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mardi 7 avril 2020

La crise du coronavirus et le recours à des éléments de guerre psychologique



Dans le cadre de la crise du coronavirus, l'on voit clairement émerger des éléments de guerre psychologique, par le monopole de "l'info-comm", qui rappelle les méthodes de pays totalitaires, joint à une pratique d'intimidation des personnes résistantes. Les pays ont été amenés à ces extrêmes, car la comm globale sur le péril imminent de l'humanité pour raison de coronavirus, qui ne peut être combattu que par un abandon de l'état de droit démocratique, cette nouvelle "réalité" issue du virus, n'a pas réussi à convaincre une partie significative de la population. La guerre psychologique n'est pas nouvelle, mais en général elle n'est adoptée que contre un ennemi, sur le mode différencié des fonctions agression / protection en fonction des catégories ennemis / soi-même / tiers. Or, ici, le combat "covid" est global, ce qui pose un problème de détermination de la cible. Et l'on se retrouve face à des techniques agressives tournées contre son peuple lui-même, contre les siens, puisque le monde est global, le virus est global, la cible aussi. Et là est "l'innovation", si l'on peut dire, du recours à la guerre psychologique en la situation que nous vivons. L'homme, après avoir été réduit à un malade potentiel, est devenu un ennemi potentiel. De ce nouveau monde.


Si la théorie de la guerre psychologique est assez peu développée en France, en revanche elle est parfaitement étudiée et développée dans les pays anglo-saxons et les structures internationales, comme l'OTAN. Il existe deux conceptions de la guerre psychologique, une conception large, qui permet de recourir au moyen de déstabilisation des cibles, de leur conditionnement psychologique pour atteindre un comportement attendu, affaiblir leur résistance, non seulement en période de guerre, mais également en période de paix, non pas uniquement contre les ennemis, mais également contre les populations neutres ou amies. Ces armes, alors, ne sont pas uniquement concentrées entre les mains des structures militaires étatiques. C'est la définition donnée par l'OTAN dans sa Doctrine interalliée des opérations interarmées de 1997 :
"Les opérations psychologiques sont définies comme des activités psychologiques planifiées en temps de paix, de crise et de guerre, dirigées sur des publics ennemis, amis et neutres pour influencer leurs attitudes et leur comportement de manière à affecter la réalisation des objectifs politiques et militaires "
L'Allemagne partage la vision large de l'OTAN :
"Une opération d’information consiste à influencer le comportement d’un groupe-cible spécifique par des moyens de communication de masse en conformité avec nos objectifs"
Aucune limite concernant la typologie des groupes-cibles ou les circonstances de mise en oeuvre ne sont indiquées ici. 

La seconde conception est étroite, elle ne concerne que les temps de guerre et n'en reconnaît la compétence qu'à l'armée contre l'ennemi. Cette conception fut notamment celle de la France lors de la mise en place brève du Ve Bureau et de l'adoption de l'Instruction provisoire sur l'emploi de l'arme psychologique du 29 juillet 1957 (TTA 117), dont le rôle fut principalement visible lors de la guerre d'Algérie.

Dans tous les cas, la maîtrise de l'information est un élément central de la guerre psychologique :
"Le contrôle de l’information découle de l’idée qu’“en maîtrisant l’information qu’il reçoit, il est possible de réduire la capacité d’un individu de penser par lui-même. Car vous limitez l’étendue de sa capacité à penser” - Steven Hassan
Donc, si un État ou une organisation s’assure la supériorité dans le domaine de l’information, il peut s’emparer de l’esprit d’un individu, de groupes, voire d’une société dans son ensemble. Ceci revient à la définition de nouvelles méthodes de prise de pouvoir douces, sans violence, sans coup d’État, sans guerre, simplement par l’exercice de l’influence psychique informationnelle." 
Comme nous l'avons développé hier, la communication mise en oeuvre dans le cadre de la crise du coronavirus a largement dépassé le stade de l'information pour se transformer en propagande (plus en détail, voir notre texte ici).

Or, le premier problème qui se pose ici vient du fait que la crise étant présentée comme globale, elle appelle une réponse globale. Et la propagande mise en place devient elle aussi globale. Que vous soyez en France, aux Etats-Unis ou en Russie, les médias sont uniquement focalisés sur la question du coronavirus et le discours produit est sensiblement le même, accompagné des mêmes images. De ce fait, il y a un monopole de "l'info-comm", qui comme dans les systèmes de type totalitaire, vise à recréer une vision du monde. Sauf qu'ici, la globalisation entraîne un mécanisme en chaîne qui produit une vision totale pour un monde global.

Et l'alternance des méthodes de conditionnement psychologique, de mise en situation de détresse psychique, comme nous l'avons montré hier, avec les mécanismes d'intimidation, de sanctions, sont également pris dans tous les pays. Avec les dérives que l'on connaît. Par exemple, en France, la liste  s'allonge pour amendes abusives de violation des règles de confinement et l'on voit même des divergences apparaître entre les préfectures de police et les policiers eux-mêmes, jetés en première ligne du combat.


En Russie, la situation est plus délicate, car le cadre juridique est flou. Les amendes existent, la Douma a légiféré, mais cela concerne la violation des règles sanitaires, c'est-à-dire pour les personnes malades, revenant de l'étranger et devant être en quarantaine, etc. Cela ne concerne pas les simples citoyens, puisque les décisions de Sobianine, finalement, manquent de fondement juridique, le Président n'a pas mis en oeuvre le régime d'urgence qui aurait permis de donner une base juridique et la Douma n'a pas adopté de loi fédérale en ce sens (voir notre texte ici). Donc, lorsque les gens sortent, les policiers "discutent" avec eux pour les convaincre. Ce qui finalement est plutôt une bonne solution, moins répressive. Mais, elle conduit à une impasse juridique, lorsque les représentants des forces de l'ordre tombent sur un cas difficile, comme ce fut le cas avec ce provocateur bien connu qui a promené son chien (ce qui est autorisé), à 100 m de chez lui (ce qui est autorisé) mais autour des Etangs du Patriarche, qui sans être un Parc, ont pourtant été fermés de facto, sans entrer dans la liste des parcs fermés. Il a été interpellé et condamné, à distance grâce au miracle de la "justice numérique", à une amende de 1 000 roubles (12-13 euros). Non pas pour avoir violé les règles de confinement (puisqu'elles manquent de base légale), mais pour avoir résisté aux forces de l'ordre.

La pression est doublée d'un dénigrement de ceux qui s'adressent en justice, puisqu'ils osent remettre en cause "l'union sacrée", ou plutôt ils dérogent aux mécanismes de soumission volontaire. Ainsi, en Russie, la député Poklonskaya, ancien procureur de Crimée, à la réputation sans tache, après s'être fait remettre en place pour non-allégeance au Dieu Covid semble perdre, au minimum, le sens de la mesure et traite de parasites ceux qui se sont adressés à la justice pour qu'elle examine la légalité des décisions de Sobianine, qui semble devenir un héros intouchable dans ce nouveau monde, espérons-le, temporaire.

D'une manière générale, le caractère global de la crise met les Etats, qui se sont pliés, face à un problème majeur : les cibles visées par ces méthodes d'incitation / sanction, par ces méthodes de conditionnement psychologique, ne peuvent être divisées entre les ennemis et les siens, donc les fonctions d'agression (contre les ennemis) et de protections (contre les siens) ne peuvent pas non plus être différenciées et l'agression est générale. Contre son propre peuple. Quelle légitimité après cela restera-t-il à nos systèmes, qu'il devient de plus en plus difficile de qualifier de démocratique ? Comment arriveront-ils à sortir de la crise ? A quelle "normalité" seront-ils capables de revenir ? Il va être difficile de faire ensuite comme si de rien n'était ...


11 commentaires:

  1. Putsch militaro-banczire en préparation :

    https://www.voltairenet.org/article209570.html

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  2. L'ami du genre inhumain, Kissinger dans tous ses États :
    https://www-rt-com.cdn.ampproject.org/c/s/www.rt.com/op-ed/485127-kissinger-new-order-defeat-coronavirus/amp/

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  3. Très bon billet, qui présente bien la situation dans laquelle nous nous trouvons. Une fois ceci posé, quels seraient les buts de cette opération de guerre psychologique. Quelques hypothèses:
    - reset du systeme financier mondial. On provoque une crise sans precedent en arrêtant toute activité commerciale, et on repart de zéro en effaçant les dettes.
    - Perte de contrôle du système financier qui ne peut plus fonctionner normalement. On réduit l'activité commerciale a sa plus simple expression, et on essaye de tenir un certain temps.
    - On cesse tout activité, de manière a baisser la consommation pétrolière, et a ne relancer que les activités low energy, afin de tourner sur 50-70 millions de barils jour, au lieu de 100, qui étaient a terme intenables.
    - Derniere hypothèse, plus extreme, mais du meme type: On fait la meme chose point de vue pétrole, en espérant que des pays tombe avant les autres. Au hasard la Russie. On intervient alors militairement pour aider l'opposition.
    - Peut être avez vous d'autres suggestions. J'oubliais l'hypothèse d'un virus, mais elle me parait tellement enfantine, que je la laisse a d'autres.

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  4. La question est pourquoi la Russie participe à cette folie. Je crois avoir la réponse mais j'attends un prochain billet de notre blogueuse préférée. Je constate trois choses :
    - Au moment où j'ai compris d'autres aussi
    - La solution est la société civile, la gouvernance par le peuple
    - les médias dysfonctionnaient gravement avant la crise

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    1. C'est effectivement la grande question : que fait la Russie dans ce bateau ? Alors qu'elle a tous les moyens de se distinguer et de tracer son propre chemin dans cette situation.

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    2. La Russie joue le même type de comédie que la Chine, avec son profond sérieux de confinement de la populace et autres désinfections de tout et tous (je suis sûre que le lecteur de Karine n'a pas cru un instant à la prestation - pourtant magnifique - de nos amis chinois).
      Le vieux et sage singe de Poutine клин клином выбивает (soigne le mal par le pire) : il tue le libéralisme par un simulacre du totalitarisme afin d'obtenir un totalitarisme réel.. euh, "totalitarisme" sonne désagréablement, disons, "régime fort" / "forte personnalité du leader" / "retour au collectivisme" russe issu de sa millénaire соборность.
      Après tout - tout est question de terminologie, n'est-ce pas ?

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  5. Bonjour Karine,
    Comment avez-vous fait pour inclure la traduction simultanée sur blogspot par Google ?
    Mon site est censuré par Google et les messages effacés !

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    1. Si vous étiez allé faire un tour dans la Russie de Brejnev, vous auriez la réponse à votre question "Que fait La Russie dans ce bateau"...L'URSS a été entièrement créé par les banques de Wall Street ( lire Mullins/ L'ordre mondial) et, que ça plaise ou pas, ce dernier grand empire chrétien étant tombé, le monde est dans une seule main. On a en la concrétisation aujourd'hui...et les oppositions ne sont que jeux de rôles....« Nous avons détruit la Russie, nous l’avons réarrangée à notre avantage, fait des affaires en or, puis coulé le navire, et maintenant nous sommes ici aux États-Unis, avec nos biens précieux, des parents âgés et nos animaux de compagnie, prétendant être des réfugiés, et prêts à recommencer. »

      Dmitri Orlov born 1962 Saint Pétersbourg

      «Мы уничтожили Россию, мы перестроили ее в нашу пользу, занялись бизнесом в золоте, а затем затопили корабль, и теперь мы здесь, в Соединенных Штатах, с нашими драгоценными товарами, пожилых родителей и наших питомцев, заявляющих, что они беженцы, и готовы начать все заново. "

      Дмитрий Орлов родился в 1962 году в Санкт-Петербурге

      Source / http://lesakerfrancophone.fr/les-juifs-russes-en-amerique-et-les-relations-russo-americaines

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    2. Dimitri Orlov est un juif russe né à Saint Pétersbourg et vivant aux USA

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  6. Bonjour,

    Super article mais je n'ai pas compris cette phrase dans le dernier paragraphe : "Les cibles (nous j'imagine) [...] ne peuvent être divisées entre les ennemis et les siens". Que voulez-vous dire par là ?

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    1. Tous sont des cibles soit déclarés soit potentielles . Ensuite tout n' est que dans le traitement des cibles soit immédiatement ou de manière différé et par des moyens détournés ( conditionnement par divers moyens des plus softs aux plus expéditifs ou même définitifs le tout laissé à l'imagination de certains )

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