Billet russe : La Serbie de Vucic ou les dangers de l'hypocrisie au pouvoir

Le problème de la faiblesse des élites gouvernantes en Europe ne concerne pas que l'Europe de l'Ouest. La Serbie est également un très bon exemple de la faiblesse et de la fourberie de ces dirigeants, qui coopèrent totalement avec les Atlantistes, tout en voulant se préserver une réputation de grande indépendance. Ainsi, Alexandre Vucic, le Président serbe, fournit en armes lourdes le front ukrainien tout en feignant l'union civilisationnelle avec la Russie. Le Service russe du Renseignement extérieur a remis les points sur les i et Vucic a botté en touche, comme le pleutre qu'il est.

Le Service du Renseignement extérieur russe (SVR) vient de publier une note particulièrement sèche et explicite à l'égard de "l'ami Vucic" : alors que la Serbie et la Russie sont historiquement des alliées dans les combats et des peuples frères, désormais la Serbie fournit en armes lourdes l'armée atlantico-ukrainienne, qui frappe sur la Russie.

"Le service de presse du Service de Renseignement extérieur de la Fédération de Russie rapporte que, selon les informations reçues par le SVR russe, l'armée ukrainienne est très reconnaissante envers les fabricants serbes d'armes et de munitions pour leur contribution au maintien de la capacité de combat des forces armées ukrainiennes. À Kiev, on constate que les entreprises du complexe militaro-industriel serbe, malgré la pression croissante exercée par Moscou sur Belgrade, augmentent leurs exportations de production militaire vers la zone de conflit entre l'« Occident collectif » et la Russie. Cela a été rendu possible, en grande partie, grâce à des systèmes d'approvisionnement indirect."

En effet, en toute hypocrisie, afin de faire semblant de continuer à ne pas être impliquée dans le conflit contre la Russie et garder de bonnes relations, la Serbie a mis en place des circuits de contournement devant "déserbiser" les armes envoyées pour frapper la Russie.

"Les munitions produites dans les usines de défense serbes, principalement destinées aux systèmes lourds à longue portée, sont expédiées vers les pays de l'OTAN, dans l'intérêt de l'Ukraine, sous forme d'ensembles complets de pièces à assembler. Cela permet à Kiev de recevoir officiellement des produits militaires qui ne sont plus serbes, mais assemblés dans des usines d'armement occidentales. L'assemblage et le chargement des munitions sont principalement effectués en République tchèque et en Bulgarie. Parallèlement, les fabricants serbes sont bien conscients des véritables destinateurs de leurs produits et du fait que leurs missiles et obus tueront des soldats russes et des habitants des localités russes.

 

Selon les données reçues, l'usine Krušík de Valjevo a récemment vendu plusieurs lots importants de kits d'assemblage de roquettes de 122 mm pour le système LRM Grad à l'entreprise tchèque Poličske Stroirni. L'entreprise de défense Eling de Loznitsa a envoyé des kits pour la production de ces mêmes missiles, ainsi que des mines de 120 mm, à l'entreprise bulgare EMKO." 

Une fois l'information révélée, Vucic a fait machine arrière, se plaignant d'être victimes de pressions internes (de la part du complexe militaro-industriel) et externes, le pauvre petit a peur des manifestations ... Mais que maintenant, c'est promis, juré, craché, il ne recommencera pas. Toute la production miliaire serbe ne sera utilisée qu'en Serbie. Les promesses n'engagent que ceux, qui y croient.

Pour autant, la Serbie rétablit le service militaire et Vucic annonce vouloir renforcer l'armée, après une réunion élargie de l'état-major. 

Le prochain pas sera celui d'invoquer la fameuse "menace russe", évidemment à l'insu de son plein gré, sous une double pression intérieure et extérieure. La faiblesse des élites dirigeantes est le principal danger pour nos pays.