Pour la première fois depuis 30 ans, la Russie n'a pas participé à un séminaire de l'OSCE sur les doctrines militaires, sous l'égide des Etats-Unis. L'intensification des conflits entre les pays de l'OTAN et la Russie met les relations internationales, s'articulant aujourd'hui autour de plateformes globales, dans une impasse : ces instruments deviennent inefficaces en cas de divergence stratégique et ont démontré leur incapacité à résoudre les conflits contemporains. A force de vouloir endiguer la Russie, ces organes s'enlisent eux-mêmes.
Les 9 et 10 février s'est déroulé un séminaire de l'OSCE sur les doctrines militaires. Se tenant habituellement tous les 5 ans, pour raison de Covid, il a été organisé on-line, sous présidence américaine. Le sujet, formellement, est celui du changement des doctrines et de l'impact sur les structures de défense en Europe sur le plan sécuritaire.
Dès le départ, le ministère de la Défense russe a repoussé l'invitation américaine, une première depuis 30 ans (rappelons que l'URSS est l'un des pays fondateurs de l'OSCE), ne trouvant pas appropriée la participation de la Russie au regard de la situation aux frontières du pays, avec les vols d'avions espions et les exercices de l'OTAN. Et de déclarer :
"Dans la mesure, où ils interprètent l'élargissement de l'OTAN, comme un endiguement de la Russie, le ministère de la Défense a refusé."
Et en effet, lorsque l'on lit les déclarations du représentant américain ouvrant ce séminaire, qui affirme le rôle de leader militaire des Etats-Unis dans le monde, l'on a l'impression que l'OSCE est devenu une annexe de l'OTAN, cet instrument régional qui permet aux Etats-Unis d'asseoir leur emprise sur le continent européen :
"For the last eight decades, Europe has been a key ally and partner for the United States and today serves as an exporter of global peace and security. Maintaining a free and prosperous Euro-Atlantic area, defended by Allied nations a credible NATO Alliance, remains foundational to our security in a competitive geopolitical environment."
En y ajoutant les déclarations de Stoltenberg réitérant le soutien à toute épreuve de l'OTAN à l'Ukraine contre "l'agression russe" et "l'annexion de la Crimée", envisageant l'intégration de l'Ukraine, à condition qu'elle soit bien obéissante. Et l'Ukraine est parfaitement obéissante, puisqu'elle propose à l'OTAN de lui ouvrir le ciel ... de la Crimée, pour ses opérations militaires. Ainsi, l'OTAN cherche le conflit, le provoque, utilise l'Ukraine pour cela, sachant parfaitement que la Russie ne laissera pas les avions de l'OTAN, sans son accord, survoler une partie de son territoire.
La Russie a eu parfaitement raison de ne pas participer à cette mascarade indécente. Sa participation aurait légitimé un tel discours et l'absence est parfois la seule réponse forte. Car dans un monde global, ne pas participer, c'est lancer un défi provoquant la terreur: Comment osez-vous exister sans nous ?! Existerait-il un monde en dehors de nous ?!
Il existe et l'on y vit plutôt bien.
Il était largement temps de le faire.
RépondreSupprimerIl en faut beaucoup pour faire bouger les russes, mais là, j'ai l'impression qu'ils ont enfin compris.
RépondreSupprimerles Russes ne sont pas plus obtus que les autres .
Supprimersi ils continuaient a y participer c'est qu'ils n'avaient pas d'autres options . l’alliance avec la Chine leurs sera mortifère et ils le savent et l'occident le sait !
signé : rocbalie
Il ne s'agit pas d'être obtu en l'occurrence, mais d'être patient et d'avoir de la considération pour autrui.
SupprimerAussi, quand cet autrui vous ch... dessus depuis autant de décennies, il y a tout de même un moment où l'on se doit de réagir. Qui plus est lorsque l'on vénère les valeurs morales (chrétiennes/orthodoxes plus précisément) et celles de la masculinité comme étant une " force d'appoint ", face à une dégénérescence avérée et comme le donne à voir un Occident agonisant.
Il ne s'agit pas d'être obtu en l'occurrence, mais d'être patient et d'avoir de la considération pour autrui.
SupprimerAussi, quand cet autrui vous crache dessus depuis autant de décennies, il y a tout de même un moment où l'on se doit de réagir. Qui plus est lorsque l'on vénère les valeurs morales (chrétiennes/orthodoxes plus précisément) et celles de la masculinité comme étant une " force d'appoint ", face à une dégénérescence avérée et comme le donne à voir un Occident agonisant.
L'incapacité à résoudre les conflits contemporains est la phrase qui retient le plus mon attention. Dans son discours à Davos, Poutine évoque la probabilité du dernier conflit de l'humanité. Borrell a fait chou blanc à Moscou. Certains députés européens réfléchissent très sérieusement aux sanctions pour libérer Navalny. Voilà, Mon Général, comment on s'amuse à l'escadron !
RépondreSupprimerAlexander
Bon réflexe du gouvernement russe. Cette arrogance occidentale doit cesser au plus vite. Comme le dit un dicton, ce sont les agresseurs qui déterminent les armes qu'utiliseront les oppressés. La Russie a fait preuve d'une patience exemplaire, et les réponses qu'elle donnera à présent, quelle qu’en soit la forme, ne seront jamais que le résultat de provocations de la part de l'OTAN et ses gouvernements vassaux et corrompus. Qui sème le vent récolte la tempête. Mais, la paranoïa qui habite les pays occidentaux, USA en tête, fera toujours d'eux des persécuteurs persécutés. Face à l’irrationnel, la Russie doit être ferme et intransigeante sur ses intérêts nationaux. Il peut probable qu'elle veuille jouer le rôle de psychiatres pour les quelques psychopathes qui constituent nos élites. La Russie tend la main depuis longtemps déjà. On n'a pas voulu la prendre, il est trop tard.
RépondreSupprimerParfaitement d'accord - Un comportement politique irrationnel. La Russie, avec son potentiel, n'est-elle pas notre alliée objective dans le contexte des défis que rencontrent nos sociétés ? La Russie est présente au niveau européen dans les domaines des vaccins, de l'énergie, de la conquête spatiale, de la lutte contre le terrorisme, du contexte sur le climat et dans de nombreuses négociations diplomatiques notamment dans le dossier nucléaire iranien,... Le terrible Ivan joue aux échecs avec patience.
SupprimerL’erreur première consiste à considérer Poutine différent fondamentalement des neo-libéralistes occidentaux. Son action en Russie, notamment avec la réforme des retraites et la dégradation de la démocratie ne se différencie pas de celle des occidentaux. Mais depuis Napoléon, la bourgeoisie occidentale cherche à dépecer l’immense territoire de près du sixième du globe plein de richesses dans son sous-sol, inexploitées, et rencontre donc la résistance de Poutine tout comme ses prédécesseurs dans l’histoire l’avaient fait. Par contre, il n’a pas les moyens, après l’implosion de l’URSS et la difficile remise en place d’un état fédéral branlant, d’avoir des volontés impérialistes comme les USA et encore moins de prendre en charge les « états boiteux » environnants comme l’Ukraine et la Bélarus entre autres. Pour les US, il constitue donc le point faible contre l’entente russo-chinoise, car son régime « semi-démocratique » permet encore de l’infiltrer. Mais Poutine les tient en respect, depuis qu’il a récupérer sans coup férir, grâce au Maïdan, la place stratégique et historique de la Russie sur la Méditerranée face à l’OTAN en Grèce, avec la Crimée, munie de ses missiles hypersoniques qu’ils ne peuvent déceler. C’est pourquoi Poutine attend les mauvais coups de ses adversaires pour les prendre à revers et se permet désormais d’élever le ton en exigeant des preuves sur son éventuel empoisonnement de Navalny qu’il avait renvoyé en Allemagne, sachant fort bien qu’il allait vers une nouvelle confrontation...visant à diviser l’UE !
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