Une grande maison d'édition anglaise, Penguin Book, a lancé une campagne publicitaire assez étrange dans le métro londonien. Jouant sur la russophobie de bazar et réécrivant les classiques russes à l'occasion. Mais ce ne serait qu'un effet marketing nous explique-t-on. Just business.
La maison d'édition Penguin Book a toute une série de classiques de la littérature russe en version poche, série qui, selon cette édition, se vend très bien. Et pour continuer à intriguer des acheteurs potentiels, l'édition a décidé de lancer cette affiche publicitaire dans le métro:
"Aristocratie, libéraslime, progrès, principes ... des mots inutiles! Un russe n'en a pas besoin"
Cette phrase, mises entre guillemets, est donc censée être une citation - sinon on n'utilise pas les guillemets, ce qu'une maison d'édition doit savoir. Or, ce n'est pas une citation, mais une sorte de "montage" d'une phrase écrite dans un roman de Tourgueniev, Pères et fils (1862), qui traite du choc des générations face à l'émergence d'idées révolutionnaires dans une société encore conservatrice.
Le personnage Eugène Bazarov, étudiant nihiliste, opposé tant au libéralisme montant qu'au mode de vie traditionnelle de ses parents, prononce en réalité la phrase suivante:
«Аристократизм, либерализм, прогресс, принципы, — говорил между тем Базаров, — подумаешь, сколько иностранных... и бесполезных слов! Русскому человеку они даром не нужны».Ce qui signifie en français:
"L'aristocratisme, le libéralisme, le progrès, les principes - disait pourtant Bazarov, - tu penses, tant de mots étrangers et ... inutiles! A un russe, même gratuitement ils ne servent à rien"
Or, la campagne "publicitaire" donne sa citation pour celle de Tourgueniev, en réécrivant le texte et en donnant les paroles d'un nihiliste pour une analyse "objective" de la pensée russe commune. Renvoyant l'image tant appréciée dans cet Occident civilisé d'un russe rejetant la démocratie, les lumières et se complaisant dans la misère et la peur. Juste un peu au-dessus du singe, mais pas encore vraiment un homme.
Comme l'expliquent certains, il ne s'agirait que d'une technique de vente qui met en face certains mots-clés qui renvoient à une vision comprehénsible pour le public. Bref, il ne faut pas s'inquiéter pour l'image de la Russie. D'autres estiment que si les gens se vexent pour cela, c'est qu'il est inscrit dans leur mentalité d'être trop suceptibles, le tout fondé sur une pseudo analyse psychologique de comptoire.
Bref, ne vous inquiétez pas, l'image de la Russie est tellement mauvaise, qu'elle ne peut être aggravée par ce types de campagnes publicitaires, qui par ailleurs ne sont pas du tout russophobes. Pas du tout, c'est simplement que vous avez mauvais esprit. Logique.
A ce stade, la seule chose à faire et de les laisser pour ce qu'ils sont : des nuls!
RépondreSupprimerEn parlant de russophobie, j'ai regardé hier sur Arte (replay Arte+7) un téléfilm allemand intitulé "Les Enfants-loups", prétendument basé sur des faits historiques. Cela se passe en 1947, entre la Prusse orientale et la Lituanie, et l'on y voit les soldats soviétiques se livrer à la chasse aux petits orphelins allemands vivant dans les bois...
RépondreSupprimerhttp://www.arte.tv/guide/fr/047532-000-A/les-enfants-loups
Je ne sais à qui donner la palme de la russophobie en France, j'hésite entre France Culture et Arte.
SupprimerLe journal Le Monde n'est pas mal non plus dans cette catégorie...
SupprimerJe paraphraserai approximativement Natalya Poklonskaya: "C'est parceque la Russie est une nation forte que ses ennemis ont toujours besoin de la rabaisser."
RépondreSupprimerhttps://www.les-crises.fr/le-grand-echiquier-de-zbigniew-brzezinski/
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