L'annonce de la libération est intervenue quelques heures après une rencontre entre le président Alexandre Loukachenko et l'émissaire américain Keith Kellogg à Minsk, la visite au plus au niveau pour un représentant américain dans cet Etat depuis des années, selon l'agence biélorusse officielle Belta.
Immédiatement, Tikhanovski part pour la grande démocratie lituanienne, d'où il fait plusieurs déclarations, dont deux aujourd'hui méritent notre attention.
Tout d'abord, il déclare :
"Nous continuons notre lutte contre Loukachenko"
Autrement dit, alors que la lutte contre la Biélorussie, qui est un allié stratégique de la Russie dans la guerre conduite avec l'Axe atlantiste, était compliquée pour l'Occident par manque de figure pouvant être sacralisée, surtout avec l'échec patenté de Svetlana Tikhanovskaya dans le rôle de la grande égérie révolutionnaire, Loukachenko fait ce cadeau.
Comme le souligne Konstantin Zatouline, premier vice-président du Comité de la Douma pour les pays de la CEI :
Cette mesure [la libération de Sergueï Tikhanovski — NDLR] peut être qualifiée de volonté d'apaiser les relations, non pas tant avec l'opposition, mais avec l'Occident, dont le représentant vient d'arriver en Biélorussie. Je parle de Kellogg. Il s'agissait probablement d'un geste visant à amorcer un changement d'attitude, du moins de la part de l'administration américaine. Pour qu'elle ait une raison de dire que la Biélorussie se démocratise, etc.
Cette volonté de ces élites post-soviétiques, issues de la chute de l'Union soviétique, de quoiqu'il se passe plaire au grand chef, qui manifestement pour elles reste à Washington, n'est pas seulement ridicule, elle est dangereuse. Et pour leur pays, puisque les leçons des révolutions de couleur ne sont manifestement pas tirées, et pour leurs "alliés".
Ce qui nous conduit à la seconde déclaration de Tikhanovski :
Je suis tout à fait d'accord : la libération de la Biélorussie ne pourra commencer qu'après l'effondrement du régime de Poutine. Absolument. Sans Poutine, nous ne serions pas ici aujourd'hui ; tout aurait pris fin en 2020-2021. J'en suis absolument convaincu.
Avec de tels amis, la Russie n'a pas besoin d'ennemis. Cela démontre la faiblesse structurelle des élites post-soviétiques, qui sont restées justement post-soviétiques et n'ont toujours pas pu remettre en cause le paradigme idéologique des années 90, qui les a conduit au pouvoir dans ces pays. Ils n'ont pas coupé le cordon ombilical. Finalement, leur capacité de résistance aujourd'hui dépend beaucoup plus de l'attitude des Atlantistes, que de leurs propres convictions. Au moindre geste d'apaisement, elles se mettent à faire des concessions, des "gestes unilatéraux de bonne volonté", bref à vouloir prouver qu'elles sont toujours compatibles. C'est la radicalité des Atlantistes aujourd'hui qui est la meilleure garantie du combat, qui est conduit contre eux.
Merci Madame Béchet-Golovko.
RépondreSupprimerJe partage votre appréciation. Ont-ils vraiment conscience, ou même envie d'avoir conscience, qu'il n'y a véritablement que deux options sur la table : se soumettre, avec plus ou moins de contorsions, aux piliers philosopho-politiques du globalisme ou se battre à mort pour conserver son identité historique, sociale, spirituelle, et une organisation sociale singulière ?
Cette problématique existentielle existe aussi en Iran, au-delà des rodomontades de façade. Une partie des "élites" iraniennes ont envie de faire avant tout du commerce, comme une partie des élites françaises de la 1ère moitié du XVIIIe siècle ont lutté auprès des rois Louis XV et Louis XVI pour libérer (!) le marché des grains des entraves au capitalisme en phase de poussée (Cf. Turgot, Voltaire et Cie).
Bien sûr, en l'état actuel de perception des réalités et des rapports de force par la majorité des français, pouvons-nous attendre que les autres soient meilleurs que nous ? Non.
La question est de savoir si dans ce monde complètement progressiste, libéré de tout, sauf du diable, il est encore réaliste d'attendre un sursaut. Non, nous irons tous ensemble au-delà du raisonnable et du Bien (en tout cas du moralement acceptable. Cf à cet égard l'assassinat des bébés à naitre). L'Antéchrist, physique ou spirituel, est là, sous des dehors plus ou moins évidents. Je crois que la multipolarité n'est qu'un machin intermédiaire qui ouvre la voie au mondialisme intégral (sauf pour les deux nations élues de Dieu qui conserveront leurs magistères). Certains sont plus pressés (ou plus intrépides) que d'autres. La Chine ne me fait pas rêver, loin s'en faut. Et la Russie non plus.
Merci de votre voix originale, courageuse, intelligente et pour l'instant autorisée.
Vous parlez souvent des élites post soviétiques mais quelle est la principale élite si ce n'est Valdimir Poutine lui-même.
RépondreSupprimerQue pensez-vous de ce commentaire trouvé sur RT ? :
"L'indécision « ambiguë et léthargique » de Poutine face au génocide israélien à Gaza devrait désormais justifier sa destitution de la présidence de la Fédération de Russie. Poutine devrait être remplacé par un président de guerre, doté d'un esprit vif et d'une intelligence militaire exceptionnelle. Poutine est un excellent architecte de la construction nationale, mais la Russie est en guerre et la guerre en Ukraine a pris beaucoup trop de temps. L'Occident se prépare à une guerre ouverte avec la Russie. Si l'Iran échoue, la Russie sera la prochaine à s'en prendre à lui".