L'ACTUALITE RUSSE EN FRANCAIS MISE AU POINT PAR RUSSIE POLITICS SUR Facebook ET Twitter!

jeudi 26 septembre 2019

O, ciel mon Brexit !



Quand la politique disparaît, l'Etat se meurt, toute gouvernance devient impossible, car la gouvernance est politique. Le Brexit a levé le voile de l'impossible pouvoir politique dans les Etats contemporains, foncièrement incompatible avec la dilution de l'Etat dans des structures supra-étatiques. Vote populaire contesté, devant être revoté pour atteindre le "bon" résultat, poussées hystériques et annonces de fin du monde - d'un monde, toute une machine se met en place contre Boris Johnson, instrumentalisant la justice contre la Reine, piétinant le vote populaire, car aucune alternative au dogme globaliste ne peut être acceptable, aucune vie ne peut exister en dehors de l'Union européenne. Sinon, l'Union européenne s'effondre. C'est un combat vital, dans le sens premier du terme, qui se joue en Grande-Bretagne.


Lorsque le Brexit fut décidé par référendum, tout a été mis en place pour qu'il ne soit pas réalisé. Theresa May, opposée au Brexit, a été choisie pour ralentir et faire échouer la procédure. L'UE négociait sans négocier ce qu'elle ne peut, par principe, accepter. Des manifestations ont été financées pour demander un nouveau vote, cette fois-ci conforme au dogme. Le Brexit est le rejet du système de dilution de l'Etat dans des structures supra-nationales, c'est l'affirmation d'une vie possible dans le cadre étatique, avec ses frontières, sa population et ses intérêts propres. C'est inacceptable.

Theresa May n'en finissait pas de chercher des solutions permettant d'annuler le Brexit dans les faits, tout en sauvant les apparences du respect du vote populaire - la Grande-Bretagne est une démocratie exemplaire, il faut absolument sauver les apparences. Et elle n'a pas pu (voir notre texte ici), elle a cédé la place à Boris Johnson, suffisamment fou pour aller au combat.

Comprenant qu'aucune négociation n'est possible, que les négociations avec l'UE ne sont là que pour gagner du temps et fatiguer les Britanniques du Brexit en les conduisant ainsi à céder, Johnson prône un Brexit dur - puisque les structures européennes ne peuvent négocier, à quoi bon perdre du temps ?

Les députés paniquent, fidèles représentants de leur caste, Johnson demande à la Reine l'accord de suspendre le Parlement, afin de mettre en oeuvre la volonté populaire, le Brexit. Elle l'accorde. Ne pouvant crier à l'atteinte portée à leurs privilèges de pouvoir se moquer de la souveraineté populaire, l'idée d'une atteinte au parlementarisme légendaire britannique est mise sur le devant de la scène. Et la Cour suprême britannique, contre l'avis de la Reine, casse la décision du Premier ministre. C'est beau la justice politique administrative, quand elle protège les classes gouvernantes de la souveraineté populaire.

Bref, le Parlement revient, vainqueur, ne sachant pas très bien quoi faire par ailleurs de cette victoire, puisqu'ils ne savent toujours pas comment régler ce Brexit éternel. Le combat continue, Johnson menace de passer outre et de forcer le Brexit, que les parlementaires le destituent et qu'ils affirment ne pas vouloir du Brexit ou qu'ils le laissent faire.

L'enjeu est fondamental, le retour du politique dans nos Etats "manageurisés", vidés de toute substance vitale, avec des partis fantoches et des politiciens de pacotilles. La brèche ouverte par la Grande-Bretagne peut emporter l'UE, ce qui explique cette résistance sans précédent d'un système prêt à tout pour garder le pouvoir.

5 commentaires:

  1. "elle a cédé la place à Boris Johnson, suffisamment fou pour aller au combat."
    Oui,il faut être fou pour refuser le bonheur numérisé et financiarisé que l'on nous impose, propose pardon.
    Il est des individus comme lui, de plus en plus nombreux qui, grâce à des articles comme les votres se lèvent et se battent.
    Merci pour votre travail.

    RépondreSupprimer
  2. Je reprends ce passage essentiel : "le Parlement revient, vainqueur, ne sachant pas très bien quoi faire par ailleurs de cette victoire, puisqu'ils ne savent toujours pas comment régler ce Brexit éternel." C'est le signe d'un vide politique caché derrière cette apparence de liberté de s'en aller. La liberté des peuples n'a finalement plus de sens pour cette Europe néolibérale. L'Europe des élites financières.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,
      Ce n'est pas qu'ils ne savent pas que faire, mais la seule voie possible c'est d'aller devant les électeurs pour prendre une gifle mémorable. D'où leur incapacité de ne savoir que faire...

      Supprimer
  3. Bonjour
    il est juste d'avoir noté l'étrangeté de la sentence de la cour suprême après l'accord de la Reine au sujet de la suspension du Parlement
    Le souverain britannique est, symboliquement, juge suprême, source de droit?
    Jean Vinatier/Seriatim

    RépondreSupprimer
  4. L'UE c'est quoi au départ ?
    ... et alors que veut donc l'Empire anglo-saxon ? sinon reprendre ses guerres coloniales pour son propre compte ?
    Il se dit que le monde multipolaire lui doit sa part de gâteau alors même que le continent européen est sacrifié sur l'autel de la grande finance mondialiste US... c'est mon avis.

    - Marc Luyckx : "le changement viendra des citoyens"
    11.06.2015 - 11 mn58
    https://www.youtube.com/watch?v=Zaj0TCBq1Iw

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.