Le Congrès des Etats-Unis vient d'adopter un Acte Rodchenkov contre le dopage. C'est assez amusant de nommer cet acte du nom de celui qui avait organisé le dopage en Russie, qui y était poursuivi, avant de se réfugier aux Etats-Unis ... pour être utilisé dans la lutte contre la Russie à travers le dopage. Mais nous ne sommes pas à une contradiction près, la fin justifie les moyens. Or, le Sénat américain vient à son tour, à l'unanimité et sans modification, d'adopter ce Rodchenkov anti-doping Act de 2019, prévoyant l'extraterritorialité de la compétence des juridictions américaines, des sanctions financières et pénales allant jusqu'à 10 ans de réclusion. Cette extraterritorialité et la priorité, qui est donnée à la justice américaine, ne sont pas sans inquiéter les instances olympiques, qui y voient non seulement une concurrence pouvant déstabiliser le système de lutte contre le dopage, mais également porter atteinte à leur capacité d'enquête. Pourtant, le législateur américain n'a pas modifié sa position. Tout est bon pour protéger le centre de la globalisation, autant que le dopage américain.
Le personnage de Rodchenkov est un parfait antihéros : en charge de l'Agence russe anti-dopage, où il a fabriqué des cocktails magiques pour les athlètes, il s'est sauvé aux Etats-Unis alors qu'il était sous enquête pour dopage en Russie et a ainsi commencé une lutte acharnée, et rémunératrice, contre la Russie. (Voir nos textes ici et ici sur le sujet)
La Russie, tout autant suspendue que les JO en ce moment, peut toutefois encore servir, indirectement, les intérêts américains. Ainsi, en 2019, un Acte Rodchenkov contre le dopage commence à voir le jour, qui a été adopté par le Congrès américain (voir ici). Cet Acte Rodchenkov a pour but de donner compétence aux juridictions américaines d'enquêter et de poursuivre toute personne ou organe manipulant illégalement les compétitions sportives internationales, régies par le code olympique. Globalement, il condamne toute tentative de fausser ou toute manipulation des évènements sportifs internationaux par des substances ou des moyens illégaux. La compétence extraterritoriale des juridictions américaines est reconnue, quand ces faits concernent des athlètes américains, concernent des sponsors ou des organisations résidant aux Etats-Unis et supportant financièrement ces évènements, concernant les droits de diffusion ou le décernement des prix. Sur le plan pénal, la peine d'emprisonnement ne peut être supérieure à 10 ans avec une amende allant jusqu'à 250 000 dollars pour un particulier et 1 million de dollars dans les autres cas.
L'Agence antidopage américaine (USADA) s'est immédiatement félicitée de l'adoption de cet Acte, quand l'Agence mondiale antidopage (AMA) est plus réservée. Si d'une part, elle félicite les Etats-Unis de renforcer la lutte contre le dopage autant que la coopération avec les instances olympiques, elle s'inquiète de la concurrence qui peut être mise en place avec les instances internationales déjà existantes en raison de l'extraterritorialité prévue par le texte. Alors que le président de l'AMA s'était adressé à ce sujet en mars au Sénat américain pour qu'ils travaillent ces positions, l'extraterritorialité ni les pouvoirs d'enquête n'ont été remis en cause. Ce qui montre bien la dimension géopolitique de la démarche.
Le nom d'un scélérat donné à une loi scélérate. Comme ils n'ont pas assez d'emmerdes chez eux, élections truquées, minorités en effervescence, il faut qu'ils aillent, encore, foutre le bordel dans le sport comme s'il n'y en avait pas assez comme ça.
RépondreSupprimerDe France on pourrait citer le titre d'un livre qui n'a rien à voir avec le sujet: à l'ouest rien de nouveau.
RépondreSupprimerMais à Vladivostok comment on dit là bas ? à l'est rien ne change ?
Bref les usa sont les usa et à part par exemple moins consommer d'usa alors aux usa rien ne changera.