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lundi 11 octobre 2021

OTAN - Russie : l'impossibilité actée de la coopération


La semaine dernière, l'OTAN a réduit de moitié la représentation de la délégation russe, montrant ainsi qu'une réelle coopération entre le monde Atlantique et la Russie est aussi impossible qu'indésirable, et que seul le rapport de force, devant entraîner la soumission, est envisagé. La Russie a annoncé des mesures en réponse, pour l'instant, elle prend le temps de la réponse. Manifestement, et sans aucune surprise, toutes les périodes ne permettent pas la coopération. Elle se gagne, elle se mérite, elle s'impose. La Russie va-t-elle finir par en prendre acte ?

Le 6 octobre, l'OTAN fait annoncer par Sky News l'expulsion de plusieurs diplomates russes auprès de l'OTAN, sans raisons particulières, même pas pour espionnage comme le précise Stoltenberg, mais en général, en raison de "l'activité agressive" de la Russie. 

Il est vrai que la Russie a cette manie dérangeante de rapprocher ses frontières des bases de l'OTAN en Europe ...

L'explication et la manière dont la délégation russe va être réduite de moitié, passant de 20 personnes à 10, est autant significative que le fait lui-même de la réduction.

Tout d'abord, faire divulguer l'information par un média et non pas par une déclaration officielle est pour le moins un manque de respect affiché, une tentative de dégrader le destinataire.

Ensuite, le motif montre bien une opposition systémique, irréductible, qui ne permet pas de compromis. C'est la Russie en tant que puissance politique qui dérange l'OTAN. Or, la Russie n'a pas le choix : soit elle est une puissance, soit elle disparaît. Et si les élites dirigeantes russes flirtent (dangereusement) avec la globalisation économique, elles ne sont pas suicidaires.

Enfin, le fait même de réduction montre bien l'échec (du point de vue atlantiste) de la création du partenariat Russie-OTAN en 2002, au début de la présidence Poutine. Il y avait manifestement une volonté d'intégration/désintégration, qui n'a pas fonctionné. Sur le fond, cette expulsion souligne que la coopération, qui exige des relations équilibrées entre les parties, n'est pas possible a priori entre l'OTAN et la Russie. 

L'analyse portée en Europe sur cette question illustre parfaitement, d'ailleurs, cette impasse. En Belgique, l'on estime que l'expulsion des diplomates ne dégradera pas les relations entre la Russie et l'OTAN, déjà mauvaises. Il est vrai qu'à ce jour, la Russie a toujours eu des réponses lentes et d'une proportionnalité tellement rigoureuse, toutes accompagnées d'un discours expliquant qu'elle est "obligée" de "répondre", mais que si la situation change, elle peut revenir sur ces "réponses", un discours qui met surtout en avant son manque de volonté d'assumer ce combat, que certaines élites mènent presque contre leur gré. Cette position n'est évidemment pas interprétée comme un acte de raison, de politique pragmatique, mais comme une faiblesse affichée et permet de ne pas prendre au sérieux les réponses apportées aux actes agressifs du monde Atlantiste. En ce qui concerne concrètement cet épisode, la "réponse" est à ce jour toujours en discussion, les médias font des estimations, mais aucune déclaration officielle n'a encore été adoptée.

5 commentaires:

  1. En apparence, les relations OTAN-Russie ressemblent à des relations sado-masochistes. L’OTAN rapproche ses nouveaux alliés, les anciennes républiques soviétiques, des frontières russes à grands frais et y installe des bases militaires et des laboratoires microbiologiques qui effectuent des travaux militaro-biologiques inquiétants (Cf les laboratoires LUGAR en Géorgie et l’affaire des 73 décès inexpliqués...il ne serait d’ailleurs pas impossible que ces laboratoires produisent des variants ultra-pathogènes du SARS-Cov2 destinés à amplifier le Covid à Moscou et ses environs). Il faut dire qu’avec la chute du mur de Berlin, les USA avaient presque réussi à dompter l’ours russe...mais le hasard en a décidé autrement et a produit un « mutant » politique qui a surpris tout le monde (un peu comme le « Mulet » dans la série « Fondation » d’Isaac Asimov) : le mutant, c’est Vladimir Poutine qui a fait de la Russie -devenue à la fin des années 90 un pays du tiers-monde- à nouveau une grande nation qui a repris du poil de la bête en peu de temps et qui devient maintenant un acteur mondial clé des industries de la défense, de l’énergie et plus récemment des productions agricoles, sans compter son rayonnement nouveau au niveau international avec des résultats impressionnants pour la paix en Afrique et au Moyen-Orient comme en Syrie. Et ceci, en ayant remboursé toutes les dettes passées du pays et en ayant même accumulé des stocks appréciables d’or qui sont actuellement du même ordre que ceux de la France, voire de l’Allemagne, tous deux endettées jusqu’au cou. Les USA et l’OTAN sont des mafieux joueurs de poker (Al Capone n’était pas américain pour rien), et ont donc un ADN de compétiteurs manichéens : on est avec eux, ou on est contre eux. Ils ne comprennent que l’obéissance et le rapport de force. Face à un tel adversaire, je comprends l’attitude de Poutine qui est celle d’un judoka joueur d’échec : il observe, ne fait pas de manichéisme mais veille à raisonner sur le temps long de façon non émotionnelle, procède à des mouvements avec le minimum d’effort, et quand il s’est décidé à agir, il s’assure d’utiliser l’énergie de son adversaire pour le déstabiliser. Cela peut passer pour de la faiblesse, mais les résultats sont là : en Ukraine, et en Mer Noire, l’OTAN et les USA ont dépensé une énergie folle, pendant que la Russie a juste procédé à un déplacement de troupes en interne et a provoqué une panique au sein de la coalition occidentale qui a obligé le président ukrainien à présenter ses plus plates excuses et à quémander une audience au Kremlin qu’il n’aura jamais eue. Cette attitude mentale me rappelle cette branche de la psychologie appliquée qu’est l’AT (l’analyse transactionnelle) : face à un « parent critique négatif » (le couple infernal OTAN-USA), la meilleure solution est de mettre au contrôle son « adulte » (la Russie) et de baser ses relations (« les transactions ») sur la logique et les faits. C’est ce que font brillamment Poutine et ses collaborateurs. Avantage de la situation : cela fait passer le couple diabolique USA-OTAN pour un acteur international brutal et sans morale (ce qu’il est d’ailleurs) malgré la puissance de son soft-power qui le pare de toutes les vertus, et par contraste, le monde entier perçoit la Russie comme une nation bafouée et tyrannisée qui attire naturellement à elle la sympathie qu’on éprouve spontanément pour une victime. C’est bien joué ! Certes, beaucoup aimeraient voir plus de testostérone chez les dirigeants russes, mais dans le monde d’aujourd’hui, la politique de la main de fer dans un gant de velours est toujours plus payante face à des individus violents sans foi ni loi.

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  2. De la Russie on ne voit qu'intelligence, mesure, professionnalisme et cohérence, c'est vraiment un exemple pour le monde.
    C'est peut-être ça le soft power Russe.

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  3. Au passage il faut noter la décision de la Serbie d'acquérir du matériel militaire russe, Stoltenberg a du en avaler de travers d'autant que la Serbie lorgne vers ...les S 400 ! alors les bombardements des tarés de l'OTAN seront plus problématiques...

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  4. Et si pour la Russie ce n'était pas de la faiblesse mais tout simplement de la clairvoyance ?
    Dans une diplomatie bien gérée, il n'y a pas de hasard. Ces 10 diplomates du NATO-Russia Council (NRC) n'étaient-ils pas l'interface entre l'OTAN et la Russie sur les questions du dossier afghan ? La présence de l'OTAN en Afghanistan étant achevée, vraisemblablement était-ce même sur décision de Moscou que ces diplomates rentrent à la maison et à Stoltenberg de saisir l'occasion pour répéter les mêmes discours sur l'agressivité russe. D'ailleurs, depuis 2018, il n'y a plus de chef de délégation russe au NRC à Bruxelles ... Cette éblouissante absence du Représentant permanent russe en dit long sur l'intérêt que porte encore Moscou envers l'OTAN (en mort cérébrale paraît-il...). En outre, depuis 2014, le travail du NRC se résumait à des contacts informels. En attendant, un haussement d'épaule du Kremlin suffit. Pour l'instant, la Russie est occupée ailleurs sur des dossiers plus importants. Il n'y a rien de neuf sous le soleil de Bruxelles. Les chiens aboient, la caravane passe.
    L'effet d'annonce de Stoltenberg révèle une nouvelle fois que les politiciens, experts et commentateurs occidentaux vivent dans l'illusion. La Russie réagit toujours mollement à ce genre de discours sans trop dévoiler ses intentions à venir. Et si cette attitude diplomatique russe d'apparence passive n'était pas de la faiblesse mais tout simplement de la clairvoyance ? Peut-on indéfiniment chercher à provoquer Moscou avec des preuves irréfutables qui sont tellement irréfutables au point que les preuves tardent à être présentées?  L'Occident sera forcé un jour de reprendre un dialogue constructif avec la Russie (Certaines Chambres de commerce européennes s'impatientent...). La levée des sanctions de l'UE pourrait ressembler alors à un champ de mines qu'elle va devoir elle-même tout déminer avec tous les pièges diplomatiques et juridiques que comportent ce genre de terrain. Devrions-nous, ce jour-là, nous attendre à une retraite généralisée à l'image de la fuite américaine d'Afghanistan, soudaine et désordonnée...? Dans ce piège à ours tendu à la Russie par l'Occident, c'est finalement l'Occident qui est en train de tomber dedans... (Imaginons un instant Stoltenberg et autres leaders otaniens se voir décerner des mains de Poutine lui-même des distinctions honorifiques pour service rendu à la Russie victorieuse sans que la Russie n'ait à tirer un seul coup de feu).
    Il n'est pas exclu de penser que la Russie pourrait une nouvelle fois tendre la main vers l'Occident et, selon le contexte du moment, elle repositionnera une nouvelle fois ses pions. Comme elle l'a souvent répétée, la Russie est prête à dialoguer avec l’Occident  mais pas au détriment de ses intérêts nationaux. Dans ce monde en pagaille, y-a-t-il une autre issue hormis une entente avec la Russie ?

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