La Grande-Bretagne a refusé de délivrer des visas pour les membres de la délégation russe, devant de plein droit participer à la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE se tenant à Birmingham. Il est intéressant de noter à quel point les pays Occidentaux oublient, qu'ils violent ainsi leurs obligations internationales, selon lesquelles ils doivent garantir l'accès des délégations nationales aux organes des institutions, qu'ils hébergent. Je répète, qu'ils hébergent et non pas dont ils sont propriétaires. Mais il est vrai qu'à la guerre comme à la guerre ... J'oubliais : les pays de l'OTAN refusent de se déclarer en guerre contre la Russie ... Alors sur quel fondement - non juridique - ces décisions sont-elles prises ?
Du 2 au 6 juillet se tient en Grande-Bretagne la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE. L'OSCE est une structure, qui a été créée suite aux Accords d'Helsinki en 1975 lors de la Guerre froide, pour prévenir les conflits sur le Continent européen et favoriser le dialogue entre l'Est et l'Ouest et dont l'appellation actuelle date de 1995. Les Etats-Unis, le Canada, l'espace post-soviétique et les pays européens en font partie. L'on voit bien deux ruptures idéologiques, celle de la création, qui devait ouvrir une période de "réchauffement", conduisant en fait à la chute de l'URSS, puis l'acte de cette chute avec une "rénovation" en 1995.
Dans le cadre de cette organisation, les pays qui accueillent les événements doivent permettre l'accès aux délégations des pays membres, au-delà des conflits qui peuvent exister entre eux. Ce qui semble assez logique, si justement il s'agit d'une structure de dialogue, devant permettre de résoudre les conflits.
Or, la Grande-Bretagne a refusé de délivrer les visas aux membres de la délégation russe, privant ainsi la Russie de son droit de participation à l'Assemblée parlementaire. La raison est simple : les membres de cette délégation sont des parlementaires russes, puisqu'il s'agit de la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE. Or, tous les parlementaires russes sont sous sanction des différents pays atlantistes, dont la Grande-Bretagne. De son côté, la Grande-Bretagne a simplement déclaré, que les députés russes étant sous sanction, elle estime qu'elle ne peut sous aucun prétexte leur délivrer de visa.
Pourtant, les parlementaires russes ne sont pas sous sanction de l'OSCE. Et la Grande-Bretagne n'est que le pays d'accueil. Elle viole donc ainsi ses obligations internationales.
Le député russe Piotr Tolstoï, qui est également le président de la délégation russe, affirme que privant la Russie de son droit de participer aux débats de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, les décisions qui y seront prises seront privées de légitimité et donc ne seront pas reconnues par la Russie. Il est vrai que des bruits courts, selon lesquels la question de la privation de la Russie de ses droits de participer à cette organisation, sur le modèle de ce qui a été fait au Conseil de l'Europe et a conduit à la décision prise par la Russie de quitter cette organisation, est à nouveau à l'ordre du jour, mais cette fois-ci pour l'OSCE. Le fanatisme conduit toujours aux mêmes excès.
Cette violation grossière par la Grande-Bretagne de ses obligations internationales rappelle le comportement des Etats-Unis, refusant de délivrer des visas aux membres des délégations russes pour participer aux travaux de l'ONU. Comme si l'ONU était une institution américaine et non pas internationale. C'est exactement le même principe avec l'OSCE. Ces organes ne sont plus des institutions internationales, soumises au droit international, mais des organes atlantistes, soumis au bon vouloir de leur propriétaire.
Que reste-t-il de leur légitimité après cela ? Quel est l'intérêt de leur existence aujourd'hui ? Elles appartiennent au passé et sont désormais incapables de remplir les buts, pour lesquels elles ont été créées. Le conflit ouvert, qui se déroule, va logiquement déboucher sur une nouvelle architecture des relations internationales et donc sur la mise en oeuvre, ensuite, de nouvelles institutions devant garantir cette architecture. Si celles qui existent perdurent, cela signifira la victoire du monde global atlantiste. C'est donc un bon signe de les voir se désagréger.
Diagnostic très pertinent. L'exclusion fanatique de la Russie et de tout ce qui y ressemble du système globaliste qui s'est construit avec elle et non contre elle, participe de l'autodestruction de celui-ci. La désintégration de l'Ukraine par ses propres gouvernants en est le symptôme emblématique (refus de toute négociation sérieuse et sincère, émigration massive de la population, envoi à l' abattage de dizaines de milliers de soldats et territoriaux, éradication de la langue et de la culture historiquement dominante, destruction du tissu économique etc).Un autre pôle -monde est en train d'émerger de cet effondrement.
RépondreSupprimerBonne info, qui ne sera peut-être pas reprise par les chaines de désinfo en continu...
RépondreSupprimerA noter que les zautorités anglaises surpassent toujours en bellicisme, cynisme et cruauté lrs siamoises US et sans doute les cornaquent.
C'est un dimension que la Russie a perçu, évidemment. Et que si elle exerce des représailles, dans le cas probable où le conflit dégénèrerait, la perfide Albion recevra quelque hypersonique claque.
Mais comme dit l'auteur(e), cette réaction hors-cadre, mesquine, révèle l'exaspération des maffieux monarco-financiers qui gouvernent le monde "libre".
Ce refus de la GB est en réalité arrogance occidentale dans toute sa splendeur.
RépondreSupprimerEncore une...
Le gouvernement britannique actuel mené par Boris Johnson est foncièrement russophobe, Johnson étant ataviquement anti-russe depuis toujours. Il n'a pas dû digérer de voir ses mercenaires tués, capturés et bientôt condamnés à mort au Donbass. C'est rigolo quand même, ce type s'appelle Boris et est antirusse...c'est comme si un gugusse s'appelait Moïse et prétendait être antisémite. On sent qu'il y a comme un truc qui cloche dans la tête de ce clown qui s'habille de façon ridicule et qui se coiffe avec une grenade à plâtre jaune. Le plus cocasse est que l'OSCE qui est un organisme européen organise une réunion de dialogue Est-Ouest dans un pays qui n'a plus rien d'européen tellement il est aligné dans tous les domaines sur les USA. Mais on n'est plus à une incohérence près quand on regarde la nullité des dirigeants occidentaux actuels : Trudeau, Biden, Nuland/Kagan, Johnson, Truss, Ardern, von der Leyen, Breton, Macron, Scholz, Baerbock, Draghi,... comparés à Poutine et Lavrov, c'est le jour et la nuit. Pourtant, c'est Lavrov qui avait proposé une réforme de la sécurité au niveau européen, l'OTAN poussant de toutes ses forces pour installer des missiles pointés sur Moscou le plus près possible des frontières de la Russie. On se souvient de sa lettre du 1er février dernier (https://jacquesfath.international/2022/02/05/lettre-de-sergey-lavrov-aux-etats-membres-de-losce-sur-la-securite-en-europe/). L'UE l'a envoyé promener 8 jours après (https://www.euractiv.fr/section/l-europe-dans-le-monde/news/lue-repond-collectivement-a-moscou-et-envoie-ainsi-un-message-dunite/ ). On a vraiment l'impression que nos clowns dirigeants cités plus haut n'ont que faire de la sécurité de leurs concitoyens. Sauf quand le Kremlin fait un test avec un gros joujou très dangereux comme l'ICBM Sarmat, alias Satan II capable de supprimer de la carte la France ou la Grande-Bretagne "in one shot".
RépondreSupprimerMais côté russe, Lavrov a déjà prévenu, ces pitreries ne l'intéressent plus, son pays a en partie rayé l'Europe de ses préoccupations et se tourne résolument vers l'Asie, ce qui est apparu évident lors du Forum Economique de Saint Petersbourg et le fait que le pétrole à destination de l'UE soit vendu désormais à la Chine et à l'Inde.
Alors Atchao les pantins, vous avez le bonjour de Vlad ! Amusez-vous bien entre vous ! On vous enverra une petite boîte de caviar de la Caspienne pour l’apéro :)
PS : A force de traiter la Russie avec mépris, le Financial Times vient de rapporter l’analyse de Fatih Birol, le patron de l’IEA (International Energy Agency) qui prévient de façon alarmante que « Europe has to prepare for total shutdown of Russian gas exports » : donc la Russie pourrait couper complètement le robinet de gaz à l’Europe et rediriger son gaz vers des pays plus amicaux prêts à payer leur énergie au prix du marché. L’UE essaie en effet d’imposer un diktat du genre : « Vous les Russkofs, vous nous mettez à disposition un gaz à moitié prix voire moins sans conditions, sinon on s’en va acheter du gaz à Israël et à l’Algérie ». Israël n’a pas de telles capacités (et sera obligé en plus d’envoyer du gaz vers l’Egypte pour en faire du GNL avant de le ré-expédier vers l’UE, bonjour la facture finale de gaz) et vu que le gouvernement algérien est cul et chemise avec la Russie (son principal fournisseur d’armes de dernières générations), il est clair qu’il ne va pas s’amuser à doubler son partenaire en affaires, il va jouer la montre et demander des investissements colossaux dans le Sahara algérien. On en revient à ce que disait récemment le ministre de l’économie allemand : l’hiver prochain va être très difficile aussi bien pour l’Allemagne que pour les autres pays de l’UE. Merci beaucoup à Mme van der Leyen (von der La Haine, von der La Hyène, von der Liar...au choix) pour couler l’union économique qui la nourrit grassement. Du coup, la plupart des pays de l’UE redémarrent leurs vieilles centrales à charbon. Bonjour le progrès ! On a clairement à faire à des amateurs totalement incompétents sur le plan économique et sur le plan des business internationaux. Regardez la bien, l’UE est en train de brûler et le commandant regarde ailleurs. La Russie quant à elle a pris ses distances vis-à-vis de l’UE et de ses organismes parallèles comme l’OSCE, et se préoccupe plus en de moment de ses projets avec les BRICS (monnaie internationale commune, couverture satellitaire, routes de la soie, etc.). A chacun ses priorités. Tschüss !
RépondreSupprimerSources :
https://www.ft.com/content/f7990162-395f-488e-9d23-13f3cce83e24
https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-allemagne-se-prepare-a-une-penurie-de-gaz-et-releve-ses-niveaux-d-alerte-923023.html
https://fr.timesofisrael.com/signature-dun-protocole-daccord-gazier-entre-lue-israel-et-legypte/
http://lecourrier-dalgerie.com/crise-energetique-en-europe-les-allemands-regardent-vers-lalgerie/
https://www.energynews.pro/europe-vers-un-retour-au-charbon/
https://reseauinternational.net/poutine-la-creation-dune-nouvelle-monnaie-de-reserve-sur-la-base-des-brics-est-en-cours-delaboration/
Magnifique. Merci
SupprimerPS : Grâce à la dernière vidéo d’Alex Mercouris, je suis tombé sur un article très intéressant du RUSI (« Royal United Services Institute for Defence and Security Studies », un institut de sciences militaires sérieux) intitulé "The Return of Industrial Warfare" : https://www.rusi.org/explore-our-research/publications/commentary/return-industrial-warfare
SupprimerLe stock de munitions est de 4 jours pour la France, 8 jours pour le Royaume-Uni et 10 à 15 jours pour les USA en cas de guerre chaude. La Russie n’a pas ce problème, elle a un complexe militaro-industriel qui produit beaucoup de munitions, d’obus et de missiles et qui gère bien ses stocks et sa chaîne d’approvisionnement. Il est clair qu'envoyer des quantités massives d'armes au régime nazi ukrainien a été définitivement une très grosse erreur des dirigeants occidentaux et privera tous les pays concernés de précieuses ressources de défense...Sauf la Russie qui a des stocks de plusieurs mois et la Chine qui est l’usine du monde et qui regarde les pays occidentaux avec beaucoup d’intérêt : quand les USA décideront de les attaquer, ils seront prêts et savent qu’en 3 semaines, l’Oncle Sam sera à court de munitions.
Alors l’OSCE, les USA, l’UE et la Grande-Bretagne dans tout ça ? Juste des mouches qui s’agitent stérilement dans un bocal à propos de l’Ukraine et qui prennent leurs désirs pour des réalités.
Le stock de munitions est de 4 jours pour la France, 8 jours pour le Royaume-Uni et 10 à 15 jours pour les USA en cas de guerre chaude. Ne dites pas cela cela infirme le narratif de l OTAN qui est prêt à attaquer. Cela démonte même totalement l ´argumentation . Bonne journée Camembert.
SupprimerMerci de vos toujours bons articles Madame!! Onu objectivement désagrégée, puis UE, puis OSCE, grande oeuvre réussie de Poutine, par la débilité des monstres du transhumanisme!!
RépondreSupprimerPardon, j'ai fait erreur Conseil de l'Europe, pas UE, mais Ue se décompose aussi!! i
RépondreSupprimerJohnson, comme tous les pantins du DS, sera une image du passé dans peu de temps. Fermer les yeux sur le monde qui change est d'une stupidité grossière. Vive Poutine, vive le monde de paix et d'entraide qui s'annonce grâce à Poutine qui vient de couper la tête du serpent.
RépondreSupprimerPoutine sortira vainqueur de cette guerre que lui fait l 'Otan.
RépondreSupprimerLe dernier billet de Thierry Meyssan daté du 28 juin 2022 est intéressant (https://reseauinternational.net/le-sabordage-de-la-paix-en-europe/) et traite de la façon dont le projet de création d'un empire polonais entre la Baltique et la Mer Noire (projet Intermarium) a structuré la politique étrangère des USA en Europe, notamment grâce à feu l'éminence grise américano-polonais Zbigniew Brzezinski, ce qui a conduit à l'éviction de la Russie des principaux organes d'influence communautaire dont l'OSCE.
RépondreSupprimerLa Pologne est un état maudit dont l'UE doit se débarrasser au plus vite. Cette UE est en train d'imploser lentement mais sûrement. L'intérêt de la France est de quitter cette structure vérolée jusqu'à la moelle, et éventuellement de recréer une structure de coopération économique et sociale basée sur l'Europe du Sud avec des pays de culture gréco-latine (France - Italie - Espagne - Portugal - Grèce), sans oublier de renouer des liens forts avec la Russie et la Chine, de lâcher complètement l'Afrique et l'Amérique du Nord et le Royaume-Uni qui sont constitués soit de poids morts économiques qui ne pourront jamais décoller du fait de leur culture et de leur démographie explosive (Afrique), soit d’empires en voie d'extinction (USA), soit des pays ataviquement anti-français ou trop pro-américains (Commonwealth dont UK et Canada).