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mardi 23 février 2021

L'UE à terre, prise dans l'étau du combat entre les Etats-Unis et la Russie



Prise entre les Etats-Unis et la Russie, l'Union européenne est en déroute sur tous les fronts. Alors qu'elle suit aveuglément les Américains dans la politique des sanctions contre la Russie, maintenant sur l'affaire Navalny, essayant sans convaincre de sauver la face, les Etats-Unis adoptent des sanctions, car l'Europe refuse de stopper le gazoduc North Stream II, malgré les nombreuses menaces américaines. Discréditée à l'Est comme à l'Ouest, l'UE n'est plus qu'une parodie de puissance perdue jamais atteinte, mais toujours fantasmée. 

L'UE s'est enfoncée dans la politique de sanctions à l'égard de la Russie, alors que l'intérêt stratégique des pays européens est celui d'une collaboration entre tous les pays du continent, ce que la construction du gazoduc North Stream II démontre. Prise en deux feux, dans un combat qu'elle ne maîtrise pas, cette structure semble se mouvoir au gré des vents, portée de-ci de-là, incapable de maîtriser sa course.

Soumise aux intérêts atlantistes, l'UE entraîne dans sa chute les pays membres, dont une partie sont fanatiquement à la tête de la lutte anti-russe, quel qu'en soit le prix, même au prix de l'indépendance de l'Europe, qu'ils ont depuis longtemps trahie. Voir sur ce sujet mon interview pour RT France ici :


Les ministres des Affaires étrangères européens, pour sauver l'image d'un Borrell dépité et ridiculisé, à l'image de l'institution qu'il représente, se sont vu conduire à adopter le principe de sanctions strictement politiques contre la Russie, en raison de sa désobéissance, puisqu'elle a refusé de libérer Navalny, alors que le "monde libre" l'exigeait (voir notre texte ici). L'UE a besoin de se venger, les pays membres n'ont pas le choix, mais les moyens sont faibles : une liste de quatre noms va être établie par Borrell, qui doit ainsi pouvoir laver son honneur, enfin ce qu'il en reste. Comme en octobre dernier, les Européens, poussés par les Américains, avaient déjà pris des sanctions personnelles contre des institutionnels russes, notamment le directeur du FSB, deux membres de l'Administration présidentielle ou du ministère de la Défense. Sans procès, sans preuves, mais la Russie était accusée d'avoir empoisonné Navalny, elle a été punie. Maintenant, la Russie ne s'est pas pliée et n'a pas libéré Navalny, sans plus de fondement juridique des sanctions vont à nouveau être adoptées.

Finalement, rien ne changera pour la Russie. Les partisans de Navalny sont extrêmement déçus, eux qui avaient préparé une belle liste de "proches" de Poutine. 4 noms et rien d'autres. Un geste purement symbolique, à la mesure du pouvoir réel de l'UE. Un pouvoir faible et timide. Un pouvoir d'apparat, qui permet de déposer des chrysanthèmes et de faire de beaux discours - écrits ailleurs. Est-ce seulement un pouvoir ?

Et quand l'UE tente de défendre, face à ses "partenaires" américains, ses intérêts stratégiques, comme avec la construction de North Stream II, les Etats-Unis montent le ton, adoptent des sanctions, menacent et punissent. Font du chantage : si vous promettez de préserver le passage par l'Ukraine, car l'Ukraine est un élément fondamental du combat avec la Russie, l'Ukraine qui vole le gaz au passage, alors peut-être nous penserons à lever les sanctions contre vous. L'Allemagne avait alors tenté de verser une rançon pour éviter, en vain, les sanctions :

"The German government offered the Trump administration financial support of up to €1 billion ($1.21 billion) in a bid to prevent Washington from imposing sanctions on the Nord Stream 2 pipeline, according to documents published by the non-profit Environmental Action Germany (DUH) Tuesday."

Mais, l'UE a oublié qu'elle n'est pas un "partenaire" des Etats-Unis, simplement une structure d'administration déléguée locale, afin de prendre en main les pays européens et les couper de la Russie, puissance locale à tendance universelle, trop dangereuse pour le monde global atlantiste, qui ne peut se permettre qu'un seul centre de pouvoir. Et ne peut, par ailleurs, se permettre des Etats souverains.

Les Européens, sous l'égide de l'UE, s'enfoncent dans une impasse : instrumentalisés sur leur flanc Ouest, méprisés désormais sur le flanc Est. Le ministère russe des Affaires étrangères s'est déclaré très déçu par cette annonce de nouvelles sanctions. Non pas surpris, déçu. Autrement dit, la Russie s'attendait aux sanctions, mais gardait un faible espoir de sursaut des pays européens, cet espoir a été déçu. Que reste-t-il des relations russo-européennes ? Manifestement, tant que l'UE déterminera la politique étrangère des pays européens, il n'y a aucune amélioration à attendre.

Car, de son côté, la Russie n'a pas l'intention de se plier, comme l'Europe, au diktat atlantiste et promet, si la politique agressive des Etats-Unis à son égard persiste, de passer à une phase active d'endiguement de la politique américaine.

Ballotée entre des puissances, les Etats-Unis et la Russie, qui défendent leurs intérêts stratégiques propres, l'UE a dépossédé les pays européens des leur, les a déposé aux pieds de l'Atlantisme, les a pris en otage, pour finalement vider l'Europe de sa substance et de sa force, la transformer en pitoyable pantin, parfaitement illustré par l'exploit de Borrell en Russie.


16 commentaires:


  1. Si nous sommes dans une vision primaire, comme vous dîtes, force est de constater que vous l’entretenez et ne cherchez pas à en sortir. Entre méchants globalistes agressifs et bons souvernainistes défendant leurs intérêts, le discours ne varie guère. Rien qu’en 2020, la CEDH a condammé 10 fois la France pour ses exactions. Cela montre bien qu’elle n’est pas si partiale que vous voudriez le faire croire. Les droits de l’homme sont effectivement un sujet qui dépasse les frontières. Mais faudrait-il donc laisser les pires tyrans (je ne parle pas de la Russie) tyranniser à loisir leurs sujets, sous prétexte de souveraineté ? Dans n’importe quelle démocratie, l’empoisonnement par un agent chimique d’un personnage politique qui a frôlé la mort ferait l’objet d’une enquête. En Russie, pas le moindre début d’investigation, et passez votre chemin, cela ne vous concerne pas, souveraineté oblige !

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    1. Est ce que la France a été sanctionnée pour ses exactions? Je ne crois pas. Quand à l'empoisonnement chimique mortel du toujours vivant, et bruyant personnage politique, je pense que c'est en effet l'affaire de la Russie, qui sans preuves en main puisqu'on les lui refusent, n'a pas de motif pour ouvrir une enquête.

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    2. On vous accuse d'empoisonnement et, malgré vos demandes incessantes, votre accusateur ne daigne pas fournir la moindre preuve de votre culpabilité, vous faites quoi?

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    3. «Amnesty n’est plus en mesure de considérer Alexeï Navalny comme un prisonnier d'opinion étant donné qu'il a prôné la violence et la discrimination et qu'il ne s'est pas rétracté», est-il indiqué dans une copie de la lettre publiée sur Twitter.
      https://twitter.com/aaronjmate/status/1364242460742942723?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1364242460742942723%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Ffr.sputniknews.com%2Fsociete%2F202102231045264646-amnesty-international-cesse-de-considerer-navalny-comme-un-prisonnier-dopinion%2F

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    4. Parce que vous croyez que le sieur Navalny a été réellement empoisonné, qu'il est un citoyen "lambda" russe comme les autres dans son pays, et qu'il n'ait commis aucune infraction susceptible de le conduire en prison ? Vous êtes bien naïf ou feignez de l'être ! Vous oubliez singulièrement le "maître d'œuvre" dans toute cette histoire, celui qui se trouve à Langley aux États-Unis. Les intérêts supérieurs d'une nation ou d'un Etat sont autrement plus complexes que ce que laisse devener cet article et sont une "chasse gardée" que même les meilleurs investigateurs ne peuvent réellement appréhender en toute objectivité.Alors, que la CEDH veuille ensuite déposer des injonctions de cet ordre,forcément impossibles à satisfaire par le gouvernement russe, prête à sourire.

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    5. "Mais faudrait-il donc laisser les pires tyrans...."? Oui, sauf quand c'est nous qui les installons au pouvoir, alors nous en sommes responsables.

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    6. @Inoshishi

      "Mais faudrait-il donc laisser les pires tyrans (je ne parle pas de la Russie) tyranniser à loisir leurs sujets, sous prétexte de souveraineté ?"

      Lorsque l'on a passé les derniers siècles à tyranniser les peuples,il est toujours piquant de voir les tyrans métamorphosés en "démocrates" distribuer des bons et mauvais points, des sanctions à leurs toujours victimes.
      Franchement, réveillez-vous et regardez le monde tel qu'il est vu par les "sujets" "démocratisés" pour ne pas être surpris.

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    7. "Nous" suppose que ce sont des gens respectueux des droits Humains qui s'égarent" sur les chemins de la "tyrannie", étant entendu que la tyrannie n'est pas occidentale. Or l'histoire de ces derniers siècles prouvent exactement le contraire.

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  2. C'est dommage Madame, que les chaînes d'infos françaises ne vous consultent pas.

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  3. 'Oui, « l’intérêt stratégique des pays européens est [bien] celui d'une collaboration entre tous les pays du continent » européen [Russie comprise], mais depuis 1945, l’Allemagne domine économiquement de nouveau l’Europe [hormis la Russie], et pour maintenir et étendre cette suprématie, elle a besoin de « la construction du gazoduc North Stream II ». Le monde entier est contrôlé par le néo-libéralisme, ce qui fait que chaque pays est pris entre la soumission [même avec sanctions] et la nécessité de faire des affaires, d’où le jeu d’équilibre de l’Allemagne, d’Erdogan, de Poutine, de Xi, [dans un ordre crescendo d’importance]...pour tous ceux qui ont encore quelques « trucs » à faire valoir pour le tenir en respect...

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  4. Entre le pitoyable pantin Borell qui transmet un message clair et l’élégant maître Lavrov qui dissimule la décision d’expulser des diplomates européens le jour de leur rencontre, chacun peut en effet percevoir une différence d’attitude. Et apprécier les mots bien choisis par Mme KBG pour caractériser sans clichés ni parti pris l’actuel ambassadeur de l’UE.

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    1. Bonjour, @Inoshishi, lorsque vous écrivez Mme KBG, l'on comprends très bien que vous vous retenez à peine pour ne pas écrire KGB (...), vous tombez dans les attaques ad hominen, mais n'est ce pas la marque de fabrique des trolls de votre type?
      KG.

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    2. Bonjour, vous tordez les faits souvent ou c'est juste pour rire. Bien à vous

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  5. Bonjour, un autre article eclairant :
    https://tomluongo.me/2021/02/20/merkel-war-germany-over/
    Bien a vous

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  6. Gardons-nous d'imaginer que Biden, avec son premier discours officiel et par sa volonté seule, puisse réorienter le cours de l'histoire du monde. Plus tôt, durant l'année 2020, Heiko Maas, Ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne, a rappelé à Washington que « la politique énergétique européenne doit être décidée en Europe et pas aux États-Unis ». L'achèvement de North Stream-2 marquera immanquablement le succès d'une coopération Berlin-Moscou. Les véritables acteurs de cette construction sont les lobbies de l'industrie et de la finance (Russie et UE) et ils savent précisément ce que cela représente pour le continent européen en termes de retombées économiques.  
    Quant au réseau gazier en Ukraine, il date de l'époque soviétique. Pour rester compétitif, une rénovation complète devient indispensable. A lui seul, il ne serait plus actuellement en mesure d'assurer l'approvisionnement des volumes nécessaires vers l'Europe... Après la réalisation de North Stream-2, on peut s'interroger (spéculer?) du rôle à venir du géant Gazprom en Ukraine. Tout récemment, Dmitri Kuleba - Ministre des Affaires étrangères d'Ukraine, s'est exprimé en faveur d'un dialogue avec la Russie. "Sans une stratégie vis-à-vis de la Russie, il n'y aura ni sécurité ni prospérité pour l'Ukraine". Peut-on encore espérer un raisonnement civilisateur ?

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  7. Merci pour l'article et merci pour les commentaires!
    Je crois moi aussi que si le Nordstream 2 aboutit, cela aura deux conséquences:
    1/ Le glas des dictats des USA en UE.
    2/ La remise à une position plus réaliste de la situation en Ukraine.
    Peut-être même la fin de la guerre civile dans ce pays et un retournement à une politique plus conciliante de l'Ukraine vis à vis de la Russie?
    Tous les espoirs seraient permis !
    Et c'est bien pour cela que les USA vont mettre tout leur poids dans la balance !

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