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mercredi 20 novembre 2019

Iouri Doud, le nouveau poulain de Khodorkovsky devant ébranler la Russie



Alors que les journalistes occidentaux s'étaient bien habitués à Navalny, le projet prend l'eau de toute part, les scandales financiers s'accumulent et sa crédibilité politique en Russie s'est manifestement restreinte à un cercle d'écoliers en pleine crise existentielle. Khodorkovsky, à l'approche des élections présidentielles, a manifestement besoin d'un nouveau visage, qui fasse bouger justement la jeunesse. Voici Iouri Doud, journaliste sportif devenu youtubeur d'opposition, vous présentant le grand goulag éternel de la Russie. Evidemment, les récompenses pleuvent, les bonnes âmes se pâment et Khodorkovsky célèbre la nouvelle Russie.


Iouri Doud a tout pour réussir. Après des études de journalisme, il s'implante dans les milieux professionnels comme journaliste sportif et y fait une bonne carrière. En février 2017, il devient youtubeur et fait un tabac avec des interviews politiques et des documentaires "tout à fait comme il faut" pour attirer l'attention.

La démarche est très simple et parfaitement dans la matrice occidentale : la Russie est un éternel goulag ne fonctionnant que sur le mode de l'oppression et de la répression (ce texte est évidemment écrit avec le couteau du KGB sur la gorge - et tant pis s'il n'existe plus , note 1 de l'auteur). Il nous ressort encore les victimes des répressions de Staline. Amen.

Note 2 de l'auteur : Que deviendrait l'idéologie libérale sans Staline, qui permet de faire oublier les crimes commis au nom du marché et de la démocratie, ceux de l'esclavage (moderne aussi), des pays bombardés avec leurs populations, de ces populations maintenues en état de pauvreté extrême pour que vous puissiez consommer autant que vos caprices vous l'ordonnent, etc. Mais non, n'en parlons pas, l'idéologie libérale est belle, grande, propre, idéale, puisque nous vivons encore de ses restes. Lorsqu'elle s'écroulera, elle aussi, alors elle sera jugée, comme le communisme, au regard des critères qui seront en vigueur et des besoins du moment, qui exigeront de la clouer au pilori, afin de faire oublier les crimes commis par la prochaine idéologie qui s'implantera. En attendant, il semble que l'Occident bien-pensant ait buggé à propos de Staline, qu'il emplit de toute une fantasmagorie bon marché, sans jamais s'intéresser aux travaux scientifiques beaucoup plus nuancés pourtant menés ...

Et notre "étoile montante" du journalisme engagé sur youtube (activisme?), évidemment, marque son allégeance au clan du Bien et nous gratifie de ses productions dites "documentaires" (donc se voulant objectives), sur les répressions staliniennes et les répressions en général - que peut-on dire d'autre sur la Russie? Certes, ce n'est pas très original, mais il faut bien montrer patte blanche. Et pour continuer, quelle chance, à l'occasion de l'anniversaire de la tragédie de Beslan, un documentaire reprenant les thèses khodorkovskiennes selon lesquelles, alors que les terroristes étaient prêts à se rendre, les méchantes forces spéciales, certainement avides de sang (What else?), sont intervenues. Des oeuvres d'art qui ne sont pas sorties de youtube, mais grâce à la décérébration ambiante, y pullulent à merveille.

Cette activité si bénéfique à la propagande occidentale fut récompensée à sa juste valeur. Doud est régulièrement présenté comme la personne de l'année par le magazine masculin GQ. Il en a profité cette année pour servir un discours politique parfaitement adapté au parterre de l'élite néolibérale moscovite alors présente, les enjoignant à ne pas se taire devant les répressions qui ont lieu aujourd'hui, la manipulation des résultats des élections, etc. Puisqu'un jour, la fameuse répression pourra s'étendre à leurs riches demeures. 

Note 3 de l'auteur : En effet, imaginez quelle horreur, si le peuple renvoyait dans les champs ces pseudo-élites post-modernes pour les ramener à la réalité, si la justice ouvrait les yeux sur la manière dont ils ont fait fortune et continuent à prospérer, si le pouvoir cessait de protéger des groupes politiques ultra-minoritaires politiquement qui bénéficient pourtant d'une puissance de nuisance non négligeable? Ce serait, effectivement, terrible pour ce si petit monde.

Alors que certains journalistes russes l'accusaient de faire partie de la clique de Khodorkovsky, ce qui était dénié, Soloviev a fait circuler cette photo avec Khodorkovsky à gauche faisant le signe de la prison et Doud à droite faisant un signe qui se passe de commentaire, sous-titrant "Je vous l'avais bien dit, voici le commanditaire qui sort de l'ombre" :


Et en effet, notre très cher Doud, accompagné du fameux Golounov, journaliste inconnu interpellé pour trafic de drogue et libéré après que les médias, main dans la main avec l'opposition radicale en Russie et à l'étranger, aient fait pression sur la justice et la présidence (voir notre texte ici) sont venus recevoir le prix de l'Open society de Khodorkovsky pour leur activité professionnelle. Non, ce n'est pas une plaisanterie. Il est vrai qu'en plus de ses oeuvres d'art documentaires, Doud a cet été appelé ses auditeurs à manifester contre les élections. La manifestation du 10 août était autorisée pour 110 000 personnes et l'argument avancé était que "ce serait fun que l'on soit aussi nombreux". Fun. Ces idiots utiles et décérébrés y sont allés pour voir leur héros, qui lui, après quelques photos, est parti.

Dès que l'on voit gigoter l'opposition russe, l'on retrouve toujours les mêmes commanditaires, ce qui explique d'ailleurs les échecs récurrents de ces personnages plus creux les uns que les autres. Alors que la Russie a un besoin urgent d'une opposition constructive, afin d'équilibrer le fonctionnement des institutions et endiguer les dérives idéologiques, les analystes voient émerger un nouveau "projet", Doud, qui n'apportera au pays, finalement, rien de plus que Navalny.





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