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jeudi 31 août 2017

Etats Unis: Autant en emporte le vent interdit pour incompatibilité idéologique


La victoire indécente de D. Trump aux élections présidentielles américaines a mis les partisans du globalisme conquérant face à leurs limites: la création de l'homme nouveau, globalisé et inconsistant, ne peut se faire avec ce passé, encore beaucoup trop vivant, qui sert les partisans du nouvel ennemi intérieur, Trump. La réécriture de l'histoire s'impose, le cinéma doit également y passer. Scarlett n'est plus digne de nos soupirs.


Avec la folie du démontage des statues (voir notre article ici), la guerre mémorielle doit se doubler d'une guerre culturelle, la culture formant la mémoire: les films peuvent également être des monuments confédérés, il faut les "démonter".

C'est ainsi que le monument du cinéma américain Gone with the wind (Autant en emporte le vent), qui a remporté une disaine d'oscars, se trouve dans la ligne de mire, trop complaisant avec les sudistes, dont l'image est par trop aimable. C'est ce qu'écrivait, encore en 2015, un critique de cinéma:
In 2015, film critic Lou Lumenick wrote that the film “buys heavily into the idea that the Civil War was a noble lost cause and casts Yankees and Yankee sympathizers as the villains, both during the war and during Reconstruction.” He suggested it should “go the way of the Confederate flag” and be phased out of American culture.
La déconstruction de l'histoire lui donne raison, un cinéma de Memphis vient d'annuler la séance annuelle qui s'y tient sans interruption depuis 34 ans. Ce que la Deuxième guerre mondiale n'a réussi, le fanatisme tolérant l'assume: les revendications identitaires sont supérieures au Septième art, qui doit donc les servire ou se taire. C'est en substance l'argumentation du directeur du cinéma qui se plie à la voix hystérique d'une partie de la rue:
“The recent screening of ‘Gone With the Wind’ at the Orpheum on Friday, Aug. 11, 2017, generated numerous comments,” Brett Batterson, president of the Orpheum Theater Group, said in a statement. “The Orpheum carefully reviewed all of them. As an organization whose stated mission is to ‘entertain, educate and enlighten the communities it serves,’ the Orpheum cannot show a film that is insensitive to a large segment of its local population.”
Pourtant, une seule voix est prise en compte, l'autre voix, celle de la population qui ne veut pas voir détruire sa culture est niée, provoquant des réactions tout aussi radicales, allant jusqu'à l'appel à la rébellion:


Nombreux experts sont d'accords sur un point: ce n'est qu'un début, beaucoup de statues, de films, de rues vont tomber:
A Memphis theater that screens Gone with the Wind annually announced that it is withdrawing it from future showings. At this moment that decision may look like a trivial detail from the silly-season panic attached to all art works with historically uncomfortable connotations, but I’ll wager it’s just the beginning of what figures to be a devastating war on this film. I expect Gone with the Wind will disappear from sight within a few years.
Certains soulignent que ce mouvement de réécriture de l'histoire s'est accéléré aux Etats Unis ces derniers temps:
Les institutions, comme ce cinéma sommé de retirer ce film de sa programmation, comme les collectivités locales sommées de débaptiser une rue ou de déboulonner une statue, comme les universités ou les bibliothèques sommées de renoncer à l'enseignement de tel auteur ou au prêt de tel ouvrage… sont de plus en plus soumises à ce genre de demandes qui proviennent de mobilisations de groupes constitués autour de la mise en avant de critères de l'identité individuelle («ethno-racial», de genre, de religion, d'orientation sexuelle…) de leurs membres. Des mobilisations qui se produisent désormais essentiellement en ligne.
L'on retrouve aux Etats Unis ce qui se passe en Ukraine: destruction de l'histoire pour créer un homme nouveau. Rebaptiser les rues, interdire les films, limiter l'accès à l'information et contrôler le discours. Tout ceci fonctionne sur un mode religieux: tout ce qui n'entre pas dans le nouveau dogme, doit être renvoyé aux enfers, tous ceux qui ne profèrent pas la bonne parole ou qui ne l'ingurgitent pas docilement doivent être excommuniés. 

Nous entrons dans un mode de fonctionnement totalitaire mou. Totalitaire, car le système politico-idéologique veut changer l'homme de l'intérieur, s'emparer de l'espace privé, de l'identité de chacun. Mais mou, car sans remplir les stades de peronnes à exécuter. Comme cette idéologie est globaliste, l'on retrouve les mêmes phénomènes partout, en Europe, en Ukraine et maintenant aux Etats Unis. 

Ici est justement la faiblesse de cette idéologie. A l'inverse du libéralisme qui pouvait s'accommoder du socialisme, en a même tirer partie et l'a vaincu, la globalisation est une forme radicalisée qui ne peut se permettre, par définition, d'être remise en cause, même sur un petit coin de la planète. Et surtout pas en son coeur.

4 commentaires:

  1. Bonsoir Karine, j'ai lu cette information hier sur le Figaro.fr ; je me souviens d'une réflexion de notre professeur de littérature russe, lorsque j'étais étudiant à l'université de Leningrad en 1989: elle parlait du système soviétique et avait dit "j'ai souvent l'impression de vivre dans un théâtre de l'absurde". Je crois que nous y sommes !!

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  2. Nous vivons 1984 de George Orwell. La similitude est angoissante.

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  3. Chère, Karine, "pour une fois les Russkoffs étaient comme d'hab les premiers" (cette merveilleuse palissade est de moi). Rappelons nous le monument de Félix Dzerjinsky et la quantité des "Lenines" déboulonnés et "déportés" dans des cimetières spécialement aménagés! C'est pour ça que je préfère Gazmanov à Sardou, " J'étais né en URSS" à "Si les ricains n'étaient pas là!". L'histoire se répète avant d'arriver au point de non retour et donc un changement radical, pourvu que ça soit aussi "mou", si vous voyez ce que je veux dire.

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