Le FMI a annoncé reprendre ses contacts avec la Russie à compter d'aujourd'hui, 16 septembre. Vous me direz : mais quel est le rapport avec la guerre en Ukraine ? Il est direct. Comme la Russie ne s'est pas effondrée suite aux sanctions, qu'elle n'est pas isolée sur la scène internationale et qu'une victoire militaire rapide contre elle est désormais inenvisageable, alors il faut réinvestir le territoire perdu du soft power atlantiste. Et le FMI est très doué pour détruire les pays de l'intérieur et faire ainsi tomber les élites dirigeantes nationales, il a une longue expérience en la matière.
Le FMI a annoncé que la situation économique en Russie s'étant stabilisée, il y a un sens à reprendre les consultations, tant on-line qu'en se déplaçant dans le pays. Dès aujourd'hui, le soft power atlantiste se réactive à distance, mais une visite est déjà prévue pour le 1er octobre. Les médias n'ont pas pu préciser un aspect important de cette étrange nouvelle : qui de la Russie ou du FMI est à l'origine de cette initiative, pour le moins surprenante à la troisième année de guerre conduite par l'Axe atlantiste, dont le FMI est un instrument, contre la Russie ?
Il semblerait, selon le discours officiel, que cela soit une obligation découlant du 4 art. du statut de cette organisation, obligation pour les deux parties. Le formalisme, rien de tel. Surtout qu'il est toujours d'interpréter les textes selon les besoins du moment et de se couvrir ainsi derrière une fausse objectivité.
« L'article 4 [implique] non pas un choix, mais une obligation institutionnelle du Fond, qui est exécutée dans l'intérêt de tous les membres », a déclaré l'organisation.
« Nous pensons que nous sommes désormais dans une situation, où nous pouvons mener une analyse économique [dans la Fédération de Russie] », a déclaré Alfred Kammer, directeur du département européen du FMI, à Bloomberg.
Selon Julie Kozack, la porte-parole officielle du FMI, la situation économique russe s'étant stabilisée, le FMI se doit de réintervenir et la Russie de s'exécuter :
"Tous nos pays membres ont l'obligation mutuelle de se consulter conformément à l'article 4", a-t-elle déclaré. Kozack a ajouté que cela est précisé dans les articles de l'accord, mais qu'après le début de l'OMS en 2022, « la situation économique [dans la Fédération de Russie] était extrêmement instable, ce qui a rendu difficile la conduite de consultations sur l'article 4, en particulier concernant les perspectives et le cadre politique à la fois dans l'immédiat et à moyen terme. "Maintenant que la situation économique est plus stable, les consultations avec la Russie sur l'article 4 reprennent"
Non seulement la situation économique s'est stabilisée en Russie, mais les prévisions de croissance sont revues à la hausse, comme cela fut publié en avril par le FMI. Evidemment, il faut faire quelque chose, cela ne peut pas durer ...
Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé mardi à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2024, anticipant désormais une hausse du PIB de 3,2%, mieux que les 2,6% prévus jusque-là, sur fond de résilience de l'économie tirée par l'explosion des commandes militaires.
En passant, le FMI continuait bien le monitoring de la situation économique en Russie. Mais n'ayant plus de contacts directs avec les responsables russes, il ne pouvait plus influencer la politique économique du pays. Et c'est bien ici que le bât blesse.
Le signal de la réactivation du FMI à l'égard de la Russie a été donné par le Département des finances américain, qui "ne s'y est pas opposé" tant que la Russie ne perçoit pas d'aide financière de cette institution. De toute manière, la Russie ne demande plus d'aide du FMI depuis l'année 2000. Pour la forme, neuf pays européens s'y sont opposés.
Manifestement, ni eux, ni les médias français ne sont au courant des motivations avancées par le FMI : ils n'ont certainement pas compris que l'interruption était "technique", comme le prétend sans sourciller cette institution, dont la liste des dégâts commis dans les pays en difficulté est particulièrement longue.
Comme on peut le lire :
Neuf pays européens ont protesté vendredi contre le projet du Fonds monétaire international de reprendre ses missions en Russie, estimant qu'il serait préjudiciable à la réputation du Fonds de renouer le dialogue avec un pays qui en a envahi un autre. (...) "Nous souhaitons exprimer notre profond mécontentement à l'égard de ces projets du FMI", ont déclaré les ministres des finances de Lituanie, Lettonie, Estonie, Finlande, Suède, Islande, Danemark, Norvège et Pologne dans une lettre adressée à la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, dont Reuters a pris connaissance.
Et d'insister :
"Quelles recommandations le FMI souhaite-t-il donner à la Russie à l'issue de la consultation ? Comment mieux gérer une économie de guerre ?", a déclaré un haut fonctionnaire de la zone euro.
En effet, quelles recommandations peut bien donner le FMI ? Bonne question.
Le FMI est une institution idéologiquement marquée, issue et portant le monde global atlantiste néolibéral. Ces pays n'ont pas compris, ou font semblant de ne pas comprendre, le jeu qui se joue. La Russie ne s'étant pas effondrée, il faut l'y aider. Et pour cela, les instances internationales devenues globales comptent sur l'aide précieuse et indéfectible à ce jour de cette partie des élites russes, qui leur est dévouée.
A la troisième année de guerre, il est surprenant de voir la Russie jouer à ce jeu-là et n'avoir toujours pas le courage de sortir des institutions, qui soutiennent son ennemi. Celui, qui fournit le front ukrainien en chars ou avions, en armes et missiles, en hommes, qui tirent sur la terre russe, sur ces hommes, qui ne veulent pas vivre selon les normes globalistes.
Certains manifestement espèrent toujours trouver la justice, dans un absolu fantasmé et infantile, en ces instances délétères. C'est un jeu, qui peut coûter très cher au pays - et à ces élites. Comme l'écrivait Cioran dans Histoire et Utopie :
"L'homme escomptera toujours l'avènement de la justice ; pour qu'elle triomphe, il renoncera à la liberté, qu'il regrettera ensuite."
Vous avez raison, il y a quelque chose qui cloche. Et c'est plus que grave.
RépondreSupprimerLe FMI fut créé en décembre 1945 pour imposer aux banques centrales de la planète l'hégémonie mondiale du dollar, et donc la toute puissance des USA sur les économies mondiales. La création du Front Monétaire Impérialiste vint mettre en pratique les "Accords" de Bretton Wood de juillet 1944 par lesquels le dollar reçu un statut monétaire identique à celui de l'or. On voit que ce coup de force coïncidait avec la "victoire" des USA sur le Japon et l'Europe : guerre et finance sont deux cavaliers de l'apocalypse américains - mdr.
En effet, côté ouest de l-Europe, ce furent autant les pays européens que l'Allemagne et l'Italie qui avaient été ruinés par la guerre et avaient, et allaient, contracter d'énormes emprunts auprès des banquiers new yorkais, afin de rembourser les "dettes de guerre" et les "aides de reconstructions" américaines post 1945 ( toujours les mêmes dynasties bancaires sionistes... dont on ne parle jamais dans les livres d'histoires - re mdr ).
Il fallait donc que les banquiers des USA aient la main sur les banques centrales des pays débiteurs pour être remboursés en... dollars US et non en monnaies de singe qui seraient immanquablement dévaluées et redévaluées.
On sait que ce système monétaire américain, pardon international, fut agravé lorsque la Federal Banque, banque privée appartenant aux dynasties bancaires Rothschild et companies qui émet le dollar depuis 1917 ( juste avant la fin de la guerre mondiale - re re mdr) supprima le convertibilité du dollar...
Seule la Russie Soviétique refusa de soumettre son système financier aux USA et sa monnaie le rouble au dollar. Bravo Staline encore une fois !!!
Évidemment avec le début retour forcé de la Russie dans le giron occidental, tenté en 1990 par des traîtres Russes, les banquiers américains reprirent pied en Russie pour financer les vols, pardon les "achats" des formidables industries construites par le peuple Soviétique. Cette conquête de la Russie par les banquiers étrangers prit heureusement fin grâce aux résistants Russes souverainistes. Ouf !
Toutefois le mal qui avait été fait en permettant à des bandits Russes de s'approprier les trésors industriels Soviétiques ne fut pas réparé et la Russie se retrouve aujourd'hui avec une classe d'oligarques Globalistes, dont beaucoup sont Loubavitch soit dit en passant. Mais c'est une autre histoire.
Maintenant, après que le peuple Russe ait été volé de plusieurs 10zaines de milliers de milliards de roubles convertis en euros et placés en Europe ( Staline enverrait les coupables en Sibérie), pendant que la Russie est traitée comme un "état voyou" sous le coup de sanctions économiques et de mandats d'arrêt contre ses dirigeants ( dont le président ! ), et alors que les BRICS sont en cours de décolonisation monétaire - on dit dédollarisation, et paraît il vont créer un nouveau système international de paiement : que fait la Russie à rester membre du FMI ?!
Cette visite des experts du FMI leur permettra de tenter de corrompre des élites russes.
RépondreSupprimerLes Etats-Unis détiennent 16 %, et la la Chine 6% des droits de vote au conseil d'administration du FMI.
RépondreSupprimerA noter que c'est une délégation du FMI qui se déplace à Moscou et non l'inverse.
On est toujours et encore dans un double jeu, les Etats-Unis et leurs alliés, craignant que l'institution se voit marginalisée.
Il se pourrait qu'un nouveau membre dont l'économie était promise à un effondrement rapide, soit prochainement admis au conseil d'administration de cette institution. Et pourquoi pas voit sa monnaie faire partie du panier composant les droits de tirage spéciaux.
Cela reviendrait pour la Russie, à mettre un pied dans la place et à ouvrir la voie à l'entrée d'autres Etats du sud -est asiatique dans la composition du conseil d'administration, ce qui diluerait d'autant l'influence des Etats-Unis et de ses affidés au sein de cette institution.
Pardon, mais vous dites n'importe quoi. Mettre quel pied dans la place ? Alors qu'il faudrait la détruire.
SupprimerLa Russie sera très heureuse d'accueillir le FMI, cela sera annoncé comme une grande victoire de la diplomatie russe.
RépondreSupprimerMagnifique accomplissement
Poutine et ses oligarques libéraux dont il n'est que le coordinateur en chef, autrement dit le secrétaire général, , sont les meilleurs agents de l'occident en Russie.