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lundi 19 juin 2023

Billet du lundi : celui qui concevra le monde d'après la globalisation, le maîtrisera


Au moment où la globalisation économique, qui sous-tend la globalisation politique, est réaffirmée au Forum économique de Saint-Pétersbourg, provoquant des réactions négatives des élites russes étatistes, le NYT sort un article intéressant, actant l'échec de cette globalisation économique libérale et posant la question du monde d'après. Celui qui dirige le monde, n'est pas celui qui produit de la haute technologie, mais celui qui maîtrise la réflexion et donc "produit des idées". Car il détermine les règles du jeu, qui s'imposeront aux autres.

Ce matin, le New York Times lance une réflexion sur les limites de la globalisation économique (épuisée?). Nous sommes loin de 2018 et du Davos triomphant globaliste, le dernier. Ont suivi la destruction covidienne systématique des économies et des schémas globaux de coopération économique, puis la guerre en Ukraine rebat les cartes. En suivent l'inflation, l'insécurité économique. Le marché tout-puissant a montré sa faiblesse : le Roi est nu et il est temps de l'accepter. Le marché ne peut empêcher ni les guerres, ni les catastrophes naturelles, ni le fanatisme des dirigeants. Il était en soi surprenant de le croire que l'existence en commun d'intérêts économiques pouvait empêcher les conflits et les crises, mais c'est une autre question, celle des limites de la logique des marchands.

"Mais à mesure que la poussière s'est retombée, il nous a soudainement semblé que presque tout ce que nous pensions savoir sur l'économie mondiale était faux.

Les conventions économiques, sur lesquelles les décideurs politiques s'étaient appuyés depuis la chute du mur de Berlin il y a plus de 30 ans - la supériorité inébranlable des marchés ouverts, le commerce libéralisé et l'efficacité maximale - semblent dérailler."

Le train de la globalisation économique déraille, en même temps que la globalisation politique s'effrite sous l'effet du conflit militaire en Ukraine et de la montée de pays non-alignés. Le monde n'est plus global, pour autant l'on ne sait pas encore très bien comment il est. Première conséquence : ce n'est pas l'économique, qui mène le monde, mais bien le politique. L'économique s'adapte aux circonstances politiques, peut l'influencer, mais pas le déterminer.

Et alors que cette réflexion fondamentale est lancée aux Etats-Unis, l'on assiste à une véritable orgie globaliste au Forum économique de Saint-Pétersbourg. Après un an et demi de conflit armé, les élites globalistes russes sont sorties de leur état de choc et reprennent le combat, pour l'ombre d'un monde mourant.

Sans aucune originalité, l'on y cultive le culte numérique et technologique post-humain, celui du marché tout-puissant contre l'Etat accusé de tous les maux, et surtout la globalisation comme système déterminant les relations internationales est formellement considérée comme la seule voie possible. Amen!

Ainsi, sans aucune originalité, l'idée d'une nouvelle vague de privatisation pour relancer l'économie, lancée par le président d'une banque publique russe, parfait apparatchik économique, est largement soutenue, et par l'ancien ministre de l'Economie, et la directrice de la Banque centrale. Le porte-parole du Kremlin déclare que l'idée est excellente, mais que le thème n'est pas à l'ordre du jour au Kremlin. Quand la présidente du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement russe, rappelle que la Russie a déjà vécu cela dans les années 90 et que s'il est toujours envisageable de privatiser ponctuellement une entreprise, il faut d'abord voir en quoi cela plus efficace pour le pays, sans lancer de grandes vagues, qui pourraient submerger le pays.

Nous voyons ici la division des élites russe. Au Forum, sont représentées ces élites, qui ne sont toujours pas sorties des recettes globalistes des années 90, de ces privatisations massives, qui devaient déjà à l'époque, selon les déclarations politiques, permettre de relancer l'économie (toujours le même argument), quand en réalité, elles devaient permettre un transfert de la propriété et un renouvellement des élites. Ce résultat a été obtenu, en déstabilisant pour une longue période l'économie russe, provoquant ainsi une paupérisation de la société. Pour eux, rien ne peut et ne doit remettre en cause le marché tout-puissant.

L'on notera encore une déclaration de l'ancien ministre de l'Economie et actuellement conseiller du Président, Orechkine, qui consacre la globalisation, comme un mécanisme ne devant être remis en cause fondamentalement, mais simplement adapté.

"La globalisation restera, mais ce sera différent, avec d'autres régions actives, avec d'autres économies en croissance, déclare le conseiller du Président russe Maxime Orechkine

« Il y a des régions en déclin, comme l'Europe, où nous ne verrons pas de taux de croissance élevé dans les années à venir. Il y a des centres en croissance - la Chine, l'Asie du Sud-Est, l'Afrique, etc. », a-t-il déclaré."

Bref, vive la globalisation et nous allons la reconstruire avec notre grand ami la Chine, qui est soi-disant l'ennemi de la globalisation et des Etats-Unis. Hourra !

Il y a trois jours de cela, a eu lieu une rencontre entre le Président chinois et Bill Gates :

"La Chine est prête à renforcer davantage sa coopération avec la Fondation Bill & Melinda Gates, a déclaré le président chinois Xi Jinping, lors d'une rencontre avec le fondateur de Microsoft, Bill Gates. Cela a été rapporté par la Télévision centrale de Chine.

Gates, à son tour, a parlé de la promotion de la coopération avec la Chine, sa vision de l'avenir. La Chine, a-t-il noté, a fait des progrès dans la réduction de la pauvreté et la réponse à la pandémie de coronavirus, donnant un bon exemple au monde."

Ces élites, toujours bien accrochées aux dogmes globaux ante covidien, sont malheureusement incapables de remettre en cause  leurs croyances, quand une réflexion commence à se développer en ce sens dans le monde anglo-saxon. Il y a de fortes chances que, petit à petit, l'Occident sorte de ces dogmes, car il a besoin de préserver sa puissance. Car pour lui, la globalisation est un moyen (de gouvernance) et non pas un but en soi. Si cet instrument ne permet plus sa puissance, il va chercher à en construire un autre.

"Les décideurs politiques cherchent désormais à sécuriser les chaînes d'approvisionnement et à privilégier les partenaires de confiance pour les relations commerciales, même lorsque cela est un peu moins efficace. Mais ce qui vient ensuite, alors que des éléments de l'orthodoxie économique précédente sont abandonnés, n'est pas clair."

Celui qui concevra les nouvelles règles du jeu y aura une position privilégiée. Pour l'instant, la Russie continue de jouer, selon des règles qu'elle ne détermine pas, qu'elle ne conçoit même pas et ne tente pas de concevoir. Il est urgent de libérer les élites du carcan intellectuel, dans lequel elles ont été placées dans les années 90. La souveraineté passe d'abord par là, par la possibilité de concevoir son avenir et non pas d'adapter les règles posées par d'autres.

 

12 commentaires:

  1. Jésus envoie les marchands hors du Temple, mais renverse les tables des changeurs usuriers: différence entre économie réelle et finance. Le monde des idées ne s'embarrasse pas de pensée "complexe" ... tordue.

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    1. Très belle et bonne pensée !!!
      Supprimer l'intérêt financier renverserait les banquiers et donc détruirait le N.O.M !!!
      Seigneur Jésus Christ Ayez pitié.

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  2. Le parti communiste chinois a "privatisé" les terres agricoles publiques :
    -- auparavant , un jeune chinois pouvait faire de l' agriculture pour le prix de deux douzaines de timbres à coller sur l' enveloppe de sa demande de prêt de terre agricole . Puis , certaine personnnes ont suggeré que toute cette jeunesse ( 320 Millions de petits agriculteurs ) serait plus productive dans des usines ;
    La suite , vous la connaissez , c' est la chine / usine du monde où l' on met des filets anti-suicide sous les fenêtres des usines géantes .

    Produit dans l' enfer industriel
    Vendus par les temples de la consommation
    Bancarisé au paradis fiscal

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  3. Le directeur du centre Gamaleya (Alexander Gintsburg) a fini par admettre que le covid n' avait pas de vaccin classique , à base de virus desactivé pour faire réagir le corp humain face au vrai virus .

    Cela ne marche pas avec ces virus mutant trés vite et donc changeant de forme , ce que le vaccin classique présente au corp est remplacé quelque mois plus tard
    par quelque chose de méconnaissable .

    La vérité : Sputnik V (vaccin classique) n' existe pas .
    En fait , il s'agit d'un générique d' astra-zeneca .

    Il y a abus de la crédulité du bon peuple comme à l' époque du politburo ou même des villages potemkine .

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  4. Globalement d'accord sauf sur le fait que c'est le politique qui gouverne. En réalité, ce sont les puissances financières et on peut faire remonter cela en France à au moins Louis XIV.

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  5. Plusieurs points à mettre en exergue :
    1. Ce sont les dynasties bancaires qui ont créé l'empire américain et son N.O.M. Elles dirigent tout l'occident.
    2. Poutine fit dès le début de sa carrière le choix du mondialisme. Il est mondialiste comme les oligarques russes. Il a de ce fait oublié pendant plus de 20 ans de créer une économie entrepreneuriale souveraine . Le Forum Économique de Petersbourg est son FEM de Davos à lui.
    3. Son FEM ne rassemble que le dictateur Tebboune - chef d'un pays dont l'hymne nale hurle la haine de la France - et quelques Africains venus chercher des sous à Moscou. Cela ne crée pas un monde multipolaire
    4. Deux monstres imperialistes et mondialistes (pleonasme ) vont se partager le monde : Chine et USA. Millardaires du PCC et banquiers new yorkais sont déjà copains comme cochon. Je ne donne pas cher de la peau de l'ours russe, hélas pour le peuple russe et beaucoup de peuples.
    5. La souveraineté passe par le ( vrai ) pouvoir du peuple Russe, et donc par sa Liberté. C'est tout un débat, et un projet à mettre en oeuvre en Russie. Et ailleurs !

    Merci pour votre billet.

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    1. Ils ne se partageront rien du tout. Les EU sont en train de dégringoler et la Chine n'est pas au mieux.

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  6. Les américains vont s' en sortir en ruinant l' europe et les autres anglos de l' australie jusqu' à la nouvellle zélande :

    boeing ira très bien une fois que airbus aura fait faillite

    ford ira très bien une fois que volkswagen aura fait faillite

    et ainsi de suite , d' autant plus avec une technocratie totalitaire , ou chaque euro/dollar magiquement crée par la fed sera manipulé par des intelligences artificielles .

    il n' y aura pas de redressement productif , plutôt un serrage de vis sur la population .
    Au nom de l' écologie bien sur , vous allez moins consommer ... de tout .


    La fin du communisme en russie a eu lieu parce que le dernier président soviétique a promis à la royauté communiste de faire d' eux des rois capitalistes :

    ils ont échangé leur pouvoir politique contre le pouvoir économique .

    aujourd' hui , les oligarques servent de paravent aux apparatchik qui continuent de tirer les ficelles , ces gens là n' ont qu' un projet : garder le pouvoir en utilisant des recettes connues , qui ont été testée à
    l' ouest . ils sont " suiviste " , pas innovateur .

    leur pouvoir illégitime est trop fragile , il doivent rester caché dans l' ombre et ne peuvent suivre la recette chinoise , pourtant efficace .

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  7. Chère Madame,
    Je vous prie de m'excuser, mais je trouve ce post peu pertinent. La puissance dépends de deux choses l'économie réelle et les armées. Ceci a permis au USA d'imposer leurs règles au monde entier. L'intervention russe en Ukraine à permis de faire remarquer au monde entier que désormais les USA ne disposaient plus de ces vecteurs de puissance.

    Pour ce qui concerne les russes libéraux qui se croient encore sous l'ère Eltsine, pour l'instant il me semble qu'il ne contrarie pas l'opération spéciale. Leur maintien aux pouvoirs est source de frustration et d'inquiétude mais je pense que le moment n'est pas encore venu. Il arrivera quant les institutions nécessaire à la dédollarisation seront en place. Ils seront alors comme des requins nageant dans un aquarium qui se vide petit à petit de son eau. Ils auront perdu leur pouvoir et pourront être écarté sans conséquence.

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  8. Merci pour vos analyses et leurs conclusions qui ouvrent la réflexion sur ce fond qui est si peu (jamais) abordé : Que souhaitons-nous ?!
    J'avoue être las de le voir asservi au : Que pouvons-nous ? Vite suivi d'un T.I.N.A vidé de toute factualité argumentaire...
    Je connais bien la mentalité asiatique, pour en être un, et, depuis des décades, mes seules craintes (confirmées, pour l'instant par la com finale de ce meeting Ping/Gates) ont toujours été que la réussite chinoise inéluctable ne se limite qu'à singer l'occident global. Même si elle peut encore s'en dégager.
    L’influence russe m’apparait comme un levier puissant pour cela, les expressions non-verbales et très inhabituelles de Xijing Ping lors de la téléconférence avec Vladimir Vladimirovitch Poutine, peu après la visite express de Dmitri Medvedev m’en semblent le signe fort… Si je ne m’abuse.

    Oui, l’urgence est là, le rapport Meadows et le livre d’alain Peyrefitte ont déjà 50 ans…
    Accéder à la pensée créatrice en déjouant les pièges de l’intellectualité ? Vaste programme…
    Joule & Beauvois, l’ont démontré, Caitlin Johnstone en rapporte l’inchangé dans son substack avec son article «  15 Reasons Why (...) »

    Bref, que les « élites », de Russie ou d’ailleurs, se réveillent, il sera déjà bien tard.
    Les inactiver par une mise hors-jeu en suivant les préceptes de sémantique générale d’Alfred Korzybski tels qu’illustrés par A. E. van Vogt dans sa « Trilogie du Non-Ā » me semble plus approprié.

    Merci encore pour vos lumières sur le monde russe que j’ignorais encore, il y a peu.

    Best Wishes

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  9. L'Etat a déjà disparu. Tout est mensonge, tout est fabriqué. Nous vivons, en Occident dans un monde non réel mais entièrement fabriqué. Seuls ceux qui cultivent des plantes aromatiques et médicinales dans l'Allier, sans TV, vivent dans un monde ( à peu près ) réel.

    Il n'y a plus de législateurs mais des larbins qui signent les ordres du tyran à appliquer au peuple. Il n'y a plus de juges mais des complices qui proclament que 2 et 2 font bien 5 lorsque le tyran écrit 2+2=5. Il n'y a plus de ministres mais une bande mafieuse dont le chef porte la toge du tyran et habite un palais. Et ceci dans tous les grands pays occidentaux.
    Mais les tyrans ne sont pas les chefs ultimes. En Occident, quelques familles de banquiers sont ce Dark Bador qu'on n'entend ni ne voit jamais. Ce sont eux qui sont à la tête de l'Empire du NOM. Leurs noms sont connus, ils possèdent la Banque qui émet la monaie USD : ils possèdent donc tous les dollars de la terre. Avec ces dollars, ils envoient les tyrans du ' camp du bien ' piller et tuer au nom de la paix et de la liberté. Mensonges, tout est mensonge.

    Pour la Russie et la Chine, je n'ai pas étudié leur organisation financière, je sais seulement que Poutine a des soucis avec ses oligarques, et que Xi tremble sur des sables mouvants entourés de milliardaires. Ou bien ils font semblant.

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