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mardi 3 mai 2022

De l'éternelle redéfinition des frontières occidentales de la Russie : l'Estonie se prépare-t-elle à sérieusement remettre en cause ses frontières ?


Le conflit qui se joue actuellement est aussi un conflit pour la redéfinition des zones d'influence et la question de la frontière Ouest de la Russie, qui à travers les siècles a été l'objet de nombreuses guerres, notamment avec la Grande-Bretagne et la France, est à nouveau sur le devant de la scène. L'Estonie, membre de l'UE, est lancée pour justement contester une partie de cette frontière occidentale de la Russie, qui est aussi la frontière orientale de la très atlantique Union Européenne. Et cela entraînerait la contestation d'une partie du territoire de la Russie des régions de Léningrad et de Pskov.

Aujourd'hui 3 mai, le Parlement estonien va examiner la question du retrait de sa signature de l'accord avec la Russie de 2014 sur la reconnaissance des frontières terrestres et maritimes. A la chute de l'URSS, la question de la frontière entre l'Estonie et la Russie a été d'une actualité brûlante. En 2005, après 10 ans de négociations, un accord avait été trouvé, mais au moment de la signature, l'Estonie avait voulu inscrire dans le préambule de cet accord une mention renvoyant à la validité du Traité de Tartu de 1920, par lequel, suite à la chute de l'Empire russe, l'Estonie était devenue pour quelques années une République indépendante et avait obtenu certains territoires appartenant aux régions russes de Leningrad et de Pskov. En 1940, l'Estonie étant entrée dans l'URSS, le Traité de Tartu a donc perdu sa validité. Suite à cette revendication, la Russie avait retiré sa signature.

Il avait fallu attendre 2014 pour qu'un nouvel accord voit le jour entre la Russie et l'Estonie et donc fixe une partie de la frontière de l'Union européenne. Or, l'Estonie veut retirer sa signature en renversant totalement la logique historique et en s'appuyant sur "l'occupation soviétique" et le retour de l'indépendance. Rappelons que cette indépendance historique a duré de 1920 à 1940 ... Mais le rapport à l'histoire est aujourd'hui, comme pour l'Ukraine, distordu : l'histoire récente compte beaucoup plus que l'histoire ancienne, le rapport au temps s'étant transformé en un rapport instantané, ne permettant pas (ou en devant pas permettre) les racines et ainsi faciliter sa réécriture permanente.

L'on peut ainsi lire en explication / réécriture de cette demande adressée en février au Parlement estonien par un parti d'opposition : 

"Après la fin de l'occupation et le rétablissement de l'indépendance, le territoire de l'Estonie et la frontière terrestre de jure, sur la base de la succession, sont restaurés comme prévu dans le traité de paix de Tartu"

Pourquoi ne pas revenir à la période encore antérieure, celle de l'Empire et revenir dans ces frontières ? Aucun critère objectif ne permet de justifier le choix d'une période plutôt que celui d'une autre. Ce n'est qu'un choix, donc subjectif et dicté par des intérêts, en l'occurrence idéologiques.

Le ministère russe des Affaires étrangères souligne cette position pour le moins "non-constructive" du ministère estonien des Affaires étrangères et justifie le caractère purement historique de ce Traité de Tartu : 

"Plus tôt, la mission diplomatique russe en Estonie a attiré l'attention sur la déclaration du ministre estonien des Affaires étrangères E.-M. Liimets et de certains autres responsables estoniens, concernant le traité de paix de Tartu. Cela a été indiqué dans un commentaire publié sur le site de l'ambassade. «Signé le 2 février 1920, il est devenu la base juridique des relations entre la RSFSR et la République d'Estonie pendant deux décennies, jouant un rôle important dans leur reconnaissance internationale. Cependant, l'une de ses parties, à savoir la République d'Estonie, a perdu le statut de sujet de droit international en 1940 en raison de son adhésion à l'URSS. Ainsi, les deux parties, qui ont signé le document, ont fini par constituer un seul sujet de droit international et le traité de paix de Tartu a perdu sa force juridique. Il n'est pas dans le registre des traités internationaux de l'ONU. Actuellement, ce document appartient à l'histoire"

Mais l'histoire se réécrit en fonction des impératifs du moment et aujourd'hui l'impératif est la remise en cause des frontières russes, la remise en cause de la Russie comme Etat. 

A chaque grande crise du 20e siècle, la Russie a dans un premier temps perdu des territoires, avant de se relever et de s'imposer, avec à chaque fois un changement de régime politique profond. La question qui se pose, si l'histoire se répète, étant de savoir si la Russie est dans la deuxième phase de 1991 et de la chute de l'URSS, c'est-à-dire dans une phase de reconquête, ou si elle entre dans un troisième séisme.

12 commentaires:

  1. Comme on le remarque historiquement, les frontières étatiques sont déterminées par le rapport de force, par le peuple autochtone via son sentiment d'appartenance à une des entités en présence, et parfois en fonction des intérêts. Par delà les hostilités, les pays de l'ex.URSS devraient tenir compte de l'adage qui dit, je cite : << qu'en cas de besoin de secours, un voisin vaut parfois plus qu'un meilleur ami géographiquement éloigné de toi >>. Oeuvrer au minimum pour des rapports cordiaux c'est l'idéal.

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  2. Les états "démocratiques" mettent en jeu des territoires, comme dans ce cas et dans le cas de l'Ukraine, mais est-il possible de se demander ce que ceux qui vivent sur ces territoires en pensent? Le peuple estonien juge-t-il que son gouvernement défend ses intérêts en jouant avec le feu de cette manière...

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  3. Tout ça fait partie du plan de harcèlement piloter par les USA; Attendez vous à ce que ce genre de péripéties se multiplie, les yankees étant de très bon soufleur de vent sur les braises

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  4. C'est fascinant de voir de petits états vassaux faire preuve tout à coup d'ambitions territoriales, alors qu'ils ne décident de rien. Des roquets qui aboient avec le dogue.

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  5. Les pays baltes, en particulier la Lettonie, haïssent les soviétiques. Compte tenue de leur histoire avec les bolchéviques ont peut les comprendrent....
    J'étais a Riga il y a quelques années et je suis tombé par hasard, perdu en allant au mc Do chercher ma pitance au sortir de l'avion, sur une commemo au milieu des champs élysées locaux. Que ne fut ma surprise en entendant une version lettone de alli allo alla avec tous les signes nazi de la SS de la belle époque, vétérans drapeaux au pied couvert de croix de fer et autres décorations interdites en UE sous peine de prison.
    Le droit letton de l'époque était le copie collé du droit soviétique c'est à dire l'âge de pierre. Pour autant tous les juristes à 400 ou 800 dollars par mois n'ayant pas fuit le pays pour Londres, se sont engouffrés dans les instances européennes en ne connaissant rien à rien, mais pour des salaires à 8000 e...
    Le centre de Riga en ruine est devenue un saint Germain des prés à la sauce lettone.

    Pendant ce temps les russes de St Pete venaient faire la fête sur les plages l'été en arrivant avec des SUV a 150ke et les drapeaux russes aux fenêtres. Toutes les plus belles filles sont d'origine russe et les boites branchées russes. L'obligation de la langue lettone à été la première humiliation pour les russophones pour qui le letton est un dialecte africain, suivit d'un long calvaire. Les baltes doivent tout aux usa et a l'Otan qui leur ont ouvert les portes des universités de l'armée des instances bureaucratiques européennes et une richesse inespérée. ils feront tout pour prendre leur revanche car ils se sentent les plus forts.

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    1. Autrement dit, ils s'enrichissent sur le dos de la CEE, donc de nos impôts.
      Je comprends qu'ils ne veulent pas revenir en arrière ...

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    2. "sur le dos de la CEE"...hem , comme on disait ds le incionnus : "Edith Piaf est morte ?!?" :-)))

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  6. Volodymyrliton3 mai 2022 à 23:50

    Bonsoir à tous
    Je pense qu'il faut bien replacer cela dans une optique plus large.
    La Russie est en train de gagner la guerre d'Ukraine, et de façon très large, en laminant l'armée ukrainienne qui a été renforcée par l'occident et fortement appuyée par des mercenaires et des troupes spéciales (voire des membres non négligeables des armées otanienne).
    L'occident peut-il y remédier?
    Militairement non. Un non clair et net. La seule chose qu'il peut faire maintenant c'est de poursuivre les livraisons d'armement ce qui ne fait que retarder, à mon avis légèrement, l'inéluctable c'est-à-dire la chute de l'Ukraine.

    Que peut-il faire (sans entrer en lutte directe avec la Russie)?
    Continuer à envoyer des mercenaires et des armes mais ça ne servira à pas à grand chose (si ce n'est à permettre aux républiques de s'approvisionner et aux Russes d'étudier lesdites armes).
    Oeuvrer dans le domaine de la communication en accusant la Russie de tous les maux avec tous les mots possibles. Mais ça ne sert pas non plus à grand chose parce que les Ukrainiens ont participé à cela de façon tellement ridicule et peu crédible que personne n'y croit (Butcha etc.).

    Reste la tentative de faire peur à la Russie ou plus logiquement de tenter de faire en sorte qu'elle divise ses troupes afin notamment de soulager celles d'Ukraine et de permettre par la même occasion de faire venir plus d'armes et de mercenaires. C'est quelque chose de franchement désespéré je pense. Nous assistons à des mouvements de bras parce qu'il n'y a rien d'autre à faire sauf risque majeur.
    Dans cette optique, on retrouve les mouvements de troupes près de la Transnistrie comme si une attaque occidentale s'y préparait. Ca s'est un peu calmé ces dernières heures me semble-t-il car l'effet pourrait être l'inverse de celui souhaité. Cela pourrait en effet conduire la Russie à accélérer son attaque sur Odessa et sa volonté de rejoindre la frontière avec la Transnistrie. De plus il est fort probable que la Russie interviendrait violemment.
    On retrouve également la volonté soudaine de la Finlande et de la Suède d'intégrer l'OTAN, ce qui paraît bien dérisoire et pour tout dire puéril et dangereux.
    On trouve aussi la très récente position de l'Estonie, exposée brillamment dans cet article.

    Notez au passage, et ce n'est pas a priori à négliger, l'âge et le sexe des dirigeants de ces pays qui s'excitent soudain contre la Russie:
    Finlande: Sanna Marin: 36 ans (elle a deux mères, faut-il en déduire qu'elle est peu disposée à chérir la Russie? mais qu'en pense Sauli Niinistö qu'on a connu habile et pondéré?)
    Moldavie: Maia Sandu: 49 ans, formée en partie aux USA
    Estonie: Kaja Kallas: 43 ans (très européiste)
    Suède: Magdalena Andersson: 55 ans, formée en partie aux USA.
    Attention je n'en tire aucune conclusion hâtive (l'âge et la relation avec les USA peuvent expliquer un plus facile formatage qu'avec un vieux routier comme Orban; quant au sexe, ce sont des femmes plutôt avenantes et donc susceptibles d'attirer la sympathie, plus qu'un Orban pour en rester à cet exemple, bien que ce dernier respire l'intelligence dans sa seule apparence). Il n'en reste pas moins que c'est surprenant: 4 pays, 4 dirigeantes.

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    1. Il est fort probable que le but est de contraindre la Russie à rester perpétuellement en Ukraine pour sécuriser son flanc et les "occidentaux" espèrent ainsi l'épuiser même si cela prendra des années. Et je ne vois pas comment la Russie pourra s'en sortir sans arriver à écraser les USA, comment est une autre histoire

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    2. Pour attaquer Odessa il faut déjà prendre Nikolaev, ça fait 5/6 semaines que l’armée russe s’y casse les dents .

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    3. Que des bonnes femmes , dont une probazblement bi ; Voilà le résultat. Elles haïssen les vr

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  7. Oui on peut rêver, surtout si on est balte donc impuissant.
    L'estonie a-elle vraiment les moyens de contester les frontières ? À l'évidence non.
    L'UE a-t-elle vraiment les moyens ou capacité d'agréer au caprice de l'Estonie ? Non à l'évidence.
    Que la CIA joue en permanence des guerres tribales n'est qu'un mode d'action, pad une vrai stratégie.
    Mais imaginons tout de même que cela se concretise.
    Rien de plus facile alors que de contester tout autant les frontières sud des US traversées chaque mois par 200 000 migrants, au point que 26 États viennent de créer leur police des frontières perso.
    Le vrai problème, c'est que l'Europe de l'Est est culturellement et économiquement sous-développé, ce pourquoi les anglo-saxons ne cessent de l'instrumentaliser contre ... l'Europe de l'Ouest d'abord, celle qui précisément est à la base du développement de l'Occident.

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