement de New York a interdit de l'utiliser dans les écoles, que le FBI a ouvert une enquête le 30 mars, qu'Elon Musk (la référence des "progressistes") a interdit de l'utiliser pour les vidéo-conférences dans ses entreprises. Mais Zoom est utilisé pour les écoles et universités russes ... Et une pression sans précédent est exercée sur les parents pour qu'ils se plient.




Il est évident que plus cette plateforme est utilisée, plus elle provoque l'intérêt de hackeurs, car cette crise politico-sanitaire du coronavirus, si elle doit mettre les populations "hors services", n'a pas pour autant mis un terme à la géopolitique. Loin de là.  Donc la généralisation dans les administrations publiques russes de cette plateforme pose un problème de sécurité publique, dont les conséquences risquent, ici aussi, de se faire savoir. Puisque, selon les experts, cette plateforme est fondamentalement corrompue:
"But security researchers have called Zoom “a privacy disaster” and “fundamentally corrupt” as allegations of the company mishandling user data snowball."

Finalement, le rêve technologique a ses limites. Ce fantasme des populations connectées, ne vivant qu'à travers un écran n'est lui aussi qu'une vision fondamentalement corrompue.

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