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mardi 22 novembre 2011

Le pouvoir prend peur: le film sur Khodorkovsky pourrait perturber les élections

Власти пытаются сорвать российский прокат фильма Кирилла Туши «Ходорковский»
Комментирует Юрий Кацман, главный редактор интернет-газеты F5




La sortie du film de Cyril Tuschi "Khodorkovski", qui a provoqué tant de remous au 61e festival de Berlin, est prévue en Russie pour le 1er décembre. Nous rappellerons que ce film a pris cinq années de tournage et est essentiellement constitué d'un montage de documents et d'interview tant de Khodorkovsky, que des personnages influents de la Russie d'aujourd'hui, notamment V. Poutine.


Les élections parlementaires étant prévues pour le 4 décembre, les salles de cinéma, sous la pression du pouvoir, les unes après les autres, prennent peur et trouvent des prétextes pour ne pas présenter le film.


Comme le signal le site Uralweb.ru, la présentation du film "Khodorkovski" est absent du programme des salles de cinéma d'Ekaterinbourg pour décembre. Ils supposent que cela s'explique par le fait que la première est prévue à trois jours des élections parlementaires et les bisnessman ont peut de provoquer une situation conflictuelle avec les pouvoirs locaux. Les directeurs de salles expliquent simplement que le film ne correspond pas à une demande réelle de la population.


Dans les autres régions, la situation est semblable. L'agence d'information "SuperOmsk" précise que le film ne sera pas non montré à Omsk. Comme dans l'oural, les salles se fondent sur la faible perspective commerciale du film, mais dans les couloirs ils reconnaissent que ce film est une bombe et peut réellement porter préjudice au pouvoir à trois jours des élections, raison pour laquelle ils ne veulent pas avoir de problèmes.


Comme l'explique V. Vinogradov, tous les cinémas appartiennent à des députés, il y a donc vraissemblablement eu des consignes. Le président des enterpreneurs de Omsk, P. Krutchinsky, précise encore que le corps des députés est particulièrement dépendant de l'administration, ils ne prendront aucun risque, même si commercialement ce pourrait être intéressant.


Actuellement, il est clair que le film sera présenté dans 7 villes de Russie, notamment Moscou, mais pas Saint Petersbourg.


Selon Y. Katsman, l'argument selon lequel les films documentaires ne sont pas rentables, ce qui expliquerait le refus de diffuser le film "Khodorkovski" ne tient pas, puisque les salles avaient donnés un accord préalable quant à la diffusion. Donc, l'intérêt existe. Pour que ce changement brutal de position puisse s'expliquer, il faut certainement chercher les raisons dans des "recommandations" qui ont pu être données, de surtout ne pas sortir le film avant les élections. Toutefois, il n'est pas clair si le film aurait eu plus de facilité à sortir dans les salles si la première n'avait pas été prévue pour le 1er décembre.


Les problèmes de diffusion rencontrés par le film "Khodorkovski" sont symptomatiques des relations actuelles en Russie entre le pouvoir et la société. Il n'est pas interdit, mais il est de manière informelle déconseillé de le sortir. Comme la libération anticipée de M. Khodorkovsky n'a pas été refusée, mais noyée dans des difficultés administratives. Nous ne somme plus à l'époque de la terreur stalinienne. L'interdit ne tombe plus comme un couperêt de l'extérieur. Nous sommes dans une période beaucoup plus complexe. L'interdit a été intériorisé. Il ne s'agit plus de censure mais d'une autocensure. Nous nous limitons nous même dès que le vent tourne, voire avant même qu'il n'ait commencé à tourné. L'interdit est d'autant mieux intériorisé, que la frontière entre le permis et l'interdit est floue. Il faut donc se protéger de tout, de déplaire, de déranger et se protéger de soi-même. La période est d'autant plus destructrice pour les individus qu'elle les conduit à être leurs propres bourreaux. Il faudra d'abord se libérer de soi-même pour pouvoir se libérer de l'emprise du pouvoir.

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