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mercredi 19 mai 2021

Nouveau "Minsk" : Kiev exige rien moins que la capitulation du Donbass


Les accords de Minsk sont morts-nés, leur intérêt principal étant diplomatique. L'Ukraine vient donc de présenter sa vision de leur aménagement, qui somme toute est assez simple : une capitulation totale du Donbass. N'ayant pu prendre le risque d'une véritable opération militaire dans le Donbass en raison de la fermeté de la Russie, Kiev veut gagner politiquement le combat qu'il a déjà militairement - et humainement - perdu. Ici aussi, cela va dépendre de la Russie, dernier rempart entre la barbarie et la population du Donbass.

Depuis environ une année, des propositions d'aménagement de la carte de route des accords de Minsk se négocient entre les parties. Paris et Berlin ont ouvert la voie de cet aménagement et des négociations en novembre 2020, puis le 8 février de cette année. L'Ukraine et la Russie avaient envoyé leur correction de la version franco-allemande (le 16 février pour la Russie). La Russie était donc entrée dans le processus de négociation, ce qui a ouvert la voie à Kiev pour forcer le discours. Et l'Ukraine vient de dévoiler "sa" nouvelle vision des accords de Minsk, vision qui n'a finalement rien à voir avec une carte de paix et qui est sensiblement différente de ce qu'elle avait antérieurement proposé - dans le sens de la radicalisation. Quelques points sont, en ce sens, notables.

Tout d'abord, la question du contrôle de la frontière extérieure du Donbass avec la Russie. Dans les accords de Minsk, l'Ukraine reprenait le contrôle de cette frontière perdu en 2014 en raison du conflit provoqué suite au Maïdan, uniquement après que des élections locales aient été organisées en accord avec Kiev. Désormais, Kiev exige un contrôle préalable de la frontière à l'organisation des élections. Cela remet totalement en cause et la sécurité des citoyens du Donbass, et la sincérité du vote - si alors il aura lieu.

Ensuite, la question de la réforme constitutionnelle. Selon les accords de Minsk, Kiev doit, en accord avec les représentants du Donbass, réformer la constitution ukrainienne pour y fixer l'autonomie de ces régions de Donetsk et Lougansk au sein de l'Etat ukrainien dans une forme avancée de décentralisation. Or, l'Ukraine refuse toute négociation sur le contenu de la réforme constitutionnelle avec les représentants de Donetsk et Lougansk, estimant qu'elle est simplement obligée de les consulter sur leurs spécificités et non pas de les intégrer dans le processus de réforme constitutionnelle. En cela, c'est le but même d'un processus de paix, à savoir la recherche d'un accord commun, qui est froidement bafoué.

Dès lors déjà, la proposition ukrainienne n'a plus aucun sens, si l'on cherche la paix. Mais Kiev va encore plus loin et touche à la provocation avec la question de la police locale, question Ô combien vitale pour la sécurité des habitants, puisqu'ils sont considérés en bloc comme des terroristes par les autorités ukrainiennes. Selon les accords de Minsk, une police locale est mise en place pour garantir l'ordre public sur ces territoires par les organes locaux représentatifs élus. Mais l'Ukraine demande à ce qu'avant les élections locales, la Garde civile ukrainienne prenne en charge l'ordre public dans ces régions, avec la participation de citoyens locaux. Cette police locale ne pouvant être instituée, que lorsque les organes représentatifs auront été mis en place par Kiev. La logique initiale est totalement bafouée et la sécurité des populations locales est fortement remise en cause.

Finalement, l'Ukraine exige la capitulation du Donbass. Kiev veut reprendre le contrôle de la frontière et des territoires, niant le conflit, ses racines et les conséquences de toutes ces années de guerre, niant le sang versé dans le Donbass, nie ces enfants nés depuis 2014, qui peuvent avoir déjà 7 ans et n'avoir jamais connu la paix, qui ne voient en Kiev non pas la capitale de leur pays, mais l'ennemi qui les attaque, qui tue leurs parents, qui a volé leur vie. Ce plan a certainement été soufflé à l'Ukraine par ses mentors, qui ne sont en rien intéressés par une pacification réelle de la région.



7 commentaires:

  1. Bonjour, en lisant ceci "...nie ces enfants nés depuis 2014" parmi toutes les horreurs commises par Kiev, je garde encore en mémoire la visite dans une école primaire, d'une députée ou représentante politique de Kiev, qui demandait le prénom des enfants et faisait des commentaires lorsqu'ils n'étaient pas "assez ukrainiens"...
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    ps: la vidéo date de quelques années, je posterais le lien si je la retrouve. En attendant il y a celle-ci de 2014:
    "их дети будут сидеть в подвалах!"
    https://www.youtube.com/watch?v=DVIDR9JSPFs

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  2. La vidéo avec Irina Farion date de 2010
    https://www.youtube.com/watch?v=w4lI1JEfrpY

    Nationalist deputy teaches kids why their names are wrong
    https://www.rt.com/news/nationalist-kids-names-wrong/
    -----------------------
    KG.

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  3. Est-ce que la Russie ne peut pas signifier aux ukrainiens d'une façon claire, nette et définitive, que ce sont les accords de Minsk ou rien. Accords de Minsk signés par toutes les parties et approuvés par l'ONU. Ils se sont assez foutus du monde, il est temps de leur dire stop!!

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  4. Dans le conflit qui oppose les guignols de Kiev avec les républiques du Donbass qui se sont proclamées autonomes en 2014, on en est à la phase 2 de ce qu'on appelle la courbe du changement ou courbe de deuil (courbe de Kübler-Ross), c'est-à-dire la colère...la phase 1 étant le déni. Je suppose que le pouvoir russe le sait et l'analyse ainsi comme il est très rationnel et peu parasité par les émotions quand il s'agit de faire une analyse politique. La stratégie de distribution de passeports russes aux habitants de ces républiques obéit donc à une stratégie de temps long qui obligera les deux entités en conflit à se rencontrer, à s'asseoir autour d'une table et discuter quand la phase 4 sera atteinte (phase d'acceptation du deuil). En phase 5, on verra si le Donbass réintégrera la Russie ou si ce sera une principauté sous protectorat russe.

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  5. « Or, l'Ukraine refuse toute négociation sur le contenu de la réforme constitutionnelle avec les représentants de Donetsk et Lougansk, estimant qu'elle est simplement obligée de les consulter sur leurs spécificités et non pas de les intégrer dans le processus de réforme constitutionnelle. »

    Et cette fermeture d'esprit de Kiev à l'égard d'un véritable dialogue avec les séparatistes ne fait que renforcer la crainte d'une "solution croate" pour le Donbass. S'il y avait récupération du contrôle de la frontière, Kiev pourrait mener à sa guise des activités de représailles à la hauteur de la haine qu'elle voue aux russophones, sans que la Russie puisse intervenir, sinon en forçant la frontière, ce qui serait un acte d'agression et un crime de guerre. Car qui au Conseil de sécurité appuierait alors une résolution en vertu de la responsabilité de protéger ?

    Le grand absent dans la position de Kiev est un plan de paix crédible tandis qu'on refuse même de parler avec les républiques. Ce que veut Kiev au fond pourrait bien être la liberté de se livrer librement à un bain de sang à l'intérieur de ses frontières.

    Je suggère cette entrevue récente de Maria Zakharova sur RT où il est question de la situation en Ukraine. Si tous les porte-parole occidentaux des Affaires étrangères étaient aussi explicites, la situation globale serait plus claire et il serait plus difficile aux Zelensky de ce monde de dire autant de bêtises en espérant nous les faire avaler.

    https://www.youtube.com/watch?v=56iB680Z8gE

    _________________
    Bellefontaine

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  6. A quoi sert un sommet avec un imposteur à la maison blanche, si c'est pour que ce genre de provocations continuent ?

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  7. Il y aurait bien une raison tactique à cette tentative de Kiev. Serait-ce celle motivée par l'énergie du désespoir? S'agit-il de temporiser jusqu'à une prochaine étape? Les mentors, les oligarques et peut-être la Russie elle-même s'entendent provisoirement sur la situation actuelle en Ukraine. Une situation somme toute transitoire où chacun manipule le pion Zelensky comme un levier de nuisance géopolitique et de braconnage du potentiel industriel ukrainien (ce qu'il en reste). Manifestement, Zelensky et les citoyens d'Ukraine sont déjà les victimes des prochaines décisions qui seront prises au G7, à l'OTAN et au sommet Poutine-Biden (s'il se tient?). Alors, à quelle hauteur mesure-t-on, dans les capitales européennes, l'importance de ce qui se dit encore à Kiev?

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