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jeudi 21 février 2019

Billet du matin : Les Fakes News, cette illusion de l'Autre dévoilée



Chaque société crée sa propre illusion, ce voile qui lui permet de recréer une réalité qui lui convienne mieux en fonction des contraintes idéologiques du moment. Ce décalage, donc, entre la réalité et la vision de la réalité normée dans une société a toujours existé. Pourtant, ces derniers temps, le fossé se creuse et la notion de Fake News a envahi notre espace. Qu'est-ce finalement qu'un "Fake", sinon cette illusion de l'Autre dévoilée ?


A travers les médias et les discours politiques, à travers la reconstruction perpétuelle du discours historique, chaque société crée une certaine vision d'elle-même, une illusion qui voile pudiquement certains aspects ou en met d'autres en valeur. Elle se crée également ses amis et ennemis, se focalise sur une certaine échelle du bien et du mal. 

Si notre époque n'échappe pas à la règle, elle semble s'engouffrer dans la fracture grandissante entre un discours par trop décalé, et de la réalité, et des attentes des citoyens, qui se fissure sous la pression conjuguée de deux facteurs s'augmentant l'un l'autre: il ne permet pas de créer une illusion à laquelle les populations veulent se conformer et l'ennemi n'est plus crédible. 

L'illusion produite aujourd'hui par notre société ne peut plus combler les attentes de la population, ne lui renvoie pas l'image d'elle-même dont elle veut se revêtir, qu'elle peut revendiquer et protéger. C'est la raison pour laquelle les mouvements de rejet se multiplient, s'intensifient et ne peuvent être liquidés, comme autrefois, par quelques mesures techniques. Le culte des "migrants", des minorités religieuses ou sexuelles, le dénigrement du mode de vie de la majorité, ce discours dominant n'est pas nouveau. Mais aujourd'hui, il devient normatif, oblige. Il ne laisse plus de place à une vision alternative. Il n'a pu convaincre, il était simplement toléré tant qu'il faisait sourire ou qu'il était possible de s'apitoyer sur les "victimes". Mais l'attitude revendicative et agressive de ces "victimes" a brisé la fragile illusion. Le mouvement des Gilets Jaunes est un des enfants de cette fracture révélée.

La résolution de ce problème exigeant un changement profond que ce pouvoir ne peut se permettre, un nouveau discours est produit, une nouvelle illusion devant protéger le système idéologique en intégrant la contestation et en la dénigrant. Ainsi, les GJ sont antisémites, violents, incultes ... Or, la distance entre cette illusion protectrice et les GJ eux-mêmes est telle, que les "Fakes News" apparaissent : non les GJ n'ont pas inscrit Juden, Les Black blocs ne sont pas inquiétés lorsqu'ils brûlent des voitures ou détruisent des vitrines, beaucoup de GJ ont fait des études supérieures, etc. Et ces faits révélés prennent le nom de Fake News. 

Les Fakes News sont le point de rupture de deux visions du monde, la vérité de l'Autre. Celle que l'illusion doit cacher. Devenue Fake News une fois révélée. C'est pourquoi les médias qui ne permettent pas de maintenir l'illusion ne peuvent plus être tolérés. Comme tous ceux qui ont le malheur d'avoir un autre discours.

Sur un autre plan, l'illusion permet aussi de créer l'ennemi, celui qui va permettre à toute société de dépasser ses contradictions internes pour se souder dans le combat. La Russie est un ennemi admirable à plusieurs points : elle n'entre pas dans le combat direct et ne présente donc pas le danger d'une aggravation non maîtrisée; elle est de culture européenne et donc est un ennemi que les populations occidentales peuvent comprendre ; en plus elle aime l'Occident, qui ne le lui rend pas vraiment et la contient dans cette illusion ancienne de la mythique "âme russe", censée à la fois tout expliquer et surtout ne pas pousser les gens à chercher plus loin, maintenant ainsi la distance nécessaire à la construction de l'image souhaitée.

La Russie est l'ennemi, elle doit être dangereuse. Ainsi les soi-disant attaques chimiques en Syrie, Skripal en Angleterre, car la fameuse "menace russe" n'a de sens que si elle est palpable pour les Européens. Or, la Syrie, c'est loin. Mais en recourant à des constructions de toutes pièces, afin de créer l'illusion de l'ennemi, l'Occident atlantiste fragilise l'illusion elle-même, car les faits sont trop éloignés du discours. L'on apprend ainsi que les attaques chimiques en Syrie sont des mises en scène des Casques Blancs, les Skripal disparaissent dans une nébuleuse d'articles de presse et d'accusations politiques avant toute décision de justice. Les fameux Fakes s'accumulent.

L'illusion de l'ennemi russe se déchire pour laisser place à un système idéologique fragilisé, radicalisé, caricatural, qui n'assume plus son visage, qui, comme le lance Soros, doit imposer sa vision du monde par la force s'il ne veut disparaître.

Cette accumulation des Fakes News, c'est l'échec de notre système idéologique. C'est la contestation assumée d'une illusion dépassée.

2 commentaires:

  1. Très intéressant. Judicieux.

    Effectivement, les mouvements de rejet se multiplient pour les raisons citées, la population n'a plus une image d'elle-même qu'elle peut assumer.

    Les créateurs de l'illusion le ressentent bien. Les journalistes ''baboucheux'' et les artistes aux productions subliminales, qui dansent autour du cheval de Troie, cherchent désespérément de nouveaux vents porteurs.

    ''à nos partenaires européens[...], je les conjure d’entendre la voix des peuples qui veulent être protégés. Je les conjure de ne pas rester sourds à la colère des peuples qui perçoivent l’Union Européenne non comme une protection mais comme le cheval de Troie de toutes les menaces que portent en elles les transformations du monde''. N. Sarkozy 2007. Une adresse inouïe, quasiment artistique.

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  2. J'ai apprécié cette analyse qui à le mérite le mettre le doigt sur une problématique peu visible par nombre vivant encore dans un rêve remplis d'images et de mots subliminaux...dont on ne souhaite en aucune façon et pour le plus grand nombre déchiffrer l'intrinsèque finalité existentialiste! La montée des réactions, dites: "populaires, populistes" pour de soient disant "intellectuels et penseurs" est d'une violence qui nécessairement augmente la réactivité des dit populistes et autres! Ce petit jeux de dupe est hélas la voie qui risque bien de nous montrer des limites mortifères pour tout un chacun! Triste constat...dont nous voyons hélas de commencement de la fin...

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