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jeudi 21 septembre 2023

L'élargissement de l'ONU : la fausse bonne idée, qui fait dangereusement son chemin en Russie


L'important pour vendre une mauvaise idée, c'est de bien la présenter. Et les globalistes sont très forts à ce jeu-là. Au niveau des relations internationales, la fausse bonne idée, qui revient régulièrement sur le devant de la scène, est l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU - au nom d'une plus grande représentativité ou comme dirait Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, maîtrisant avec un naturel non feint le vocable globaliste, pour qu'il soit plus "inclusif". 

Régulièrement, l'on entend parler de la soi-disant nécessité d'un élargissement de l'ONU. Habituellement, la Russie est plus réservée. Pour une raison difficilement saisissable, et le ministère des Affaires étrangères, et le porte-parole du Kremlin, semblent s'incliner finalement et soutenir l'idée elle-même. Et cela, alors que la Russie est en combat contre la globalisation. Pourquoi cherche-t-elle à en renforcer la légitimité et à affaiblir in fine sa position ?

Ainsi, Dmitri Poliansky, le premier vice-représentant de la Russie à l'ONU, déclare avec justesse que :

"Chacun comprend que la composition actuelle du Conseil de sécurité ne reflète pas le monde actuel, nous en parlons activement et plus activement que d'autres."

Jusque-là, le constat est indiscutable. Le système des organes internationaux reflète le monde de l'après Seconde Guerre mondiale, quand l'URSS était un vainqueur et a pu dicter ses conditions, quand elle était en mesure d'influencer la ligne internationale. Pour cela, elle a gagné une guerre mondiale et a payé le prix de plus de 26,6 millions de personnes, dont plus de 8,6 millions de militaires.

La Russie, est-elle en mesure d'imposer un autre ordre international aujourd'hui ou de modifier à son avantage celui-ci ? Aujourd'hui, non. Pour cela, il va d'abord falloir gagner la guerre. L'on ne peut pas profiter des privilèges du vainqueur, tant que l'on n'a pas mené jusqu'au bout le chemin, qui mène à la victoire.

D'une certaine manière, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l'a parfaitement reconnu : il n'y a pas de nouvel ordre mondial, bref le monde n'est pas par magie devenu multipolaire.

"Il est prématuré de parler de l'établissement d'un nouvel ordre mondial"

C'est ensuite que le bât blesse. Peskov de déclarer :

"beaucoup de pays pensent que le Conseil de sécurité de l'ONU doit devenir plus inclusif"

Et Poliansky de préciser : 

"Nous pensons qu'il ne devrait pas inclure des pays occidentaux, mais plutôt des pays qui ont leur propre position sur de nombreuses questions, qui représentent les intérêts de la grande majorité de l'humanité. L'Inde et le Brésil ne suscitent pour nous aucun rejet, nous soutenons leur candidature."

Donc la Russie soutient l'idée d'un élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU, tout en comprenant que l'ONU est contrôlée par les Etats-Unis. Pour ceux qui ont un doute, il suffit de regarder le vote des résolutions à l'AG de l'ONU. Quand certains pays ont le courage de s'abstenir, la Russie estime, que cela est une grande victoire diplomatique, car ils subissent une pression très forte. Autrement dit, elle commence à cautionner le lancement d'un processus, dont elle n'aura pas la maîtrise du développement. Quant au Conseil de sécurité de l'ONU, si la Russie a le pouvoir de bloquer, grâce à son droit de veto, certaines résolutions, elle ne peut faire passer aucune de ses initiatives, qui porterait atteinte à l'intérêt atlantiste. En quoi l'élargissement va-t-il changer la donne ? En rien, c'est une illusion.

Une illusion, qui entraîne une autre question : avec qui élargir ? Imaginons que les Américains soutiennent une plus grande représentativité géographique, ils n'accepteront jamais une plus grande représentativité idéologique. Justement, parce que le monde multi-polaire n'est pas - à ce jour.

La Russie, va-t-elle faire entrer la Biélorussie, la Corée du Nord ou l'Iran ? Non, même si elle en avait la volonté, soyons réalistes, elle n'en a pas les moyens politiques. Quels sont ses véritables alliés ? Il serait bon de ne pas confondre les partenaires économiques et les alliés politiques. Ce n'est pas parce que des représentants de nombreux pays se promènent dans les Forums économiques en Russie avec leurs "plans de paix", qu'ils sont des alliés dans le combat qui se mène.

Dans quel pays, peut-on dire aujourd'hui, que la globalisation est réellement remise en cause par le pouvoir ? Certainement pas au Brésil ou en Inde, pour ce qui concerne les candidatures potentielles avancées. Même en Russie, la situation est loin d'être simple sur ce point. Je vous rappelle le sondage récemment publié par  l'institut de sondage Vstiom, selon lequel un tiers des élites politico-économiques russes soutient en gros la politique extérieure, un tiers demande des concessions et sont prêtes à payer (n'importe quel) prix et un tiers attend de voir qui va gagner (voir notre article ici).

N'ayons par ailleurs aucun doute, que le pas suivant celui de l'élargissement sera celui du renoncement au droit de veto. Techniquement, les Etats-Unis sont aptes à garantir par la majorité, et même à une majorité qualifiée, les intérêts atlantistes. Le droit de veto sera présenté comme non démocratique et la Russie n'aura comme rôle, que celui de légitimation d'une idéologie qu'elle est censée combattre.

Je me demande quel tiers soutient cette ligne d'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU et de dissolution du pouvoir russe ? ... Bloquer l'idée d'un élargissement n'est pas tenir une politique d'isolement, ce dont ont une peur panique les élites russes, mais d'avoir une conscience froide et rationnelle de ses possibilités - à un moment donné. Si la Russie veut modifier l'ordre international, le rendre moins atlantiste, elle doit d'abord mettre en place les conditions nécessaires à cela : elle-même déglobaliser sa ligne politique et remporter une victoire militaire, qui permette de briser le pouvoir atlantiste. 


14 commentaires:

  1. D'une certaine manière, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l'a parfaitement reconnu : il n'y a pas de nouvel ordre mondial, bref le monde n'est pas par magie devenu multipolaire.

    "Il est prématuré de parler de l'établissement d'un nouvel ordre mondial"

    Mais le Monde est déjà de fait, multipolaires.

    Il y a d'un côté les obligés qui feignent de l'ignorer, soit des pays occidentaux qui possèdent peu de ressources.

    Et de l'autre côté les pourvoyeurs, comme la Russie qui depuis quelques années, se tourne vers d'autres marchés.

    Inclure d'autres pays au Conseil de sécurité de l'ONU, tel que l'Inde, le Brésil, ou même le Pakistan, liste non exhaustive.

    Mais c'est une excellente idée, pour parvenir enfin à paralyser un machin (dixit De Gaulle) qui jusqu'ici n'accouchait que de demi mesures, les 3/4 du temps complètement bafouées (intervention OTAN en Libye, conflit israélo-palestinien, ect, ect )

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    1. Le machin ne sera éliminé que lorsque les dynasties bancaires anglo saxonnes installées à New York auront disparu. C'est déjà magnifique que la Russie et la Chine contrôlent le Conseil de Sécurité. Il ne faut surtout pas supprimer le droit de véto.

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  2. " déglobaliser sa ligne politique intérieure ". Excellente conlusion. C'est précisemment ce que ne veulent pas les forces mondialistes russes auxquelles Peskov est rallié. Cet homme est dangereux. La Russie a des ennemis intérieurs qu'il serait temps d'éliminer.

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  3. L'ajout de l'Inde au groupe des membres permanents du conseil de sécurité fait consensus, du moins en apparence, en raison du poids démographique, militaire et économique de ce pays. Toutes les autres réformes proposées sont impossibles à mettre en œuvre en raison de l'absence de consensus. Elles font cependant diversion et retardent la promotion de l'Inde.

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  4. En fait, si Poutine et Lavrov sont du bout des lèvres favorables à un élargissement de l'ONU, c'est qu'il doit y avoir une raison quelque part. Et justement, en lisant la dernière analyse de Meyssan sur le G20, on apprend dans sa conclusion que : " En définitive, les pays en voie de développement ont pris le pouvoir au sein du G20. Ils ne signent plus les textes que leur soumettent les Occidentaux, mais à l’inverse, leur font signer les leurs. Ils acceptent toujours de participer aux généreux projets occidentaux, mais ne se font guère d’illusion sur ce qu’ils obtiendront. Désormais, ce sont eux qui construisent le monde". Ceci explique peut-être cela.
    Ref : https://www.voltairenet.org/article219681.html

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  5. Au contraire de vous, je considère que l'acceptation de principe pour ouvrir la discussion autour de la modification de la composition du CS de L'ONU par la fédération de Russie est un geste diplomatique intelligent.
    Car le chemin entre ce pas et la réalisation effective ne sera probablement pas un long fleuve tranquille. Trop d'intérêts divergents parmi les principaux intéressés, donc wait and see. Mais sans pouvoir rendre la Russie responsable d'un échec prévisible.
    Pour rompre la prédominance des USA & Co à l'onu, il faut donner plus de pouvoir à d'autres. Les alliances se feront par la suite au coup par coup.
    Je comprends que vous n'y croyez pas, moi oui.

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  6. 15.55 - petite remarque : le g20 comprend des pays qui sont très développés.

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  7. Les "globalistes" russes oeuvrent pour faire entrer la Russie dans le moule momdialiste. Les chiens ne font pas des chats.

    Que le Kremlin tolère toujours leur existence est plus que discutable. Et c'est honteux eu égard au 27 millions de morts durant la 2ème GM, et depuis aux victimes des Américains dans le monde.

    Les globalistes ayant pris une place très importante dans les rouages de la société et surtout du pouvoir, le Kremlin devrait donc débarasser la Russie de ces ennemis intérieurs qui se tournent vers l'Occident moderne, dont évidemment des oligarques qui corrompent des politiciens et des cadres des Administrations.

    La guerre réclame de les réduire sinon une "révolution de palais" pourrait se produire ( 1917 ).

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    1. Oui mais s’en débarrasser comment ?

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    2. Ces fausses élites comptent céder la Russie à l’Occident selon les modèles de 1917 et 1991 pour se débarrasser des problèmes accumulés et s'enrichir encore plus. L’Occident les pousse activement à un coup d’État au Kremlin et leur promet une part du gâteau russe. Mais après le coup d’État, ces élites seront éliminées de la même façon que l’élite tsariste, car ils sont usés et en savent trop. Le Kremlin devrait leur expliquer qu'ils ne connaîtront pas la vieillesse tranquille de Gorbachev.

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  8. Si le Kremlin pense pouvoir compter sur l'Inde et le Brésil pour contrer les USA il se trompe. Le Brésil est dans les mains des mondialistes occidentaux et les enfants des élites indiennes font depuis des décennies leurs études dans les grandes universités privées américaines. La Russie devrait plutôt se méfier de la Chine qui est un clône du mondialisme américain, et refuse de se ranger aux côtés de la Russie dans la 3ème GM actuelle.

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  9. Voir la déclaration de Poutine à l'AG de l'ONU 2015.
    Eric BASILLAIS

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  10. Il est temps que la Russie dénonce correctement les buts que les organisations mondialistes pourauivent :
    L'ONU : les crises migratoires
    La FAO : les crises alimentaires
    L'OMS : les crises contre la vie ( covid - injections poisons ARN - IA/5G pour surveillance et pass )
    L'UNESCO : les crises wokistes, transhumanistes, contrôle drs médias
    L'OMC : les crises commerciales avec le rôle de la Chine
    Etc.

    Et que la Russie désigne ceux qui dirigent en sous main ces organisations internationales depuis leur créations.

    Ce sont les mêmes que ceux qui ont déclenché les grandes crises mondiales
    a v a n t .la GM3, depuis les USA, par lea décisions monétaires de leur FED ( propriété des grands banquiers ) qui déclenchèrent l'inflation avant la GM3, les crises énergétiques par les décisions de fermetures de puits aux USA et en Alaska par leur Etat Profond américain et leurs gouvernements fantoches à Washington DC et à Bruxelles.

    Il leur a fallu des années pour construire cette organisation gigantesque et choisir les politiciens corrompus avec leurs Bilderberg, Trilateral, les former et les encadrer avec leur FEM de Davos.

    Celui qui ignore ou fait semblant d'ignorer que les grands banquiers new yorkais possèdent les finances et les grandes entreprises occidentales, organisent le chsos, et ont fomenté cette GM3, ne voit pas les causes profondes des chaos organisés qui détruisent le monde occidental.

    Eradiquer la civilisation chrétienne est leur but qui n'est même plus caché ( Great Reset du FEM ), et racheter les finances des Etats, fonds de pension, industries, terres cultivables...

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    1. Le monde chrétien est mal parti dans cet occident moderne qui est mené par les dynasties de banquiers Kazars Juifs - faux juifs reniés aux USA par les vrais Juifs ( dont les rabins rejettent aussi le Sionisme et l'Etat hébreux ).

      Et les Chrétiens résiduels sont persécutés en Chine, aux Indes, et dans les pays Islamistes.

      Cela fait beaucoup d'ennemis.

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