La dégradation des relations entre l'Azerbaïdjan et la Russie est fulgurante ces derniers mois. Alors que le pays a été institutionnellement créé par l'URSS, Aliyev en arrive à pousser la rhétorique révisionniste atlantiste à son paroxysme et ose parler d'une "occupation" soviétique du pays. Il est évident, que l'Azerbaïdjan a été activée par les forces atlantistes, pour entrer dans le combat contre la Russie. La question reste de savoir jusqu'où cela ira et sous quelles formes ?
La Russie joue un double jeu face à l'Azerbaïdjan : d'un côté, elle tente de ne pas remarquer les dérives "ukrainiennes" du pays en continuant à jouer le jeu diplomatique, en concluant un nouvel accord de coopération économique; d'un autre côté, elle frappe les installations énergétiques azéries en Ukraine et concentre son attention sur la diaspora azérie dans le pays.
L'Azerbaïdjan suit un cours intérieur assez classique dans l'espace post-soviétique après la chute de l'URSS. Afin de construire une identité nationale, il faut non seulement rejeter le passé, mais aussi le réécrire. Les manuels d'histoire sont reconfigurés en fonction de la "nouvelle histoire" du pays. Et Aliyev vient ainsi de déclarer, que l'entrée de l'Azerbaïdjan dans l'URSS a été forcée, mettant en place une "occupation" du pays :
« Cela s'est produit dans les premiers mois de la soviétisation de l'Azerbaïdjan. Après l'effondrement de l'Empire russe en 1917, la République démocratique d'Azerbaïdjan a été établie en Azerbaïdjan. Première république démocratique du monde musulman, elle a été établie en mai 1918. Elle a existé jusqu'en avril 1920, date à laquelle l'armée russe a envahi et occupé l'Azerbaïdjan », a déclaré Aliyev.
Un petit rappel historique rapide : les terres de l'Azerbaïdjan actuel ont été libérées de la Perse par la Russie au 19e siècle, donc à l'époque impériale, ce qui a permis de créer, ce qu'Aliyev appelle la "République démocratique" d'Azerbaïdjan. Sinon, cela n'aurait pas été possible, car le pays n'existait pas en cette forme.
Ensuite, soulignons que "l'occupation" fut manifestement terrible. Les institutions nationales ont été créées "par l'occupant", qui a envoyé les élites, notamment la famille Aliyev, faire ses études dans les meilleures universités moscovites et qui occupaient ensuite des postes-clés dans le pays. Le pays vivait en paix jusqu'à la chute de l'URSS - ce que, par ailleurs, reconnaît Aliyev.
Bref, nous voyons bien la dérive ukrainienne de l'Azerbaïdjan qui, faute de culture institutionnelle historique, fut incapable d'acquérir une véritable souveraineté à la chute de l'URSS.
Dès lors, Aliyev insiste sur l'intégrité territoriale ukrainienne (l'arménienne ne l'intéresse pas), parle d'aide militaire à l'armée atlantico-ukrainienne et vient de faire aux Etats-Unis une déclaration à double sens :
« Nous devons être prêts à la guerre à tout moment. Car les processus mondiaux évoluent dans une direction telle, qu'il est impossible de savoir ce qui se passera demain. Le garant de notre sécurité, c'est nous-mêmes : l'État, le peuple et nos forces armées. »
Décidément, la question des "garanties de sécurité" est à la mode ces derniers temps ...
D'autres pays se font aspirer dans l'orbite de l'OTAN, au détriment de l'intérêt de leurs peuples. Machinations en cours en Moldavie, en Serbie, etc.
RépondreSupprimerQuant aux relations Trump / Kremlin, je ne pense pas que ce dernier se fasse des illusions sur la fiabilité des grandes amitiés en Alaska !
chb
L'Azerbaïdjan veut en découdre avec la Russie... Scénario qui ne va pas durer longtemps une fois que la Russie aura réglé le problème Ukrainien.
RépondreSupprimerAvec les Tchétchènes non loin de la frontière de ce pays confettis, peuplé de 10 millions d'habitants, je serai Aliyev... je ne ramènerai pas trop ma fraise.
Azerbaïdjan Géorgie Kazakhstan Arménie... L'Axe glonsl ne iache pas sa proie : la Russie.
RépondreSupprimerL'Axe global
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