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jeudi 7 juillet 2022

Ukraine : Le renseignement américain s'interroge sur l'ampleur de la victoire russe et donc la frontière


La région de Lougansk est libérée, celle de Donetsk le sera et cela ne soulève plus aucun doute, la question qui se pose est désormais de savoir ce qui ensuite se passera. En fait, où sera la frontière étatique de la Russie. Le NYT ce matin publie les trois scénarios fournis par Avril Haines, la directrice du renseignement national américain, qui de toute manière n'envisage pas sérieusement la possibilité de Kiev de reprendre les territoires perdus, mais espère un enlisement du conflit, qui épuiserait la Russie.

La victoire militaire russe n'est pas en question, celle qui se pose est de savoir où seront les frontières russes. Le NYT ce matin a publié un article analysant la proposition des trois scénarios établis par le Renseignement national sur le développement possible du conflit en Ukraine.

"Dans le premier cas, les progrès continus de la Russie dans l'Est de l'Ukraine briseraient la volonté des Ukrainiens de se battre et permettraient à l'armée russe de prendre encore plus de contrôle sur le pays. Ce résultat est le nouvel objectif de Vladimir Poutine, après avoir été vaincu lors de sa première tentative de renverser le gouvernement ukrainien. Dans le deuxième scénario – le plus probable, a déclaré Haines (lors d'une apparition publique à Washington la semaine dernière) – la Russie dominerait l'Est, mais ne serait pas en mesure d'aller beaucoup plus loin. Les deux pays tomberaient dans une impasse que Haines a décrite comme «une lutte acharnée». Dans le troisième scénario, l'Ukraine stopperait l'avancée de la Russie à l'Est et réussirait également à lancer des contre-attaques. L'Ukraine a déjà regagné du terrain, notamment dans le sud du pays, et certains experts militaires s'attendent à une offensive plus large prochainement."

Si l'on décrypte ces propositions, qui n'ont rien de très original, l'on note que les Atlantistes, ne pouvant sérieusement penser faire reculer la Russie, envisagent un enlisement du conflit, une sorte de guerre de tranchées. D'ailleurs, l'article fait plusieurs fois référence à la Première Guerre mondiale. 

Il est vrai que l'article rappelle également que Poutine n'est pas favorable à une mobilisation générale, qui serait selon eux le seul moyen pour reprendre toute l'Ukraine. En effet, déclarer la mobilisation générale serait une erreur stratégique. D'une part, parce que la structure de l'armée russe a été radicalement modifiée ("modernisée") et elle n'est plus adaptée actuellement à la gestion d'une armée de masse, ce qui avait alors été salué par l'Occident comme une grande modernisation  - et l'on comprend maintenant pourquoi. D'autre part, les pays impliqués dans le conflit, à savoir les Etats-Unis et leurs satellites, n'ont pas déclaré la mobilisation générale et la Russie se trouverait alors dans une situation de dangereux déséquilibre à terme si, seule, elle le faisait.

L'Occident pense pouvoir arriver à un pat en fournissant l'Ukraine en armes, soulignant que les ressources russes ne sont pas indéfinies. Rappelons que les ressources occidentales ne le sont pas non plus et le coût sera plus difficile à faire supporter au quotidien aux populations occidentales que russes, parce que si ces dernières se battent pour leurs frères, les Occidentaux ne savent pas très bien pourquoi ils doivent se priver, eux qui ont été ramolis à l'abondance pendant tant d'années.

La question, qui in fine reste en suspend, est celle de la frontière de la Russie. Comme cela est rappelé dans l'article, la stratégie russe a évolué et désormais, la Russie intègre pas à pas les territoires qu'elle reprend, avec l'accord de la population locale. Même les médias français, contre leur volonté, ont bien été obligés de montrer la joie des populations locales à l'arrivée de l'armée russe.


Pour l'instant, personne ne sait où va s'arrêter l'avancée de l'armée russe, d'autant plus que la clé du conflit n'est pas en Ukraine. A la différence de la Seconde Guerre mondiale, il ne suffit pas de prendre Kiev et de faire tomber Zelensky pour gagner le conflit, car l'Ukraine n'est pas la source de décision, elle est le terrain d'action, et Zelensky est resté cet acteur qu'il était, simplement le texte a changé. Mais stratégiquement, la Russie aura du mal à s'arrêter en cours de route avec le Donbass et quelques bouts de régions limitrophes, car elle aura une frontière étatique en état de guerre permanente. C'est le système, qui a transformé l'Ukraine en ce qu'elle est aujourd'hui, qui est le véritable ennemi. 

Le combat, qui se déroule, est à double dimension : l'un militaire, avec l'impératif de contrôle du territoire; l'autre géopolitique, avec l'impératif de renversement de l'idéologie globaliste, qui détruit les pays dans l'intérêt de la puissance atlantiste. Si la Russie avance assez bien sur le premier plan, quand les politiques ne la font pas reculer, elle a plus de difficultés avec le second, car la présence toujours incontournable des élites globalistes dans le pays transforme souvent le processus de déglobalisation en parodie, quand il ne s'agit pas d'un vulgaire sabotage.

La nécessité vitale pour le pays de mener en parallèle ces deux combats, sans provoquer ni une implosion de la société, ni une crise, explique très certainement à la fois le silence sur le but et les moyens d'atteindre ce but, et la précaution qui est prise dans l'avancée.



11 commentaires:

  1. Ne croyez-vous pas que l'implication de ses alliés sur le dernier point ( la déglobalisation ) est attendue. Et que par la même occasion la Russie forcerait un peu la mise en avant d'une Chine maintenant engagée, mais qui freine des deux pieds car pas encore prête militairement, ni économiquement ?

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  2. Le rôle du renseignement est d'analyser, de prévoir et de jouer avec un coup d'avance. Si "le renseignement américain s'interroge", lui qui est sensé apporter les réponses, et que ses interrogations sont étalées sur la place publique, c'est que la perversion du système a fini par pénétrer jusqu'à son coeur même et à y instiller la pourriture. Le cadavre va prochainment se décomposer, mais seulement après qu'il ait traversé la dernière période des soubressauts de la vie qui s'échappe définitivement de lui, soubressauts les plus violents et ravageurs qu'on puisse imaginer.

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    1. Ou qu'il cherche juste à influencer l'un des facteurs l'amenant à des conclusions non satisfaisantes, non divulguées ou non désirées.
      Le renseignement provoque sa propre réalité attendue, il ne se borne pas à recueillir et analyser.
      Pour autant votre constat et prévision sont justes, reste l'échelle temps à définir.

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  3. Salaire Avril Haines en 2020 : entre 1 et 5 millions de dollars US. Source : https://www.650.org/en/wiki/avril-haines-husband-age-and-family-instagram-and-twitter-wiki-biography. Octroyer autant d'argent à une mégère acariâtre et russophobe jusqu'au bulbe rachidien pour avoir 3 scénarios que n'importe quel gamin de Terminale Littéraire pourrait fournir sans trop se casser la tête est un des signes patents que les USA sont en plein effondrement.

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  4. Quand de Kharkov à la Transnitie la Russie aura fait la jonction, courant automne certainement, le gouvernement actuel kevien tombera, peut-être même avant, et sera mis en place un gouvernement pour un cessez-le-feu . Il appartiendra à ce gv de négocier un traité réaliste entre l’ouest pro-russe qui s’établira en républiques autonomes reconnues par Moscou et une Ukraine est qui devra se méfier des manœuvres polonaises et roumaines. Il faut espérer que ce ne sera pas une Corée européenne. Qui peut prédire dans ce cas l’avenir.

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    1. Les gens à l Est de l Ukraine (et particuliérement dans le Donbass) ne veulent plus de république, il veulent tout simplement faire partie de la Russie.

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  5. Faut être prudents , l’armée russe avance à petit pas dans le Donbass et le problème est que la puissance industrielle militaire de l ´UE et des USA dépasse de loin celle de la Russie, et on n’en est que à 4 mois de guerre . Je me garderai bien de faire la moindre prévision.

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    1. Ah bon ? Sur quelle sources vous basez-vous pour faire une telle affirmation ?
      Sur globalpowerfire.com, je constate le contraire. De plus, en termes de stocks de munitions (obus inclus), le RUSI a indiqué récemment que le RU en a 8 jours et les USA 15 jours (et 4 jours pour la France,d'une autre source). Et ceci sans tenir compte des munitions envoyées depuis le début de l'année. La Russie tire en ce moment entre 60 et 100.000 obus par jour (Severodonetsk) leurs usines d'armement tournent à plein régime et on sait qu'ils ont en permanence 6 mois de stocks mini (en cas de guerre terrestre d'attrition). Alors vos sources ?

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    2. "...La puissance industrielle militaire de l ´UE et des USA dépasse de loin celle de la Russie"? Cela n'empêche que les russes avancent manifestement sans crainte de l'otan. Ils ont conscience du danger que représentent cette organisation et connaissent militairement les États membres. Dès lors, leur stock d'armes sera géré conséquemment, il ne s'épuisera pas en Ukraine.

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  6. Il faut espérer que ce ne sera pas une Corée européenne.
    Les circonstances ne sont plus les mêmes.
    L'ouest de ce qui constituait l'Ukraine sera sous protectorat polonais, l'est sera sous protectorat russe.
    Arrivez à ce point, les affaires reprendront, comme le gaz, l'argent n'a pas d'odeur.

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  7. La Russie ne pourra pas faire l'économie de contrôler la totalité de l'Ukraine. Cela ne peut se faire que via le contrôle de sa monnaie et des circuits financiers. Peu importe, dans ces conditions, la frontière.

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