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vendredi 14 janvier 2022

Menace de sanctions américaines contre les dirigeants russes : la Russie va-t-elle s'imposer ?


Alors que se termine dans un vide attendu la "semaine diplomatique" initiée par la Russie pour tenter de trouver une sortie de crise politique avec les Etats-Unis et les organes de gouvernance globale, qui lui sont affiliés, le Sénat américain, soutenu par la Maison Blanche prépare un nouveau paquet de sanctions, équivalent à une rupture des relations entre les pays, conséquence à laquelle doivent s'attendre les Etats-Unis si le texte est validé. En effet, comment discuter avec un pays qui décide de sanctionner un Président, un Premier ministre, des ministres, etc.? La diplomatie, pour être efficace exige de la culte politique, ce dont manifestement les élites globalistes sont dépourvues. Dans ce cas, il ne reste que le rapport de force - ou la reddition.

Cette "semaine diplomatique" n'a permis qu'une seule chose : ôter tout doute quant à l'incapacité et à l'absence de volonté des Etats-Unis, et des structures qui leur sont affiliées, de parvenir à un équilibre géopolitique, reconnaissant à la Russie, comme tout pays souverain, le droit d'avoir des intérêts propres et de les prendre en compte. 

En proposant l'intégration de nouveaux pays dans l'OTAN, comme la Finlande et la Suède, V. Nuland provoque la Russie, cherchant à ridiculiser ses tentatives de sortie de crise, cherchant à la rabaisser en lui niant le droit d'avoir des exigences internationales - n'ayant pas les moyens de les faire respecter. Elle oppose le rapport de force brute à la diplomatie, elle nie la diplomatie. Cela se passe, alors qu'elle fait pression, avec la Maison Blanche, pour que des sanctions sans précédent soient adoptées contre les dirigeants russes, les grandes banques, etc. Sans oublier les déclarations officielles américaines concernant le refus de retirer ou réduire les forces militaires américaines en Pologne ou dans les pays Baltes ; ne parlons même pas de l'Ukraine ou du lancement de grandes manoeuvre en Norvège par l'OTAN à la fin de ces "négociations".

Cette semaine, avec une violence inouïe, les Etats-Unis ont voulu pulvériser la tentative russe de reprendre la main sur l'ordre du jour international, lui déniant ainsi le droit de se permettre ce genre d'initiative. Sur le fond, la réponse apportée aux propositions russes d'équilibre des forces est claire : nous n'avons aucune raison de limiter nos forces puisque nous ne reconnaissons pas votre force, donc nous ne le ferons pas, nous lutterons jusqu'à la victoire totale, jusqu'à ce que le monde soit enfin complètement global - c'est-à-dire nôtre. 

Mais pour cela, les Etats-Unis ne sont pas prêts à une guerre traditionnelle, qu'ils remplacent par l'instrumentalisation des pays tiers et des conflits aux frontières russes, par l'imposition du calendrier covidien qui permet de déstabiliser les économies et les sociétés tout en fracturant la légitimité des pouvoirs nationaux et enfin par les sanctions. Mais c'est quand même une guerre :

Menendez said the legislation sends a clear message to Russia: “Putin need not collapse his entire economy nor does he need to sacrifice the lives of his own people in a futile attempt to rewrite the map of Europe.”

Le Sénat américains, sous l'impulsion des Démocrates, met en place un paquet de santions inédites selon le Washington Post :

The legislation, obtained by The Washington Post in advance of its release, would impose sweeping sanctions on top Russian military and government officials, including Putin and other leaders, as well as key banking institutions, if Moscow engages in hostilities against Ukraine. It would also target companies in Russia that offer secure messaging systems such as SWIFT, which banks use to exchange key information with other financial institutions.

Concrètement, en cas d'invasion de l'Ukraine, mais aussi d'une escalade militaire significative dirigée vers une tentative de renversement du régime ou d'atteinte à l'intégrité territoriale, le Président américain pourra activer les sanctions suivantes :

  • il sera possible de bloquer les biens accessibles au pouvoir américain et d'interdire l'accès au territoire américain du Président russe, du Premier ministre, du ministre des Affaires étrangères, du ministre de la Défense, du chef de l'état-major russe et d'autres officiers supérieurs du commandement ;
  • trois banques au moins tomberont sous sanction parmi Saberbank, VTB, Gazprombank, VEB RF, RFPI, Banque de crédit de Moscou, Alfa-Bank, Credit agricole russe, Bank Otkrytie, Promsviazbank, Sovkombank, Transkapitalbank ;
  • les Américains n'auront pas le droit de réaliser des opérations financières avec la dette publique russe et les titres de créance des entreprises publiques russes ;
  • il sera établi une liste de sanctions contre les personnes physiques et morales exerçant dans le domaine du pétrole, du gaz et du charbon, de l'extraction et de la transformation des minéraux et d'autres industries ;
  • toutes les possibilités d'empêcher la mise en service de Nord Stream 2 seront envisagées.
Par ailleurs, un chapitre spécial du projet de loi est consacré à l'augmentation de l'aide militaire apportée à l'Ukraine et en Europe à la "lutte contre la Russie". Ceci souligne l'absurdité des déclarations à la mode affirmant que les USA se retirent d'Europe, que leurs intérêts stratégiques sont redirigés vers l'Orient, que l'Europe n'est plus à l'heure du jour.

Le Kremlin a déclaré que si un tel texte est adopté, cela sera équivalent à une rupture des relations entre les pays. La Russie, à diverses occasions ces derniers temps, et les occasions n'ont pas manqué, a réitéré ce type de déclarations : nous allons arrêter de discuter pour discuter, nous allons prendre d'autres types de mesures, nous allons rompre les relations si ceci ou si cela. Le fameux "si" s'est concrétisé, que ce texte soit adopté ou non, puisque les propositions de normalisation des relations adressées par la Russie se sont vues opposer une fin de non-recevoir. 

Et il n'y a aucune raison pour laquelle les Etats-Unis devraient faire marche arrière : c'est leur projet globaliste qui est en jeu, c'est leur vision d'un monde dont il sont le seul et unique centre de pouvoir qui se décide. La Russie, comme pays même relativement souverain, n'y a pas sa place. Et la Russie, comme pays, ne peut pas exister autrement que sur le mode de la souveraineté, sinon elle implose.

Le temps est venu de montrer si ces déclarations des élites russes dirigeantes ne sont que de la communication pour toujours reporter le moment de la décision, espérant qu'un Deus ex Machina descende de Youtube pour sauver la situation, ou s'ils ont la carrure adaptée à un pays qui mérite d'être une contre-puissance dans cette folie globaliste destructrice. Leur marge de manoeuvre est extrêmement réduite, s'ils veulent non pas eux personnellement être pris au sérieux (ce qui est à peine secondaire dans ce jeu), mais s'ils veulent que la Russie, comme joueur international et comme pilier civilisationnel, ait sa place.

 


22 commentaires:

  1. Une petite correction: Suède et non pas Suisse

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  2. Courage au peuple Russe, il ne faut rien lâcher, les Yankees joue les gros bras mais ne représente plus grand chose face à d'autre puissance, Russie, Chine, Iran même en Corée du Nord ils ont fait les malins et sont parti la queue entre les jambes..

    Libérez le monde de ces terroristes allez au bout d'autres nations vous suivrons, montrez le chemin à suivre Mr Poutine, un Belge qui à honte de l'occident et en admiration sur votre sagesse mais malheureusement face à ce genre de personne la paix ne peut passer que par une bonne correction.

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  3. « L'art de la guerre consiste à soumettre l'ennemi sans combattre. » — Sun Tzu

    Votre observation est très juste : « Cette "semaine diplomatique" n'a permis qu'une seule chose : ôter tout doute quant à l'incapacité et à l'absence de volonté des Etats-Unis, et des structures qui leur sont affiliées, de parvenir à un équilibre géopolitique [...] » C'est déjà un premier paramètre établi dans cette confrontation et je doute fort que Vladimir Poutine se soit avancé autant pour retourner tout piteux dans sa niche après un premier refus. N'est-il pas maître de sambo après tout ?

    Je me permets de spéculer.

    Cette première étape de "discussion" tout à fait stérile pourrait bien n'avoir été qu'une mise en bouche, un coup d'ouverture afin de confirmer que l'adversaire reste braqué sur ses positions : « Il faut combattre l’ennemi dans ses plans. » — Sun Tzu.

    L'étape suivante pourrait bien consister à confronter ses certitudes, comme par exemple d'aller titiller les territoires réclamés comme chasse gardée par la Doctrine Monroe, soit Cuba, le Venezuela ou les autres. Questionné à ce sujet hier, Sergueï Ryabkov déclarait « Je ne veux rien confirmer, je n’exclurai rien non plus ».

    L'objectif serait de submerger l'adversaire en l'obligeant à trop s'étendre et à ébranler sa confiance et ses certitudes sans l'amener à combattre, mais à épuiser ses ressources sur trop de fronts. Les États-Unis ont beau avoir quelque 750 bases à l'étranger, encore faut-il avoir les moyens de les soutenir lorsque ça chauffe. Or ils ont eux-mêmes choisi de s'opposer simultanément à la Russie et à la Chine, de même qu'à l'Iran qui a désormais les moyens de menacer les bases US qui l'entourent ainsi que les installations sensibles d'Israël s'il le faut. Et voilà Kim Jong-un qui choisit le moment pour remettre ça avec un missile hypersonique (Mach 10 selon Associated Press).

    Ça fait beaucoup de monde à confronter quand on se croit maître du monde et qu'on n'a pas vraiment les moyens de ses ambitions. Et si on croit pouvoir compter sur les armes nucléaires, il faut d'abord accepter d'être soi-même anéanti. Joe Biden subit peut-être la pression de ses va-t'en-guerre pour entrer en conflit ouvert, mais il n'a pas le soutien de son peuple; il en est à 42,3 % d'approbation ce matin et 51,5% de désapprobation. D'autant plus que la Cour suprême et le Sénat viennent de lui infliger un revers; ses promesses électorales ne valent plus très cher.

    Sun Tzu aurait encore un conseil à lui suggérer : « Qui ne réfléchit pas et méprise l’ennemi sera vaincu. »

    Bin sûr, je ne fais que spéculer.

    _________________
    Bellefontaine

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  4. Qu’est-ce que cela signifierait montrer « une carrure adaptée à la situation » ? Sinon la guerre ?

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    1. Pourquoi tout de suite la guerre? c'est bien simpliste ... COmme je l'ai déjà écrit et dit plusieurs fois, il faut que la Russie sorte de l'agenda globaliste, ce qui signifie arrêter le jeu covidien, remettre en cause les réformes néolibérales de l'enseignement, arrêter le culte numérique et la déstruction de l'Etat, etc. Et cela demande une véritable carrure politique.

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    2. Que veut dire "arrêter le jeu covidien"? Ne rien faire et laisser le virus circuler partout sans protection ni vaccin?

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    3. Dans nos sociétés occidentales "binarisées" et compte-tenu de notre culture cartésienne, chaque proposition possède deux valeurs : le vrai et le faux, le zéro et le un. La culture euro-asiatique est en effet très différente : Entre le blanc et le noir, il existe une infinité de nuances de gris en effet.

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    4. Vous avez vraiment une approche primaire des choses. Les QR Codes et la vaccination obligatoire, qui ne soignent personne comme l'expérience le montre tristement, et qui existent en Russie de facto hors tout cadre juridique dans toutes les régions, doivent être remis en cause. Mais j'en ai déjà parlé des centaines de fois. Vous ressemblez de plus en plus à un petit troll de passage. Bonne soirée.

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    5. Je suis d'accord avec vous pour penser qu'une politique sociale résolument conservatrice est la seule solution pour préserver l'identité russe. Mais quant à sa survie concrète du peuple russe, je ne vois pas comment des mesures intérieures pourraient empêcher les Américains de disposer leurs missiles aux portes du pays. Voilà pourquoi je dis qu'après l'échec patent de toute tentative de conciliation avec l'Occident, il ne reste plus que la guerre.

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  5. Les Russes plieront. Leurs élites les ont déjà trahies. Preuves et démonstrations partout.

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    1. J'espère bien que non. Ce n'est pas clair encore. Il y a eu quelques hésitations dans la politique du covid. Les semaines à venir vont être déterminantes.

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  6. Les Européens sont des imbéciles qui font tout contre leurs intérêts ; Mais sans doute au profit des seuls dominants qui possèdent le capital et les outils de production.

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    1. L'UE, comme le Japon d'ailleurs, et bien d'autres zones géographiques sont des colonies de fait des USA. Les décideurs et les décisions sont respectivement nommés et définies par Washington. Les Européens ne sont pas forcément des imbéciles, juste les dindons d'une farce grotesque qu'ils ne comprennent pas toujours.

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  7. Pourquoi s'évertuer à essayer de discuter avec une oligarchie de psychopathes quand on n'est pas psychiatre ?
    Le mieux à faire est de neutraliser ces psychopathes qui ne comprennent que le rapport de force, du fait de leur culture et de leur histoire (n'oublions pas que les USA ont été construits sur la violence par des parias et des mafieux européens à majorité anglo-saxonne).
    Le temps est venu pour « les mesures militaro-techniques » dont le Kremlin parlait : brouillage électro-magnétique sur les pays représentant un danger (plus de téléphone, de télévision, de GPS, et d'Internet si les Russes mettent le paquet) et destruction ou inactivation de satellites de rélécommunications. Ca risque d'être « Rock-and-Roll » pour certains pays qui abritent des bases de l'OTAN.
    Quant au Northstream II, la Russie s'en tape un peu les cacahuètes, il est plus intéressant financièrement en ce moment d'envoyer le gaz vers l'Asie et de laisser marner l'UE avec du GNL américain.
    Bilan personnel : le jeu de l'Oncle Sam est vide, il bluffe comme il peut, mais la Russie a conscience de ses atouts et joue aux échecs pendant que les chimpanzés à l'autre bout de la table s'entêtent à jouer au poker. La situation ne manque pas de piquant; et que les manichéeens de tous poils se rassurent, la Russie n'a aucune envie de s'impliquer dans un conflit chaud, ça coûte très cher et le jeu n'en vaut pas la chandelle.

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    1. Totalement d'accord avec vous.

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    2. Certaines des mesures "militaro-techniques dont le Kremlin a parlé semblent avoir déjà commencé : https://reseauinternational.net/des-cyberattaques-ciblent-la-pologne-et-lukraine/

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  8. Ce sont des fanfaronnades et rien de plus. Tout le monde sait à quoi s'en tenir depuis le départ "glorieux" des troupes américaines d'Afghanistan. Ils ne font plus peur à personne et encore moins aux russes.

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    1. Tout-à-fait. Et cerise sur le gâteau, l'exclusion des Russes du système SWIFT est perçue par les patrons du secteur privé international comme une tentative piteuse pour les Européens de se tirer une balle dans le pied :
      https://fr.sputniknews.com/20220116/russie-hors-du-swift-le-dernier-recours-ou-une-balle-dans-le-pied-du-business-europeen-1054445629.html

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  9. Pas de conflit chaud ce serait une erreur et un drame humain pour toutes les personnes qui en seraient victimes. Il faut que les séparatistes du Donbass ne prennent jamais l'initiative de la violation du cessez le feu. Par ailleurs la Russie doit veiller à ce que son système bancaire soit complètement autonome vis à vis des USA.

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  10. Reconnaitre l'indépendance des républiques du Donetz et du Donbass, puis dans un second temps imposer une no-fly zone sur leur espace aérien en cas d'offensive ukrainienne/otanienne? Dans un troisième temps, s'impliquer dans un conflit limité à l'Ukraine en neutralisant depuis le territoire Russe, les agresseurs et leurs conseillers, leurs postes de commandement et leur chaine logistique sur l'ensemble du théâtre d'opération.

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    1. Votre scénario tient la route :).
      La Fédération de Russie, sauf erreur de ma part, a déjà distribué dans les Républiques du Donbass 70 % de passeports russes. A vérifier car ce pourcentage me paraît mal défini (70 % de quoi ?). En attenant, si les habitants de ces républiques ont la double nationalité ukrainienne et russe, alors toute tentative de conflit contre ces personnes revient à déclarer une guerre ouverte à la Russie avec toutes les conséquences qui en découleront.

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