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mercredi 1 juillet 2015

La Finlande interdit la Russie d'assemblée parlementaire de l'OSCE

Председатель Государственной думы России Сергей Нарышкин
S. Narychkine, visage de l'ennemi public en Europe 

Le président du Parlement russe, S. Narychkine, et l'intégralité de la délégation russe, se voient interdits de séjour en Finlande à l'occasion de la session d'été de l'assemblée parlementaire de l'OSCE en raison des sanctions prises par l'UE. Rappelons que l'OSCE est un organe indépendant de l'UE. De fait, l'UE a réussi à exclure la Russie, membre fondateur de cette organisation, sans que des sanctions supplémentaires ne soient nécessaires. Même si la décision est légalement contestable, elle reste dans la ligne directe de la politique européenne contemporaine.


Ainsi, la Finlande s'est retrouvée face à une situation délicate. En accueillant l'assemblée d'été de l'OSCE, elle est obligée d'accueillir l'ensemble des délégations participantes. Or, la délégation russe est sous sanctions  européennes et la Finlande est un pays obéissant, qui ne veut surtout pas faire de vagues.    

Donc pour garder sa tranquillité d'esprit, elle s'adresse à l'UE pour une "consultation juridique" - politiquement tout est clair. Le problème est que les membres russes, qui sont des parlementaires de haut rang, sont munis de passeports diplomatiques. Ils n'ont donc pas besoin de faire une demande de visa pour entrer en Finlande, mais ils ne bénéficient pas des avantages reconnus au statut de diplomate et la Convention de Vienne ne s'applique pas à eux. La question n'est pas là. La Finlande s'adresse à l'UE pour savoir quoi faire avec ses hôtes inconvenants, pour savoir s'ils peuvent participer à un événement de l'OSCE, non de l'UE, organisé sur son territoire.

Vous saisissez l'absurde? Pour ceux qui aurait un doute imaginez la situation suivante: Claude interdit à ses amis de recevoir Serge, il n'aime pas du tout son comportement. Sauli, un des amis de Claude, ne sait pas comment faire, car Serge est invité par Ilkka pour participer de droit aux travaux de son groupe d'amis. Comme Sauli ne veut pas se faire disputer par Claude, il lui demande quoi faire. Et bien sûr Claude, qui ne va pas se dédire, lui dit de ne pas l'inviter. C'était la réponse évidente. S'il s'était adressé à Ilkka, il aurait reçu une réponse diamétralement opposée. C'est ce que la Finlande a appelé une "consultation juridique".

Bref, les sanctions prises par l'UE empêchent des parlementaires d'exercer leurs fonctions dans des structures internationales qui ne dépendent pas de l'UE. Et là, ce n'est plus une figure de style.

Ensuite, pour justifier une décision politique, il est toujours possible de développer une argutie teintée de juridique. La décision prise par les instaces européennes s'appliquerait à tous les pays membres. Soit, mais alors pourquoi ce même S. Narychkine a pu participer à l'invitation de l'UNESCO à l'événement de Paris. Qui est en France. Qui est membre de l'UE. La seule explication qui fut fournie est que "la situation est différentes".

Et en effet, elle est politiquement différente. A l'UNESCO on n'allait pas parler de l'Ukraine. Et il est tellement plus simple de parler de la grande et mystique agression russe en Ukraine sans la Russie pour rappeler que ce sont les chars ukrainiens qui tirent sur les habitations du Donbass, que c'est l'aviation ukrainienne qui larguait des bombes sur les villes de l'Est de l'Ukraine. C'est tellement plus pratique.  

Quelques conclusions:
1) Le masque de l'Etat de droit dans les pays européens est de plus en plus difficile à garder. Puisque le droit est ouvertement instrumentalisé à des fins politiques.
2) La Finlande ne cherche même plus à faire semblant de préserver sa souveraineté, puisque le droit d'accepter ou de refuser quelqu'un sur son territoire est justement un des attributs de la souveraineté nationale. Elle s'en remet totalement à l'Union européenne qui n'est pas une structure étatique.
3) La participation de la Russie est de plus en plus bloquée au niveau des instances internationales. Cela démontre la faiblesse de la position sur le fond des pays du bloc américano-centré qui ne peuvent se permettre de risquer un véritable dialogue, mais également pour l'instant leur force politique de blocage.
4) Le bloc américano-centré ira jusqu'au bout, c'est une condition de sa survie. En rejetant le droit et le respect de la pluralité politique comme modalité d'existence, ils ne peuvent se permettre de renoncer, car cela les obligerait à reconnaître leur trahison fondamentale, ce qui sera fatal. Le combat contre la Russie a donc de beaux jours devant lui. 

3 commentaires:

  1. Excellente analyse, Mme. Golovko. C'est qu'il n'y a plus d'Europe comme on l'imaginait il y a quelques années, la démocrature euro-américaine bélico-financière vient de montrer sa vraie face. Et tant que les peuples européens continueront à croire au chant de sirènes de Bruxelles-OTAN ils ne feront que marcher à leur propre perte.

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  2. En effet tant que les dirigeants européens seront les valets de Washington, l'Europe se dirigera tête baissée et yeux bandés à sa propre perte. Ce sont les peuples qui seront amenés à prendre le pouvoir envers et contre tout.

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  3. Personnellement, j'ai fait le parallèle avec l'Afrique du Sud et la venue du Président soudanais Omar El Bechir pour la réunion du sommet de l'UA.
    finalement, les Africains ont plus de cran que les Européens !

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