La maîtrise de la communication par le Kremlin est toujours un grand moment ... Quand Trump annonce relancer les livraisons d'armes et que CNN publie un enregistrement audio de Trump menaçant de bombarder cette "ville de merde de Moscou", le porte-parole du Kremlin et les dirigeants russes remercient Trump pour son oeuvre pacifiste et annoncent la possibilité de sortir les Etats--Unis de la liste des pays non-amis. A chaque fois, on se demande s'il y a seuil, au-delà duquel le discours politico-médiatique russe ne va pas descendre. De quelle victoire peut-on parler dans ce contexte ? Il est vrai que justement, le terme est particulièrement absent du discours russe.
Trump devient de plus en plus agressif à l'égard de Poutine. Il se déclare mécontent de son élève, qui ne suit pas les ordres du maître d'école. Poutine est un vilain, qui tue des gens en Ukraine et aime ça, donc il faut aider l'Ukraine à se défendre. C'est le discours désormais posé, niveau maternelle supérieure, par le maître d'école Trump, pour que les petits copains de la classe fassent bien leurs devoirs.
De son côté, la Russie a du mal à accepter le rôle réel des Etats-Unis, le Kremlin affirme suivre les déclarations de Trump, mais pas être au courant des livraisons d'armes, puisque ce sont les Européens les méchants. Trump est gentil. Trump veut la paix. Trump aide même au dialogue entre la Russie et la seule autre partie au conflit, que du coup la Russie reconnaît officiellement dans la plus pure logique globaliste, à sa voir l'Ukraine.
Et comme Peskov le dit encore dans la foulée hier :
« Bien sûr, nous apprécions hautement les efforts des États-Unis et personnellement du président Trump et des membres de son équipe pour lancer un processus de négociation directe entre la Russie et l'Ukraine », a noté le porte-parole du Kremlin.
Et pour enfoncer le clou et achever de ridiculiser la Russie, CNN publie les "remerciements" de Trump et de son équipe. Trump qui a déclaré avoir menacé Poutine de bombarder cette ville de "merde de Moscou", s'il intervenait en Ukraine :
« J'ai dit à Poutine : “Si vous allez en Ukraine, je bombarde ce Moscou de merde à mort. Je vous dis que je n'ai pas le choix” », a déclaré Trump lors d'une collecte de fonds pour 2024, selon l'enregistrement. « Et puis [Poutine] a dit : “Je ne vous crois pas.” Mais il m'a cru à 10 %. »
Peu importe que ce soit vrai ou non. C'est le rapport de forces, qui est posé et qui n'est pas assumé par la Russie. Il ne s'agit pas pour la Russie d'insulter ou de menacer Trump et les Etats-Unis, de se mettre à crier dans les réseaux sociaux, mais d'avoir une position plus ferme et de cesser enfin de reproduire le discours atlantiste. Bref, de s'émanciper.
Et le problème n'est pas qu'un problème de communication, c'est avant tout un problème politique, qui transperce dans la communication.
Bonjour. Je qualifie cela de diplomatie labiale. Trump y excelle depuis qu'il a intégré le Canada comme cinquante et unième État américain. Également depuis qu'il a prétendument fait bombarder les installations nucléaires iraniennes, tapant juste à côté sans presque pas de dégâts. Tant que ces déclarations restent au niveau du discours, nous pouvons être relativement tranquilles. Demeure la situation préoccupante d'Israël, de Gaza et ce qui s'apparente à une épuration ethnique systématique. Sans oublier les prétendues livraisons d'armements "défensifs" à l'Ukraine. Pour l'heure, ce ne sont que paroles, paroles, paroles, comme l'évoque la chanson.
RépondreSupprimerJe me trompe ? Mais qui ne se trompe pas dans ce putain de merdier ?! Je ne suis nullement inquiet par les réactions diplomatiques de la Russie.
La bonne journée à vous.
Cette communication hésitante et inconséquente est le reflet d'une ligne politique et idéologiques bancale. La classe dirigeante russe est issue de l'effondrement de l'union soviétique. Sans sous estimer certains acquis de la direction Poutine, cette classe a privilégié après le mandat le compromis avec "l'occident collectif" en signant des accords "bidon" (Minsk 1 et 2) abandonnant les ouvriers et le peuple du Donbass à la furia bandériste. Confrontée à l'agressivité de l'Otan, la direction russe a finalem.ent sauté le pas en déclenchant la CBO. Mais dans les cercles du pouvoir la tentation d'un mauvais compromis existe toujours. La seule garantie de la victoire de la Russie est un vrai virage à gauche tel que prôné par le KPRF. Победа будет за нами!
RépondreSupprimerPrendre des leçons d'un vrai maître d'école : la Chine qui ne plie pas devant les ineptes menaces de trump. Le self-respect débouche souvent sur le respect des autres. D'un autre côté, peut être que Mr Poutine et Peskov, finalement, se rient des blablablas incohérents de trump....et le laissent déblatérer...pour amuser la galerie...
RépondreSupprimerTrump a usé toutes ses cartouches depuis qu'il a reçu (et donc a été acheté) de Bibi sa "nomination" au prix nobel de la paix (qui va voir sa réputation s'effondrer et disparaître à tout jamais !). Depuis janvier, il ne rêve qu'à ce prix nobel de la paix, octroyé à obama, lequel l'a souvent humilié. Et il le considère comme un "dû" : regardez tous les efforts qu'il fait pour la paix...Qui peut encore prendre trump au sérieux ? Bibi se moque de lui, alors pourquoi pas Poutine, Peskov et Lavrov...en privé ?
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