L'ACTUALITE RUSSE EN FRANCAIS MISE AU POINT PAR RUSSIE POLITICS SUR Facebook ET Twitter!

mardi 24 septembre 2019

Kiev embourbé dans le marécage de la politique intérieure américaine



Donald Trump a donné ordre de geler l'aide militaire de 400 millions de dollars, que les députés du Congrès étaient, eux, prêts à délivrer à l'Ukraine. Il est vrai que Trump cherche des éléments de preuves au sujet des affaires plus que louches de la famille Biden en Ukraine, qui a largement profité du maïdan. Zelensky apprend à ses dépens à quel point il est difficile de satisfaire le maître, lorsque celui-ci est divisé en son foyer.


Avant, c'est-à-dire avant Trump, les choses étaient plus simples : les Etats-Unis étaient les Etats-Unis, idéologiquement compacts autour de la figure du chef d'Etat. Avec l'arrivée de Trump au pouvoir, le clan des globalistes, principalement constitué des Démocrates et des néocons, se trouve en concurrence avec Trump, qui toujours en défendant la primauté américaine, ne défend pas la globalisation pure et dure comme mode de relance économique. Et les résultats à ce sujet sont plutôt encourageants. Tout cela est certes merveilleux, mais maintenant, lorsque l'on parle des Etats-Unis, l'on se demande desquels il s'agit ... Ceux de Trump ou ceux des globalistes purs et durs. Ce qui pose de sérieuses difficultés pour les Etats satellites, c'est-à-dire pour une grande partie des pays aujourd'hui, qu'il n'est possible d'appeler "Etat" que par habitude.

Tel est le cas de l'Ukraine. Le Congrès américain vote l'aide militaire pour l'Ukraine, fin août Trump la suspend et demande une analyse de la situation et de l'utilisation des fonds (voir notre texte ici) et finalement décide de la geler en raison "de la grande corruption du pays". En effet, la corruption de l'Ukraine est endémique, mais ce n'est pas une grande surprise, cela n'a cessé de s'aggraver depuis le Maïdan et les Etats-Unis étaient parfaitement au courant lorsque l'aide militaire de 400 millions de dollars a été décidée.

Oui, mais les "autres" Etats-Unis, ceux de Trump, ont d'autres intérêts, l'Ukraine n'est qu'un levier parmi d'autres, ce n'est pas une pierre centrale de la politique étrangère (antirusse), et les affaires louches de la famille Biden en Ukraine sont un excellent moyen de faire pression à l'intérieur sur les ennemis politiques de Trump, qui se trouvent être les anciens soutiens de l'Ukraine post-Maïdan.

Concrètement, alors que papa Joe Biden était vice-président sous Obama, fiston Hunter Biden en 2014 après le Maïdan devient lui vice-président de la plus importante compagnie ukrainienne de gaz. A l'époque déjà, cela avait fait sursauter :
Alors que la question du gaz a été centrale dans les tensions entre Moscou et Kiev, Hunter Biden, fils du vice-président américain Joe Biden, siège au conseil d'administration de Burisma. Avec plus de 10% de la production nationale, la société est le principal producteur privé de gaz d'Ukraine, selon le Wall Street Journal.
Cette nomination a soulevé des interrogations alors que Joe Biden s'était déplacé à Kiev en avril pour discuter d'une aide des Etats-Unis afin d'améliorer la production gazière locale.
Et la Maison-Blanche de déclarer, sans même sourciller:
La Maison blanche a rejeté mardi l'existence d'un possible conflit d'intérêt. "Hunter Biden et les autres membres de la famille Biden sont des citoyens ordinaires, où ils travaillent ne reflète pas une approbation de l'administration, du vice-président ou du président", a assuré son porte-parole Jay Carney. 

 Il est alors reproché à Trump de vouloir tout mettre à plat et d'avoir "osé" en parler avec Zelensky par téléphone. Déclaration de Trump au sujet de sa conversation avec Zelensky :
"C'était largement sur le fait que nous ne voulions pas que nos citoyens, comme le vice-président Biden et son fils, ajoutent à la corruption en Ukraine"
Sa réaction semble plutôt logique, mais elle ne satisfait pas les Démocrates, qui de leur côté, en pleine opération de sauvetage de l'image du "bon Obama" contre le "méchant Trump" affirment, sans même s'offusquer, sur le fond, de l'opération juteuse menée par leurs Biden père et fils, que s'il est avéré que Trump a fait pression sur Zelensky pour obtenir des informations, une procédure d'impeachment doit être ouverte. En effet, quelle idée, déballer en public les combines financières des anges démocrates, ça ne se fait pas, puisqu'ils sont du côté du Bien. Ils ont soutenu, organisé, financé  le Maïdan pour lutter contre la corruption en Ukraine, pour les droits de l'homme et non pas pour prendre le contrôle des ressources naturelles. Qui aurait-il l'outrecuidance d'en douter? Et d'en parler?

Et Zelensky, en pion sur un échiquier trop grand pour lui, se trouve balloté entre ces deux clans. Sans même avoir la possibilité d'envoyer tout ce beau monde jouer dans leur cour, car sans les aides financières en tous genres, le pays s'effondre.

Si la souveraineté a un prix, l'allégeance elle doit être payée au seigneur. Et le prix est révisé selon les besoins du seigneur.


3 commentaires:

  1. Il n'empêche que la procédure d'impeachement va être enclenchée contre Trump

    RépondreSupprimer
  2. L'Israélo-Ukrainien Igor Kolomoinski, propriétaire de Bourisma Holding, a fait rentrer le fils de Joe Biden au Conseil d'Administration. Igor Kolomoinski est une des plus grosses fortunes d'Ukraine. Sa milice privée aurait participé au massacre d'Odessa, il est considéré comme le parrain de la mafia en Ukraine.

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.