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lundi 6 janvier 2025

Rosatom : l'AIEA, va-t-elle faire du renseignement scientifique en Ouzbékistan ?


La question de la dérive, ou plutôt du détournement des organes internationaux, est souvent à l'ordre du jour, notamment dans le conflit en Ukraine. Au-delà de cet aspect du conflit, il s'agit bien ici de l'instrumentalisation de l'AIEA dans la guerre stratégique conduite contre la Russie et son implication dans des activités de renseignement se dévoile ainsi également en Ouzbékistan, où la Russie, leader dans le domaine, va construire une centrale nucléaire de faible puissance.

En mai 2024, Rosatom, l'Agence atomique russe, a obtenu le contrat de la construction de la première petite centrale nucléaire d'Ouzbékistan et en principe à l'export dans le monde. Ce qui permet à Rosatom de se poser en leader dans le domaine.

Selon les prévisions, la demande en ressources énergétiques en Ouzbékistan doublera presque d’ici 2050. "L'élargissement de la coopération avec Rosatom nous permettra de renforcer le complexe énergétique avec des technologies avancées", a noté Azim Akhmedkhodjaev, directeur de l'Agence pour le développement de l'énergie atomique du Gouvernement d'Ouzbékistan.

Le contrat prévoit la construction d'une centrale nucléaire d'une capacité de 330 MW dans la région de Jizzakh, soit six réacteurs de 55 MW chacun. Les blocs seront introduits un par un. La mise en service du premier est prévue fin 2029. L'entrepreneur général est Atomstroyexport (ASE), des entreprises locales seront impliquées dans les travaux.

Le caractère de leader de Rosatom dans le secteur a été confirmé par l'Ouzbékistan

« Lors du choix des partenaires pour la construction de centrales nucléaires, la partie ouzbèke a procédé à une analyse approfondie des technologies de pointe dans ce domaine. Le choix a été fait en faveur de Rosatom, qui possède des technologies de pointe dans ce domaine et qui a fait ses preuves. expérience », a déclaré Akhmedkhojaev.

C'est alors que l'AIEA déclare une collaboration renforcée avec l'Ouzbékistan en décembre 2024 et ce dans des domaines très ... surprenants pour une Agence s'occupant du nucléaire :

L’Ouzbékistan, pays du centre de l’Asie, et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont décidé de développer leur collaboration. D’après un communiqué de presse, celle-ci se concentrera sur «le renforcement des autorités nationales, la formation des spécialistes ainsi que l’encouragement de projets dans les domaines de l’énergie nucléaire, de l’agriculture, de l’industrie de l’eau, de la santé et de l’écologie».

Selon l'AIEA, il s'agit de former le personnel local et d'adapter le cadre juridique à l'entrée de l'Ouzbékistan dans le nucléaire. Quel est le rapport avec l'agriculture ou la santé, par exemple, cela reste un mystère de la pensée complexe.

En revanche, il est possible d'apprécier le calendrier. 

Selon les informations du canal russe Rybar, l'intérêt de l'AIEA est à trouver dans la nécessité de saisir le développement technologique russe en la matière. On appelle ça bêtement du renseignement. Est-ce cela le rôle de l'AIEA ? Actuellement, notamment, oui. Cela en plus de l'instrumentalisation directe dans les conflits, quand cela est nécessaire, comme nous avons pu le voir à la centrale de Zaporojié, quand Grossi a tenté de légitimité un coup de force de l'armée atlantico-ukrainienne et ne voit jamais d'où vienne les tirs atlantistes ...

Je cite Rybar :

Quel est désormais l’intérêt de l’AIEA ?

L'agence souhaite collecter des informations sur les activités des scientifiques nucléaires russes et sera impliquée dans le renseignement scientifique et technique.

L'AIEA est ici aidée par des structures britanniques en la personne du New Nuclear Watch Institute, étroitement impliqué dans la communication entre les représentants de l'industrie et les dirigeants de la République d'Ouzbékistan.

Par conséquent, Rosatom, même lorsqu’il travaille dans une région aussi proche que l’Asie centrale, doit être particulièrement vigilant.

La vigilance ne vaut pas que pour Rosatom et n'a pas lieu d'être uniquement dans le domaine nucléaire. Comme nous le voyons, les différents organes internationaux ont basculé de l'international au global et ne défendent plus les relations entre les Etats souverains, qui eux-mêmes ont en général disparu, mais la domination de l'ordre global sur les carcasses étatiques. L'AIEA ne fait pas exception à la règle. Mais si la Russie veut construire des centrales atomiques, elle doit coopérer avec l'AIEA, sinon elle n'aura plus accès à ce marché global - globalisation oblige. C'est donc un délicat jeu de dupes, conscients de l'être, qui se déroule dans ce domaine.


 

3 commentaires:

  1. La Russie a besoin de l'AIEA ?
    Je ne comprends pas pourquoi la Russie doit coopérer avec cette agence qui est un ennemie.

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  2. j'espère que la centrale sera au thorium et pas à l'uranium

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  3. Bonjour Karine Bechet-Golovko
    Quelques données que vous semblez ne pas connaître, et vous comprendrez pourquoi les pays qui voudraient disposer de l'énergie nucléaire doivent aussi collaborer avec d'autres entités de l'ONU, OMS,...
    Les autres domaines agriculture, industrie de l’eau, de la santé et de l’écologie sont impliqués, car si fuite d'éléments radioactifs, il leur faudra minimiser, d'où une nécessaire « allégeance » qui ne se discute pas à l'AIEA !

    — L’AIEA dépend du Conseil de Sécurité, elle est placée au sommet de la hiérarchie de l’ONU, elle fait des rapports aux membres permanents, les 5 puissances atomiques militaires et commerciales. Les porte-parole doivent minimiser ou nier les évidences sanitaires.
    Il a fallu attendre les Conférences de Vienne, 8-12 Avril 1996, pour que l’AIEA reconnaisse enfin les cancers de la thyroïde de l’enfant. Cependant, dans la plupart des domaines de la santé, cette agence de la promotion du nucléaire commercial soutient, aide et finance ceux qui minimisent ou nient les problèmes sanitaires liés aux rayonnements ionisants.
    [........]
    http://gazettenucleaire.org/2007/241242p03.html

    — l’OMS est sous le joug de l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique) depuis l’Accord WHA 12-40 du 28 mai 1959, par lequel l’OMS doit déclarer toutes ses intentions d’études à l’AIEA et travailler avec ou céder la place à l’AIEA.
    L’accord précise qu’aucune des deux agences ne doit subir de nuisances de la part de l’autre : LE NUCLÉAIRE NE DOIT DONC PAS PÂTIR D’ ÉTUDES MÉDICALES QUI POURRAIENT L’ENTRAVER !
    http://independentwho.org/fr/le-manifeste/
    Et donc toutes les agences sanitaires, les ministères, le doigt sur la couture du pantalon minimiseront les conséquences de la radioactivité.
    --------
    En août 2022, l’AIEA dénombre 55 réacteurs nucléaires électrogènes en construction
    voir la liste :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_r%C3%A9acteurs_nucl%C3%A9aires_en_construction
    Au passage, on se demandera pourquoi il y a une féroce propagande contre le nucléaire en Iran qui n’en a qu’un seul en construction... alors que la Turquie voisine en a 4 en construction, les Émirats arabes unis 2, l’Inde 8, la Chine 17...

    Donc toutes ces gesticulations politiques avec l'Ouzebékistan ne visent qu'à obtenir son allégeance à la globalisation par le truchement de l'AIEA au prétexte de la construction d'une seule centrale nucléaire.

    On peut étendre la question à la minimisation des conséquences de l'usage de l'uranium appauvri dans les balles, les obus, les missiles... sur les populations.
    Bien à vous... merci pour votre blog
    njama


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