Globalisation : L'Arménie en passe d'être digérée par l'Azerbaïdjan

Sous la gouvernance de Pachinian, l'Arménie prend le même chemin, que l'Ukraine et les mêmes causes conduisent aux mêmes effets. Alors qu'elle se prépare à discuter de son entrée dans l'UE, elle a déjà perdu le Haut-Karabakh et l'Azerbaïjan lorgne avec une envie non cachée sur le reste du territoire, jouant ainsi la carte de son maître turc, afin de pouvoir relier les deux territoires de l'Empire ottoman.

Grâce à Pachinan, l'Arménie a perdu le Haut-Karabakh et contre la volonté des populations, offre de plus en plus de terres aux Azéris, provoquant ainsi la fuite des Arméniens de ces villages, par peur des représailles. Mais Pachinian a tourné le dos à Moscou et ni Paris, ni Londres ne vont réellement défendre le peuple arménien. Malgré les critiques adressées à la Russie, décemment, on ne peut lui reprocher de ne pas envahir l'Arménie, puisque le Premier ministre arménien lui-même lui demande de ne pas le gêner ...

Pendant ce temps-là, Alyev, le Président azéri, déclare que l'Arménie en tant que telle présente un danger pour le Caucase du Sud et demande instamment à la France et à l'Inde, qui lui fournissent des armes, d'y mettre un terme.  La raison en a été ouvertement exposée par Alyev :

"Ils (l’Arménie – IF) ne devraient pas servir de barrière géographique entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. Le corridor de Zangezur doit être et sera ouvert. Plus tôt ils comprendront cela, mieux ce sera."

Comme le souligne avec justesse Rybar :

"L’état des forces armées arméniennes soulève cependant des questions majeures : les armes de fabrication française et indienne ne créent pas de potentiel offensif et on ne sait pas dans quelle mesure elles seront en mesure même de permettre d’assurer une défense."

Le fameux processus de paix lancé par les Etats-Unis et leurs satellites européens conduit à sa fin logique : rembourser la Turquie de ses bons offices et lui permettre de digérer l'Arménie par l'intermédiaire d'une reconstitution du territoire avec l'Azerbaïdjan. Nous refaisons un bon de quelques siècles en arrière, les mêmes conflits historiques se répètent, mais à l'époque les Arméniens avaient demandé à la Russie de les protéger, ce qui leur avait permis de survivre. La France n'ira jamais se battre pour eux contre la Turquie. Ne parlons pas même de l'Inde ...

Comme le déclare Medvedev, non sans un certain humour noir, après ces déclarations du Président azéri:

« Je ne serais pas surpris si Pachinian, qui s’est rasé la barbe, se rappelle que l’Arménie est membre de l’OTSC »

Et dans ce contexte, il n'y a évidemment rien de plus urgent pour Pachinian, que de discuter du processus d'entrée de l'Arménie dans l'UE, suivant docilement la voie ukrainienne. Pour la Russie, cela équivaut à la sortie de l'Arménie de l'Union eurasiatique. Or, l'économie arménienne est particulièrement liée à sa zone historique et naturelle de dépendance politique, ce qu'avaient également refusé de voir les Ukrainiens, pour satisfaire à leurs maîtres atlantistes. Les conséquences économiques, et donc sociales, pour un pays qui est déjà très fragilisé par la politique de Pachinian, seront extrêmement difficiles à surmonter. La Russie prévient qu'il s'agira d'une forte augmentation des prix à l'énergie et à la consommation, puisque l'Arménie perdra alors son régime préférentiel, sans parler d'une chute des exportations de 70 à 80%.

L'Arménie, qui a toujours défendu avec passion et ardeur son territoire et son peuple, a-t-elle besoin de cela ? Non, car cette voie est celle d'un suicide collectif. Mais c'est justement ce qui attend les pays et les peuples, qui refusent leur voie historique pour se noyer dans la globalisation. Car ils ne sont plus alors que des instruments dans un jeu, qui les dépasse. L'Arménie et la Géorgie font deux choix stratégiques différents, le premier se condamne à la disparition, le second se prépare à la renaissance.