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mardi 19 novembre 2019

La Géorgie : pauvreté endémique et instabilité politique, la recette de l'occupation atlantiste



Depuis que cet été la situation politique a été bousculée par des manifestations dont Soros a revendiqué l'implication, la Géorgie n'en finit pas de sursauter. Maintenant, des tentes sont montées devant le Parlement ... pour qu'il adopte une réforme constitutionnelle prévoyant la proportionnelle.  Dans un pays où la pauvreté est devenue endémique depuis la chute de l'URSS, les Géorgiens n'ont évidemment pas de problèmes plus urgents. Mais dans quel pays les gens vont naturellement, sans être conduits, sans que ce ne soit leur activité professionnelle, sortir dans la rue pour un mode de scrutin, dont de toute manière ils ne saisissent en majorité pas la portée institutionnelle réelle ? Ou comment prendre les gens pour des imbéciles ...


Fin juin, des manifestations ont été organisées à Tbilissi, afin de rompre les relations avec la Russie, jugées beaucoup trop amicales au quotidien pour un pays, la Géorgie, objectivement occupée par l'armée américaine (voir notre texte ici), mais vivant du tourisme (en grande partie russe). Début juillet, Soros sort de l'ombre et condamne un Gouvernement qu'il considère comme pro-russe (voir notre texte ici).

Depuis, la situation politique n'arrive pas à se stabiliser, des manifestations anti-russes sont régulièrement organisées. Mais la situation va trop loin, le discours médiatique radicalement anti-russe choque la population et des manifestations en juillet demandant la démission du responsable de la chaîne Rustavi-2 (voir notre texte ici), qui enrayent un temps la machine bien huilée des mouvements de foule téléguidés.

Pour sortir de la crise, le pouvoir est conduit à adopter une réforme constitutionnelle glissant vers la proportionnelle - ce type de réforme est soutenue dans tout l'espace post-soviétique. Dans des pays où le paysage politique est très faible, la dilution du pouvoir législatif entre une multiplication de petits partis n'ayant qu'un faible poids politique et aucune tradition, le tout accouplé à une dépossession du pouvoir présidentiel le rend difficilement gouvernable, ce qui finalement est le meilleur moyen de garder le pays sous contrôle extérieur. Le tout, évidemment, fait sous le slogan d'une plus grande démocratie, d'une meilleure représentation des opinions minoritaires, etc, etc, etc. La faiblesse systémique qui en découle est elle pieusement tenue sous silence.

La Géorgie ne fait pas exception à la règle et des manifestants sont régulièrement mis dans la rue dans ce but. Le Parlement n'ayant pas pu voter dimanche cette réforme, dans un dernier sursaut d'instinct de survie certainement, la présence dans la rue est accrue et a conduit à des heurts. Les manifestants ont bloqué les députés dans le Parlement, la police a dû intervenir avec canons à eau et par la force pour déloger les tentes qui s'installaient. Des tentes qui sont ce matin à nouveau de retour. 

Oui, des tentes. Tout parallèle avec des évènements réels ayant eu lieu chez les voisins a sa place. Des gens qui s'installent pour obtenir par la rue ce que les mécanismes démocratiques des urnes ne peuvent faire. Car les urnes donnent le pouvoir à la majorité, or aujourd'hui la démocratie est comprise comme le pouvoir des minorités. D'où l'importance des proportionnelles, pour casser la majorité.

Pour un pays totalement désindustrialisé, dans un état de pauvreté inquiétant, entièrement passé sous administration réelle atlantiste, il n'est rien de plus important pour la population qu'un scrutin à la proportionnelle. Et c'est pour cela que les gens sortiraient, d'eux-mêmes, dans la rue ... Non pour avoir du travail, quand 13,9% de la population  active est au chômage en 2018, dont 28,9% des 15-34 ans et que pour survivre 43% de la population active est auto-entrepreneur. Non pour relancer la production, et donc le travail, quand le pays est obligé de maintenir un taux d'importation particulièrement élevé et ne peut exporter, faiblement, que quelques services liés essentiellement au tourisme. Le problème est à ce point endémique, que l'on note l'augmentation de l'immigration de travail, c'est-à-dire des Géorgiens qui partent travailler à l'étranger et envoie une partie de leur salaire à leur famille restée en Géorgie pour les faire vivre. Ce montant  ne cesse d'augmenter. Il est passé de 63,3 millions $ en 2000 à 1,6 milliard en 2018.  Et le pays de travail le plus souvent choisi est la Russie (30% de toutes les transactions financières vers la Géorgie). L'injonction de Soros de rompre les relations avec la Russie conduit à plonger le pays encore plus dans la pauvreté. Cette pratique s'explique par le niveau de pauvreté général de la population. 1/5 de la population géorgienne vit dans un état d'absolue pauvreté. Cela concerne surtout les plus jeunes - 25,5% des moins de 17 ans (ce qui finalement est utile pour les manifestations). Le niveau de pauvreté, qui atteignait les 45% en 2010,  a pu être en partie contrôlé grâce au développement de l'aide sociale de l'Etat. Après la chute de l'URSS, le PIB de la Géorgie a chuté de plus de 70%. Aujourd'hui, en terme de PIB réel, selon la Banque Mondiale, la Géorgie n'est même pas revenue à ce niveau. Autrement dit, les réformes ne fonctionnent pas. Ce qui n'empêche pas la Banque Mondiale de les caractériser, à l'inverse, de performantes. (Plus de détails ici en russe). N'oublions pas non plus que le salaire moyen dans la capitale en 2019 est de 267,94 euros. Ce qui fait de la Géorgie, qui était l'une des républiques les plus riches et les plus fières de l'URSS, l'un des pays les plus pauvres de l'espace postsoviétique. Même en Ukraine le salaire moyen est plus élevé (318,63 euros), mais il est vrai que l'occupation atlantiste dure depuis moins longtemps. 

Malgré cela, la population, manifestement revenue aux vertus du socialisme puisque ne s'intéressant absolument pas aux aspects bassement matériels de ses conditions de vie, manifeste pour ... un scrutin à la proportionnelle. Bloque le Parlement, monte des tentes ... 

Et l'on voudrait vraiment nous y faire croire ?

Une chose est certaine, plus un pays est faible économiquement et socialement, plus il est politiquement dépendant. Ce qui semble parfaitement arranger les affaires de l'occupant.

2 commentaires:

  1. En effet, c'est bien la première fois que pour obtenir un scrutin à la proportionnelle, une population fomenterait une révolution de couleur. Révolution Orange comme en Ukraine avec les mêmes intervenants atlantistes. C'est donc ça que ces imbéciles veulent pour la Géorgie?

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  2. Un vrai laboratoire d'idées cette Géorgie. On pouvait penser que la France était en état d'Ukrainisation pour le besoin de l'OTAN et des USA/GB, mais c'est plutôt de la Géorgiesation qu'il se s'agit.
    https://www.youtube.com/watch?v=L-hpHAR_Aow

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