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vendredi 28 octobre 2022

Le Pentagone affirme l'absence de volonté de la Russie de recourir aux armes nucléaires ... et arme l'Europe


Le Pentagone déclare à chaque conférence de presse ne pas constater de signes, pouvant laisser entendre que la Russie serait prête à utiliser des armes nucléaires dans le conflit en Ukraine ... et donc les Etats-Unis avancent à décembre la livraison en Europe, dans les bases de l'OTAN, de nouvelles bombes nucléaires, pouvant être utilisées lors d'un conflit, pour faire face à la menace russe, qu'ils viennent de reconnaître comme inexistante. Et pendant ce temps-là, les pantins européens continuent à applaudir, alors que leur enterrement politique a déjà eu lieu et qu'ils entraînent nos pays dans leur chute sans fin.

L'enchaînement des déclarations du porte-parole du Pentagone et des annonces de livraison d'armes nucléaires en Europe est intéressant, d'autant plus qu'elles se suivent de très près. 

Dès le 4 octobre, dans la conférence de presse du Pentagone, Pat Ryder répondait ainsi à la question de la possibilité de l'utilisation des armes nucléaires par la Russie :

"Je ne pense pas que nous allons entrer dans ces hypothèses."

Et en général, le risque d'une utilisation nucléaire par la Russie n'est pas pris, alors, au sérieux. Son assistante Laura Cooper de préciser :

"Donc, en ce qui concerne le nucléaire, nous devons certainement toujours essayer de prendre au sérieux la menace de l'utilisation du nucléaire. Et donc, nous le faisons. Et c'est pourquoi nous surveillons de très près. Et c'est pourquoi nous consultons étroitement nos alliés. Mais en même temps, à ce stade, sa rhétorique n'est que de la rhétorique"

Il y a deux jours de cela, dans sa nouvelle conférence de presse au Pentagone, Pat Ryder réaffirmait dans un ensemble de déclarations surréalistes, le fait que rien ne conduisait à reconnaître la volonté de la Russie de recourir aux armes nucléaires, de le répéter plusieurs fois après avoir déclaré que les Etats-Unis seraient féroces si la Russie utilisait les armes nucléaires - qu'elle ne compte pas utiliser. 

Voici un extrait significatif :

"Je pense que, comme nous l'avons dit dans le passé, lorsque nous avons vu des dirigeants russes utiliser la rhétorique nucléaire, c'est certainement préoccupant. C'est imprudent. Mais c'est quelque chose que nous continuerons à prendre au sérieux. Donc, encore une fois, entre-temps, rien n'indique que la Russie ait pris la décision d'employer ces types d'armes (...)

Q : Merci. Mais hier, vous avez dit que vous n'aviez aucune indication que les Russes aient pris la décision d'utiliser le nucléaire, ni les armes bio et chimiques. Êtes-vous toujours d'avis qu'ils n'ont pas pris la décision d'utiliser des armes biochimiques ?

GÉN. RYDER : Oui, nous n'avons aucune indication pour le moment que la Russie ait pris la décision d'employer des armes biologiques, chimiques ou nucléaires à l'heure actuelle. Mais encore une fois, c'est quelque chose que nous continuerons de surveiller de très près."

Et ce dialogue surréaliste continue un bon moment. 

Dans le même temps, l'on apprend par Atlantico, il y a également deux jours de cela, que les Etats-Unis vont avancer la date de livraison des nouvelles armes nucléaires sur les bases de l'OTAN en Europe :

"Les États-Unis ont accéléré la mise en service d'une version plus précise de leur bombe nucléaire principale dans les bases de l'OTAN en Europe, selon un câble diplomatique américain et deux personnes proches du dossier.

L'arrivée de la bombe à gravité améliorée B61-12, initialement prévue pour le printemps prochain, est désormais prévue pour décembre prochain, ont déclaré des responsables américains aux alliés de l'OTAN, lors d'une réunion à huis clos à Bruxelles ce mois-ci, révèle le câble."

Donc si l'on récapitule. Le Pentagone reconnaît, que la Russie ne présente aucune menace nucléaire sérieuse. Les Etats-Unis livrent plus tôt que prévu aux bases de l'OTAN en Europe des bombes nucléaires améliorées et dont la nature stratégique a changé, comme le souligne Alexandre Grouchko, le vice-ministre russe des Affaires étrangères :

"Comme il est connu, les États-Unis ont modernisé les armes nucléaires, qui se trouvent en Europe. Ils améliorent la précision de ces bombes à chute libre, réduisent leur puissance, les transformant ainsi non pas en un moyen de dissuasion, mais en une arme, qui peut être utilisée sur le champ de bataille. C'est chez les professionnels qu'on appelle abaisser le seuil nucléaire"

Et cela arrive en Europe en pleine escalade du conflit ukrainien avec une rhétorique médiatique diamétralement opposée, à celle qui a cours lors des conférences de presse du Pentagone, puisque publiquement les politiciens et les médias reprennent en choeur le couplet de la menace nucléaire russe, qui est déniée par le Pentagone. Vu la soumission totale des dirigeants européens, espérons que les Etats-Unis se calmeront après les élections intermédiaires. Mais l'on peut, hélas, en douter, car l'enjeu de ce conflit pour eux n'est pas tactique, il est existentiel, dans le sens direct du terme - il s'agit de l'existence du pouvoir de domination américain sur le monde globalisé et soumis. Et des élections intermédiaires ne pourront pas changer la donne, surtout quand on se souvient qu'un Président, comme Trump, n'y est pas arrivé non plus.  


12 commentaires:

  1. Info importante, terrifiante, qui conforte malheureusement ce qu'on peut penser de l'hydre sénile et belliqueuse, comme de la clique des Young Leaders UE. Merci.

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  2. Bonjour Karine Bechet-Golovko
    Ce que les US ne peuvent "plus" faire, en Ukraine, ils projettent de le faire en Finlande, dont les protocoles d'accession à l'OTAN ont été ratifiés le 5 juillet 2022 (ils doivent maintenant être ratifiés dans les 30 pays membres selon les procédures nationales en vigueur, espérons que quelques pays s'y opposeront...). Le but étant de positionner des armes nucléaires au plus près de la frontière russe.
    Voir l'article (pour l'avoir en français ou autre langue, en haut de page ou sous le nom de l'auteur > Translate Website)
    NATO Wants to Place Nuclear Missiles on Finland’s Russian Border — Finland Says Yes.
    By Eric Zuesse
    Global Research, October 28, 2022
    https://www.globalresearch.ca/nato-wants-place-nuclear-missiles-finland-russian-border-finland-says-yes/5797399
    en version français:
    L'OTAN veut placer des missiles nucléaires sur la frontière russe de la Finlande - La Finlande dit oui.
    Par Eric Zuesse
    Recherche mondiale, 28 octobre 2022
    extraits : "Pendant la crise des missiles cubains de 1962, JFK a refusé d'autoriser l'Union soviétique à placer ses missiles à seulement 1 131 milles de Washington DC et a averti que les États-Unis lanceraient la troisième guerre mondiale s'ils le faisaient ; ainsi, l'Union soviétique a décidé de ne pas le faire.

    La frontière finlandaise atteint aussi près que 507 miles de Moscou, dans la ville finlandaise de Kotka. La frontière ukrainienne est beaucoup plus proche : 317 milles de Shostka à Moscou et 353 milles de Soumy à Moscou – comme étant la nation frontalière avec la Russie qui représenterait le plus grand danger pour la Russie si elle était ajoutée à l'OTAN. La Finlande est n ° 2 - seule l'Ukraine est encore pire du point de vue russe.

    La Russie a envahi l'Ukraine afin de pouvoir ramener ce potentiel de 317 milles à au moins les 1 131 milles dont tout le monde en 1962 a convenu qu'ils seraient trop proches de Washington DC et donc justifiaient que l'Amérique lance la Troisième Guerre mondiale pour l'empêcher.
    La raison pour laquelle la différence entre 317 milles et 507 milles n'est que d'environ deux minutes, c'est que la partie la plus lente du vol est la plus précoce, tout en accélérant. Concrètement, pour Washington, positionner ses missiles à tête nucléaire à 807 km du Kremlin revient pratiquement à les positionner au point le plus proche de la frontière ukrainienne. On peut déjà voir que la Russie y résiste activement.

    En 1962, les missiles étaient beaucoup plus lents qu'ils ne le sont aujourd'hui. Ainsi, pour qu'il y ait une équivalence entre les 1 131 milles de Cuba en 1962, la Russie devrait maintenir les missiles américains à environ 2 000 milles des missiles nucléaires terrestres américains les plus proches aujourd'hui. La situation actuelle est considérablement plus dangereuse pour la Russie que la crise des missiles de Cuba ne l'était pour l'Amérique en 1962."
    --------------------
    Finland Will Allow NATO to Place Nuclear Weapons on Border With Russia
    By James Bickerton On 10/26/22
    https://www.newsweek.com/finland-will-allow-nato-place-nuclear-weapons-border-russia-1754925
    -------------
    njama

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  3. Si c'est le cas, alors les Russes sont bien naïfs de mettre leurs espoirs dans un éventuel changement d'attitude des US après les élections.
    Croire qu'une faction de l'ennemi sera moins acharnée à vouloir leur perte qu'une autre, c'est vraiment prendre leurs rêves pour des réalités, ou alors en être réduits aux abois pour se raccrocher à pareil espoir.
    Ils auront juste perdu un temps précieux; temps mis à profit par leur ennemi pour se renforcer.

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  4. Ils veulent détruire la Russie et son armée, et ils ne ménagent aucun effort pour atteindre ce but.
    Il n'y a que les Russes pour croire que leur ennemi serait près à négocier un traité de paix.
    Seule un défaite militaire grave les touchant directement, pourrait mener les anglos à la table des négociation; et la Russie ne se résout toujours pas à attaquer leurs intérêts vitaux.

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  5. Bonjour Karine,
    Dans le même temps, la Chine étudie le moyen de faire exploser une bombe nucléaire en altitude pour détruire les satellites Starlink.
    Elle prétexte étudier cette solution en cas d'attaque contre son territoire alors que ce n'est pas à l'ordre du jour pour le moment.
    À moins d'être stupides, les pays ennemis des US (donc des membres de l'OTAN), doivent se coaliser discrètement.
    Si la victoire est importante pour les US, elle l'est tout autant pour les pays libres dont le sort se joue tout autant en ce moment.
    L'Arabie Saoudite a annoncé qu'elle allait vendre son pétrole en Yuan, alors que l'Irak et la Libye sont tombées pour cette raison.
    Les Saoudiens ne sont pas plus courageux que les autres. S'ils le font c'est qu'ils ont suffisamment d'éléments pour savoir que les US ne ripoteront pas.
    L'Amérique qui est passé du stade de la barbarie à celui de la décadence sans passer par le stade de la civilisation, qui a eu l'habitude d'utiliser une stratégie et des prétextes grossiers sans subtilité pour dominer le monde, continue dans cette voie, ce qui est une faiblesse dans le contexte actuel.
    Elle fait les mêmes erreurs que Hitler et Napoléon avant elle, à savoir qu'elle s'attaque à plusieurs grandes puissances en même temps.

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  6. Bonsoir,
    Les USA n'ont pas abandonné l'idée de "vassaliser la Russie".
    Pour ce faire, ils sont prêts à utiliser tous les moyens y compris l'arme nucléaire pour détruire les centres de décision de Moscou et de Saint-Petersbourg..... sans toucher les gisements de ressources énergétiques.
    La Grande-Bretagne aurait en stock 9 jours de consommation de gaz. Les USA ont une réserve stratégique de pétrole de 25 jours de consommation.
    Et les USA s'inquiètent du renforcement militaire russe dans l’Arctique ce qui doit sérieusement compliquer leurs plans..... Il faut se méfier des récentes déclarations des USA surtout quand leur Président déclare que son pays a vocation à diriger le monde par la diplomatie, appuyée par le "Pentagone".

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  7. Vladimir Poutine traite de la bombe au cours de son intervention à la conférence de Valdaï. Il répond à une question ( de Ivan Savanchuk ) vers le début de la 3ème partie de la transcription qui est publiée dans le site du Kremlin :
    http://en.kremlin.ru/events/president/news/69695
    Dominique

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  8. Dans sa réponse, V P mentionne que les EUA n'avaient aucun besoin militaire de lancer les bombes sur Hiroshima et Nagasaki. Une façon de dire que la Russie s'attend à tout tout de la part du Pentagone ?
    Dominique

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  9. 2022 : les Ricains feront la guerre à la Russie jusqu'au dernier Ukrainien...

    Fin 2022 la déculotté est totale alors :

    2023 : les Ricains feront la guerre à la Russie jusqu'au dernier Européen...

    Nanker

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  10. Le Pentagone affirme l'absence de volonté de la Russie de recourir aux armes nucléaires ... et arme l'Europe

    C'est bien là toute l'hypocrisie ! car... abstraction faite du "vulgum pecus" (commun des mortels) la militarisation US_nucléaire s'est déroulée ces dernières années en Europe, au moins sous les yeux informés.

    Escalade nucléaire en Europe : la bombe B61-12 est testée
    par Manlio Dinucci, Réseau Voltaire 18 avril 2017
    Les États-Unis viennent de tester chez eux les composantes non-nucléaires de la super-bombe atomique B61-12.
    (...) La B61-12 n’est pas une simple mise à jour de la version précédente, mais une nouvelle arme : elle a une tête nucléaire à quatre options de puissance sélectionnables en fonction de l’objectif à frapper ; un système de guidage qui permet de la larguer non pas à la verticale, mais à distance de l’objectif ; la capacité de pénétrer dans le terrain pour détruire les bunkers des centres de commandement dans une première frappe nucléaire.

    Le test confirme que la nouvelle bombe nucléaire peut être larguée par des chasseurs F-16 (modèle C/D) de la 31st Fighter Wing, l’escadrille de chasseurs-bombardiers US basée à Aviano (Pordenone), prête à l’attaque actuellement avec 50 bombes B61 (nombre estimé par la Fas, la Fédération des scientifiques américains). La B61-12, spécifie le communiqué, peut être larguée aussi par des chasseurs-bombardiers Tornado PA-200, comme ceux du 6ème Escadron de l’Aéronautique italienne basés à Ghedi (Brescia), prêts à l’attaque nucléaire actuellement avec 20 bombes B61. En attendant qu’arrivent aussi à l’aéronautique italienne les chasseurs F-35 dans lesquels, annonce l’U.S. Air Force, « sera intégrée la B61-12 ».
    (...)
    Le général James Cartwright lui-même, ancien chef du Commandement stratégique des Etats-Unis, prévient que « des armes nucléaires comme les B61-12 de plus petite puissance (entre 0,3 et 50 kilotonnes) et plus précises augmentent la tentation de les utiliser, et même de les utiliser en premier plutôt qu’en représailles »...
    https://www.voltairenet.org/article196050.html

    Sous peu en Italie. Les nouvelles bombes nucléaires made in USA.
    Par Manlio Dinucci
    Mondialisation.ca, 15 JUILLET 2022
    (...) L’Europe se trouve ainsi transformée par les USA en première ligne de confrontation nucléaire avec la Russie, plus dangereuse encore que celle de la Guerre froide.
    https://www.mondialisation.ca/sous-peu-en-italie-les-nouvelles-bombes-nucleaires-made-in-usa/5669832

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  11. Il est malheureusement clair, qu'aucun cesser le feu, qu'aucune rédition inconditionnelle, qu'aucun traité ne déviera le vaisseau fou nommé USA. Ils veulent détruire le potentiel militaire et politique de la Russie. S'ils l'Ukraine est battu, l'armée conventionnelle US devrait intervenir en force, avec ce qui restera comme forces OTAN. Si cela ne suffit pas, le gouvernement frappera à coups de bombes nucléaires.
    Trois raisons. L'obssession contre la Russie, mélange de fanatisme et de racisme. La chute accélérée du dollar impliquant à terme la fin de la City et du NSE. Le remodelage politique interne aux USA, si le système-dollar s'écroule, qui provoquera une faillite économique majeure des USA et donc une révolte massive, sinon une guerre civile, qui verra la fin des "élites", détestée côté Nationalistes, comme côté Mondialistes, dans le peuple.
    Evidemment, V. Poutine sait tout cela bien mieux que moi, ainsi que la nécessaire convergence avec la Chine, pour hausser le niveau de menace préventive qui seul peut, dans le meileur des cas, retenir l'hubris pathologique des dirigeants US de tous bords...

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  12. On écoutera avec intérêt cette analyse qui met un bémol bienvenu sur la menace des armes nucléaires en Europe : https://eclaireur.substack.com/p/le-coup-de-projecteur-de-leclaireur-f55#details

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