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mardi 13 décembre 2022

Conflit en Ukraine : La pseudo-fuite de Poutine ou comment se contruit le nouveau discours médiatique contre la Russie


Depuis hier soir, les médias français sont saturés d'une information sortie du canal Telegram d'une personne présentée avec excès comme l'ancienne plume de Poutine et vivant actuellement en Israël : le "premier cercle" préparerait en cas de défaite de la Russie et ce depuis le début de l'Opération militaire, la fuite du Président russe vers le Venezuela. L'absurdité du fond et le peu de fiabilité de la source obligent à s'interroger sur la construction d'une nouvelle ligne d'attaque médiatique, lancée contre la Russie : décrédibiliser le pilier du système russe, Poutine. En faisant tomber le pilier, l'idée est de faire s'effondrer le pays. Car les mécanismes de confiance politique sont des mécanismes extrêmement fragiles.

Ainsi, les médias français, à la suite d'Insider, reprennent tous en choeur et comme à leur habitude, sans se poser de questions délicates, la publication sur Telegram d'un certain Abbas Gallyamov. La Dépêche:

"C'est Abbas Gallyamov, consultant politique et ancien auteur de discours pour Vladimir Poutine, qui a dévoilé l'information dans message Telegram, repris par le média Insider."

Pour TF1 :

"C'est en tout cas ce qu'a révélé Abbas Gallyamov, consultant politique et ancien auteur de discours pour Vladimir Poutine, dans un message sur Telegramrepris par le média Insider, en citant des informations internes. (...) Abbas Gallyamov a arrêté de travailler pour le Kremlin depuis 2010 et vit désormais en Israël." 

Et voici  ce qu'a publié cet Abbas Gallyamov, depuis Israël, où il est censé recevoir des infos internes du Kremlin, pour lequel il ne travaille plus depuis 2010 - ce qui ne fait réagir personne ... :

"Ainsi, à partir du printemps, le Politburo de Poutine a commencé à travailler sur un projet sous le nom officieux d'Arche de Noé. Comme son nom l'indique, il s'agit de trouver de nouvelles terres, où il serait possible d'aller au cas où cela deviendrait complètement inconfortable dans le pays d'origine. L'entourage du dirigeant n'exclut pas qu'il perde la guerre, perde le pouvoir et qu'il doive évacuer d'urgence quelque part."

Remarque en passant - "à partir du printemps" : cela voudrait dire dès le départ de l'Opération militaire?

"Au départ, la Chine, proposée, comme on dit, par l'aîné Kovalchuk, était considérée comme la plate-forme principale, mais les perspectives de coopération avec elle ont rapidement déçu les émigrants potentiels. Les Chinois sont trop conscients d'eux-mêmes et méprisent trop les autres - en particulier les perdants. L'espoir, comme il est maintenant devenu clair, ne leur suffit pas. 

Aujourd'hui, l'Amérique latine - l'Argentine et le Venezuela sont considérées comme une plate-forme prometteuse. Je ne connais pas les détails concernant le premier, mais le projet de passer au second est supervisé par Setchine. Il entretient de bonnes relations personnelles avec Maduro et c'est à lui qu'est désormais confiée la tutelle du projet d'évacuation.

Comme on me l'a dit, Yury Kuriline, le bras droit du patron de Rosneft, est directement impliqué dans les travaux sur place ; une personne qui, jusqu'à récemment, était responsable de l'appareil de l'entreprise. Au cours de l'été, il a officiellement démissionné de là et se consacre désormais entièrement à «l'arche de Noé». Il a la nationalité américaine et de bonnes relations. Il est diplômé de l'Université Hayward en Californie, a travaillé dans des structures BP, notamment au poste élevé de directeur des affaires d'entreprise."

Donc, revenons un peu sur le fond : le premier cercle travaillerait tranquillement à l'effondrement de la Russie et à la fuite du Président. Comme si la Chine allait entrer en confrontation géopolitique directe contre le monde global, alors victorieux, dont elle est la grande industrie ... Comme si l'Amérique du Sud était composée de pays à la résistance politique telle, qu'ils seraient à même d'apporter une réelle protection au dirigeant russe en fuite, après la défaite de la Russie, et donc la victoire sans ombrage du monde global ? C'est une plaisanterie ? 

Certes, le discours médiatique reprend le schéma de la fuite des dirigeants nazis lors de la défaite de l'Allemagne nazie. Et comme ils se sont convaincus de leur rhétorique comparant Poutine à Hitler, ils ne veulent surtout pas reconnaître que ces fuites des nazis à l'époque était organisée par les pays occidentaux, qui voulaient les utiliser. Ce qui a été fait. Ils ne risquaient donc rien. Le but était de les faire sortir d'Europe, où justement, ils pouvaient être arrêtés par les Soviétiques et être jugés pour leurs crimes. Actuellement, les dirigeants russes sont en guerre contre le monde global, qui ne va certainement pas leur donner asile. Les têtes dirigeantes doivent tomber après un procès aussi sommaire que politique. Le second rang doit faire acte de contrition et renier son pays, son passé, son existence. Ce qui doit permettre, dans leur idée, la disparition de la Russie.

Et les dirigeants russes comprennent parfaitement, qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur. Ni pour leur survie personnelle et physique, ni pour la survie de leur pays, la Russie.

En plus de l'absurdité de l'annonce, il est amusant de voir que le sérieux de l'auteur n'a absolument pas été vérifié. Abbas Gallyamov, qui a commencé par la comm pour les partis de l'opposition libérale, n'a travaillé que deux années, non comme "la plume de Poutine" ou encore moins conseiller politique, mais il était un anonyme parmi beaucoup d'autres dans le Département de préparation des interventions publiques du Chef du Gouvernement. Oui, du Gouvernement. Et ce, pendant deux années - 2008 à 2010. Il a ainsi de loin croisé la trajectoire de Poutine, lorsque celui-ci était Premier ministre. Avant, il est arrivé de sa province du Bachkortostan et y est retourné, avant d'émigrer en Israël. Il est connu comme commentateur politiste provocateur.

L'on peut dire que c'est effectivement une source d'une fiabilité indéfectible. Et qui mérite d'être reprise par les médias nationaux occidentaux. A moins, que la publication n'ait simplement été commandée, parce qu'il est nécessaire actuellement de continuer à attaquer Poutine, afin de le discréditer. Cela a commencé avec les tonitruantes et invérifiables déclarations de Merkel, affirmant qu'ils avaient trompé Poutine avec les Accords de Minsk dès le départ, Poutine qui se serait laissé berner gentiment pendant 8 ans. 

Poutine étant présenté comme le "joueur d'échecs génial", soit il serait finalement d'une bêtise crasse, soit il serait un traitre. Ou alors, tout ne s'est pas tout à fait passé comme Merkel l'a déclaré. Introduire le doute pour ternir l'image du chef sur le mode de "dites toujours du mal de quelqu'un, il en restera bien quelque chose ...". Or, dans l'idée occidentale, toute la Russie repose sur un seul homme - Poutine. Le faire tomber, serait faire tomber la Russie. Et c'est bien le but de cette guerre, qui n'a pas commencé en février.

Ainsi, depuis quelques temps, à chaque ligne de ce nouveau discours médiatique, l'on voit se construire l'image d'un Poutine, trahissant la Russie. C'est manifestement la nouvelle ligne d'attaque choisie. Mais pour être efficace, ce type d'attaque doit s'appuyer sur un discours crédible. Autant, les déclarations de Merkel ont déstabilisé l'opinion, autant la fuite au Venezuela, quand même, ce n'est vraiment pas crédible.

14 commentaires:

  1. Comment qualifier tous ces radotages, cet amas d'idioties, de délires russophobes? Je ne sais pas si Merkel a trompé Poutine lors des accords de Minsk, mais ce qui est certain, c'est qu'il sera désormais impossible, pour n'importe quel pays, de signer un traité avec les occidentaux, on flairera toujours le piège. Les révélations de Merkel sont ravageuses pour le camp occidental.

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    1. les étasuniens ont signé de l'ordre de 400 traités avec les indiens. Ils n'en ont respecté aucun.

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  2. Israel, Noé... Israel, Noé... Israel, Noé...
    C'est peut-être ça le vrai message... ?

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  3. Ils confondent avec notre neuneu national? Les images récentes de Macron donnent à voir un homme qui, sous des dehors calmes/débonnaires/arrogants, semble quelque peu préoccupé par la colère qui gronde en France...
    Sinon pourquoi repousser la réforme des retraites à 2023?

    Nanker

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  4. Presque aucun dirigeant antioccidental n'a fuit à l'étranger, ni Kadhafi, ni Gbagbo, ni Assad, ni Milosevic, ni Saddam Hussein, ni mollah Omar, ni Maduro, ni Aristide. Evo Morales, seul est parti en exil pour pas se faire tuer. Pourtant, chacun a eu son plan d'exil dans les medias occidentaux. C'est une ritournelle à laquelle nul n’échappe.

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  5. Ce discours qui consiste à calomnier, discréditer, dévaloriser, diaboliser, diffamer et j'en oublie une personnalité et/ou un peuple et/ou une sphère géographique voire toute une civilisation est l'arme privilégiée dont use depuis les siècles des siècles les "élites" de la péninsule dite européenne infectant ainsi leurs populations tout en salissant autrui.

    Ce que vivent la Fédération de Russie, son peuple - toutes ethnies et religions confondues (à part l'intouchable), ses élites gouvernantes dont V.Poutine en ligne de mire, intellectuelles, religieuses jusqu'à la déformation de son histoire - et de l'histoire en général - est chose aisée pour la civilisation du mensonge, expérience oblige.

    "L’histoire n’a d’intérêt que si elle est au service de la recherche de la vérité; elle cesse de s’appeler Histoire dès qu’elle est autre chose". Régine Pernoud, 1909-1998, historienne, médiéviste, archiviste-paléographe française.

    Sans provocation ni haine.
    Sinon, que l'Humilité, la Justice et la Paix prennent le dessus sur notre planète. Elle en a vraiment et urgemment besoin

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  6. L'empire états-unien attaque la Russie sur tous les fronts : économiques, financiers, militaires etc. et maintenant médiatiques. Il s'agit de convaincre les populations occidentales que V. Poutine est un monstre qu'il faut haïr alors que Zelinski est un héros qu'il faut aimer. Ce scénario simpliste inventé comme les autres par les hommes de main des banquiers new-yorkais "nous sommes le camp du bien et nous combattons le mal " peut fonctionner chez les populations occidentales devenues inaptes à comprendre la réalité, à force de censures de mensonges, de propagandes. Il vise à nous convaincre que les Russes sont responsables des crises qui nous détruisent ( crises créées par les dirigeants de l'empire ) afin de nous ancrer dans le conflit contre la Russie. Un conflit sans risque puisque "Poutine se prépare à fuir en Amérique du Sud"...

    Alors que la Russie, pays européen de culture, de tradition, de religion etc. et quasiment intégré économiquement avec l'occident, occupant une place éminente dans le monde multipolaire, jouait un rôle de médiation mondial ! L'empire pourrait ainsi avoir décidé de passer la vitesse supérieure dans son agression contre la Russie. Or, agresser la Russie c'est aussi agresser le monde multipolaire : c'est donc dans une guerre mondiale que l'empire nous amène.

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  7. Source : israheil. Tout est dit :-D

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  8. Tout cela dénote une dégradation exponentielle et irréversible de la psyché occidentale. Ce petit monde des élites est bien habité d'un ensemble de psychopathes, de mythomanes dangereux, desquels il est psychiatriquement illusoire d'espérer la moindre amélioration.
    C'est en tout cas ce que me disait hier en aparté le docteur Sigmund Freud .
    Seule une thérapie de choc peut les neutraliser. Les Russes repoussent cette options tant qu'ils le peuvent, mais la haine, le mépris, la suffisance, les provocations, la lâcheté... les mensonge du monde anglo-saxon (en ce compris l'europe occidentale qui n'a plus d'identité propre) risquent de conduire les Russes à devoir pratiquer l'électrochoc (cela a déjà commencé en Ukraine). A moins que les peuples d'Europe ne se réveillent, ils risquent de goûter à l’apéritif Kinzal, avant de passer au plat de consistance qui sera copieux: l'indigestion est assurée.

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  9. Le but des médias français n'est pas de vérifier les informations,
    N'importe quel clown peut envoyer une info, il suffit de sortir sa fiche et de répéter comme un perroquet.
    Accepter les faux témoignages ou les acheter, ça aussi c'est de l'info.
    Tout est bon pour discréditer, salir Poutine.
    Quand on fait le tour de la propagande médiatique, il n'y a plus personne en Russie, pas d'armes, même pas Poutine :)

    Qui mène la guerre, il n'en a pas en écoutant la propagande !

    La propagande se réveille oubliant ce qu'elle a dit la veille, magie, la Russie menace, la Russie a toutes les armes pour détruire l'Europe, Poutine est de retour.!

    Qui peut croire ces contre-vérités !
    Sûrement pas un stratège de guerre, des abrutis qui reprennent ce qu'ils ont entendus, pour faire un petit résumé au bistrot du coin.
    Je ne prends pas en compte, ce qui veulent entendre ce qui les arrange pour et se faire passer pour des experts ou pour cracher sur la Russie.
    Tout cela me rappelle la Yougoslavie, BHL déjà présent à l'époque pour dire la vérité avec ses amis, toujours les mêmes, des crapules !
    La honte pour les journalistes soit disant Français !

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  10. Nous ne sommes jamais déçu avec les médias mainstream, chaque fois qu'on vérifie ce sont de fieffés mensonges ou des "arrangements" avec la réalité.

    Il n'est pas certains que la stratégie soit gagnant, parce qu'à force de voir des annonces qui ne se produisent jamais, même les plus demeurés des gauchistes pourraient finir par se poser des questions.

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  11. Une propagande, plus elle est grosse, plus on y croit. Comme le disait Audiart un cinéaste français, aujourd'hui mort : Les cons ça ose tout, c'est même pour ça qu'on les reconnaît.

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  12. Votre interprétation des déclarations de Merkel est intéressante. Je n'avais pas compris les choses comme vous. Il me semblait que Merkel s'était laissée aller à un aveu, comme cela arrive parfois, qu'il n'était pas bon de faire car cela montrait la duplicité de l'Allemagne dans toute cette affaire des accords de Minsk. Il me semble que c'est bien comme ça que les affaires étrangères russes l'ont pris, ce qui était plutôt fait pour conforter l'opinion sur la légitimité de l'intervention militaire. Pour vous, ces déclarations ne seraient pas sans arrière pensée, comme si la réaction naturelle du public russe aurait été de blâmer son chef pour sa naïveté.

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  13. De la propagande de plus dans ce monde du spectacle qui tourne au film d'horreur. Cette "hyper normalisation" suis son cours et cela fatigue à force.

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