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mercredi 18 novembre 2015

Le rêve d'une coalition élargie contre l'état islamique et la réalité de la géopolitique

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En invoquant hier le recours à l'article 51 de la Charte des Nations Unies autorisant les Etats à utiliser la force pour se défendre lorsqu'ils sont attaqués, le Président russe a, d'une certaine manière, déclaré la guerre. Au terrorisme, mais également à ceux qui le soutiennent et le financent. Peut-on comparer l'effet produit par cet attentat avec celui du 11 septembre? D'une certaine manière, mais la comparaison ne peut être totale. La réaction y fait également penser: l'union totale contre un ennemi total. Pour autant les paramètres diffèrent. Dans ce contexte, le Président français se voit en missionnaire de la paix, organisant une coalition tripartite US/France/Russie qui dirigerait les opérations en Syrie contre l'état islamique. Le projet, théoriquement louable, va peiner à être réalisé, les deux grands joueurs ayant en l'occurence des intérêts divergents.


L'intervention télévisée du Président russe a été perçue par les analystes comme un message à la Nation.


Pourquoi une coalition élargie?

Le terrorisme en la figure de l'état islamique est considéré comme l'incarnation du mal, d'un mal qui touche non seulement le Moyen Orient, mais est également arrivé en Europe. Alors avec la Tchétchénie, puis dans différentes régions européennes, il y a quelques jours à Paris.

Partant du principe que seul un front commun peut être efficace contre un ennemi polymorphe, le Président Poutine avait déjà proposé à la tribune de l'ONU, avant l'intervention en Syrie, de créer cette coalition, qui dépasserait le clivage chiites/sunites, intègrerait les pays de la région, notamment l'Iran. Mais les conflits d'intérêts étaient restés plus forts, et un refus lui avait été opposé.

Maintenant, les attentats en France, la reconnaissance officielle de l'attentat contre l'airbus A321, obligent à repenser la situation. 

Cette explication est l'interprétation "positive". Mais il existe aussi d'autres aspects. Les succès de l'armée syrienne sur le terrain, l'efficacité de l'aviation russe, qui vient d'inclure également les bombardiers longue distance TU 160 et TU 95, sont des éléments qui obligent le bloc des pays américano-centrés à réagir. La Russie et Assad ne peuvent et ne doivent retirer les bénéfices politiques de la lutte contre le terrorisme.

La bannière est alors celle de la guerre pour sauver le monde civilisé.

Le Président Hollande veut ici jouer le rôle du conciliateur entre les Etats Unis et la Russie. Il doit être à Washington le 24 novembre  et à Moscou le 26. Dans cet ordre-là. V. Poutine a déjà ordonné à l'armée de considérer l'armée française comme "amie" et de renforcer la collaboration. Les services secrets des différents pays collaborent.

Les intérêts divergents de la Russie et des Etats Unis

Pour autant, les divergences d'intérêts sont flagrants. 

En ce qui concerne les difficultés objectives liées à la complexité politico-religieuse sur place, on peut noter dans les grandes lignes, les problèmes suivant. L'Arabie saoudite, alliée des Etats Unis, considère comme ennemi prioritaire les chiites d'Iran et Bachar el-Assad et lutte contre ceux du Yemen sous bannière de lutte contre le terrorisme. Le Qatar tient la même position, comme les Emirats Arabes Unis. Il faut dire que les membres de l'état islamique sont considérés comme sunnites. Bref, de mauvais terroristes, mais de la même religion, donc ils ne peuvet être l'ennemi premier. La Turquie mène un combat à peine symbolique contre l'état islamique. Elle est beaucoup plus intéressée par le conflit contre les kurdes d'Irak, qui sont les alliés de la Russie dans le combat en Syrie. Et la proximité entre la Turquie et l'état islamique laisse songeur lorsque l'on sait comment les terroristes utilisent la Turquie pour la contrebande, la revente de pétrole et le transit et la formation de ses terroristes. Quant à l'Irak, divisé entre régions chiites et sunnites, l'armée lutte au sol contre l'état islamique avec des résultats nuancés.

En ce qui concerne les Etats Unis, faire partie d'une coalition qu'ils ne dirigeraient pas réellement, ne fait pas partie de leur tradition. Et Obama insiste, que ce soit au G20 ou au sommet de l'APEC, sur le départ du Président syrien Bachar el-Assad comme condition à la création d'une action commune avec la Russie. Sur un plan plus général, Obama défend les derniers bastions d'un monde unipolaire, il ne peut perdre la main en partageant le pouvoir.

La Russie a réussi à marquer quelques points. Notamment, la reconnaissance de son rôle dans la lutte contre le terrorisme, faire reconnaître Al-Nostra comme une organisation terroriste et non des "opposants modérés", elle a instauré le contact avec l'armée syrienne libre. Pour autant, nous sommes loin de la possibilité de voir un accord émerger entre ces deux pays. La différence principale entre eux est que la Russie lutte contre le terrorisme et veut anéantir l'état islamique. Elle ne cherche pas à acquérir une hégémonie, à prendre la place des Etats Unis. La Russie a déjà connu l'Union soviétique, les Etats Unis en reproduisent les erreurs stratégiques à l'international. Pour leur part, les Etats Unis utilisent la lutte contre le terrorisme comme un élément de leur politique internationale, ce qui fait de l'état islamique, pour certains analystes, justement "un projet". Un projet utile répondant à des commandes en matière de "services géopolitiques". 

L'état islamique est également un modèle d'entreprise rentable. La vente du pétrole lui rapporte de 1,5 à 2,5 millions $ par jour. Et ce pétrole bon marché est reversé dans le marché global avec des bénéfices partagés de part et d'autre. Ils ont également instauré un impôt de 10% sur toute activité commerciale sur le territoire et la population qu'ils contrôlent. Il semblerait ainsi que la simple ville de Mossul rapporte environ 1 million $ par mois. Le trafic d'êtres humains rapportent 35 à 50 millions $ par an. La revente d'antiquités passe par la Turquie. Enfin, cette organisation a également son Fond et reçoit des financements directs de part le monde. 

L'importance du militaire pour la détermination du politique

Comme l'état islamique est à la fois une organisation terroriste et possède un schéma financier, c'est justement sur ces deux axes qu'il est important d'attaquer. Mais là aussi, des divergences apparaissent entre le bloc constitué autour des Etats Unis et la Russie.

Quand la Russie avait proposé à l'ONU de bloquer les comptes de l'état islamique, les Etats Unis et ses alliés s'y étaient opposés. Maintenant, la Russie, par oukase présidentiel aujourd'hui, vient de mettre en place une commission devant lutter contre le financement du terrorisme.

Sur le plan militaire aussi, les relations russo-américaines ne sont pas si simples. L'ennemi est commun, mais la communauté internationale n'est pas une grande famille, il ne faut pas être naïf. L'espace qu'un acteur occupe, il le prend à un à autre.

Et ici, celui qui gagnera militairement en Syrie, pourra décider de la transition politique en Syrie et influencera la région. Si la Russie garde un rôle dominent avec l'armée syrienne et ses alliés, son poids politique augmente et elle est en position de force pour imposer une transition avec Assad et la volonté du peuple syrien. Si la Russie se noie dans une coalition qui semble vouloir lancer le processus politique alors que la phase militaire n'est pas finie, ce qui semble évident puisque le bloc américain n'a pas l'avantage sur le terrain, elle perd son avantage politique et ne pourra autant peser dans le processus de transition politique. Or, un départ d'Assad décidé par la coalition serait un signe de défaite.

Sur la détermination de la lutte contre le terrorisme, un dernier exemple. Ces derniers 24h, selon la chaîne russe d'informations Rossya 24, l'aviation russe a fait 126 sorties et détruit 207 cibles. Les pays de la coalition ont fait 20 sorties et détruit 24 cibles.

Eric Zemmour exprime ce constat avec son humour provocateur habituel, mais incontournable:









2 commentaires:

  1. A trop écouter sur France info les discours de François Hollande et les commentaires de Fabius, j'avais pour ma part conclu que Poutine s'était
    ENFIN rallié à la stratégie française, qu'il avait rejoint la coalition élargie à laquelle chacun lui demandait de se soumettre.
    Que les russes avaient compris qu'il fallait taper sur DAESH et pas sur ces braves gars si modérés de l'opposition "démocratique.
    Bref, qu'enfin rangés derrière le généralissime Hollande on allait faire triompher le bon droit et que Poutine étant venu à résipiscence on allait pouvoir se partager le gâteau du Moyen-Orient.
    Bon, cela diverge de ce que vous dites, et je crois que je vais réviser mes vues !

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  2. Et c'est maintenant les chinois qui se mettent de la partie... Daech a de quoi avoir peur... et leurs patrons également... les sionistes, nouvel ordre mondialistes et tous psychopathe de toute natures...!

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