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lundi 24 février 2025

Minerais vs. armes : les négociations entre les USA et l'Ukraine sur le point d'aboutir


Trump, qui avait demandé l'accès aux ressources naturelles présentes dans le sol ukrainien en contre-partie de l'aide apportée, annonce que l'accord est sur le point d'être signé, après le premier refus de Zelensky. Autrement dit, d'un côté, les Etats-Unis négocient une certaine "paix", dont les commentateurs s'égosillent depuis quelques jours, et d'un autre côté, il garantit le financement de "l'aide" américaine à la guerre atlantiste conduite en Ukraine contre la Russie. Cela devrait conduire à réfléchir ...

Si personne n'a la moindre idée des concessions, que les Etats-Unis et les élites atlantistes dans leur ensemble, sont réellement prêts à faire lors des négociations dites de "paix" avec la Russie, en revanche leur volonté farouche d'appropriation des ressources naturelles du sous-sol en Ukraine ne laisse place à aucun doute. Selon le NYT :

Le nouveau document stipule que les revenus des ressources de l’Ukraine seraient dirigés vers un fonds dans lequel les États-Unis détiendraient une participation financière de 100 pour cent, et que l’Ukraine devrait contribuer au fonds jusqu’à ce qu’il atteigne 500 milliards de dollars – le montant que M. Trump a exigé du pays déchiré par la guerre en échange de l’aide américaine.

Si Zelensky - et surtout les élites atlantistes, qui le portent - a refusé la première version de "l'offre" de Trump, il semblerait que la force brute soit encore une fois sur le point de remporter la partie. Zelensky et ses "conseillers" examinent la nouvelle offre, qui est censée les rassurer. En effet :

Deux des personnes à qui la nouvelle proposition a été présentée ont déclaré que l’un des rares changements apportés par les États-Unis qui pourrait satisfaire l’Ukraine était la suppression d’une clause plaçant l’accord sous la juridiction d’un tribunal de New York. Cette disposition avait suscité des inquiétudes du côté ukrainien, car elle pourrait affaiblir la position juridique de l’Ukraine en cas de litige. (sic!)

Tout va mieux, en effet. D'autant plus, que la carotte de la "reconstruction" et de l'investissement futur, après la guerre (après la victoire?) est inclue. L'on notera en revanche une clause particulièrement intéressante, en "contre-partie" :

La proposition révisée stipule que les États-Unis pourraient réinvestir une partie des revenus dans la reconstruction de l’Ukraine après la guerre, notamment en investissant dans le développement des ressources et des infrastructures du sous-sol du pays.

Le nouveau projet d’accord comprend également des dispositions sur les revenus des territoires actuellement occupés par la Russie, dans le cas où ils seraient libérés : la part des revenus des ressources versées au fonds à partir des zones libérées serait de 66 %. La Russie occupe actuellement environ un cinquième du territoire ukrainien, y compris des portions importantes de la région riche en ressources du Donbass.

Comment comprendre les négociations de "paix" avec la Russie dans ce contexte ? Pour lui faire accepter politiquement de ne pas gagner une guerre, que sinon elle devrait gagner militairement, en reprenant le territoire ukrainien - si elle le veut, comme l'a déclaré Trump ? 

Parallèlement, une réunion de la coalition de soutien de l'Ukraine est prévue :

Plus de 30 pays participeront aujourd’hui à des réunions en tant que sorte de coalition soutenant l’effort de guerre de l’Ukraine, selon Zelensky, qui a déclaré que les pourparlers se concentreraient sur l’aide militaire et les garanties de sécurité pour faire respecter tout cessez-le-feu potentiel.

La question centrale est celle de l'approvisionnement militaire du front ukrainien. Ce que les Atlantistes appellent pudiquement "l'aide à l'Ukraine". D'une part, différents pays assurent la transition. D'autre part, les Etats-Unis négocient avec violence une "aide", qui soit rentable.

Le document suggère que les États-Unis pourraient envoyer davantage d’aide à l’Ukraine à l’avenir, mais à un prix élevé. Il stipule que l’Ukraine devra contribuer au fonds à hauteur du double du montant, que les États-Unis pourraient lui donner après la signature de l’accord. 

Et il semblerait, que l'accord soit sur le point d'être signé. Car "l'Ukraine a besoin de garanties". Traduction : la part des élites atlantistes, qui veulent une victoire militaire contre la Russie, veulent obtenir des garanties de Trump en ce qui concerne l'approvisionnement du front, puisqu'elles ont accepté son élection. Et Euronews, la voix de son maître, l'affirme : 

Le président du Parlement ukrainien a déclaré que le gouvernement commencerait à travailler sérieusement à partir de lundi (24 février) pour parvenir à un accord avec l'administration Trump sur l'accès des États-Unis aux ressources minérales. (...) Washington demande une réduction de 50 % de tous les revenus générés par les ressources minérales et naturelles de l'Ukraine, ce que les responsables américains qualifient de paiement pour le soutien militaire antérieur. ( ...) Vendredi, le président Donald Trump a déclaré que Washington et Kyiv étaient sur le point de conclure un accord. "Je pense que nous sommes assez proches, oui. Je pense qu'ils le veulent. Ils se sentent bien à ce sujet. Et c'est important, c'est une grosse affaire, mais ils le veulent et cela nous permet de rester dans ce pays et ils en sont très heureux", a-t-il déclaré.

Si l'on examine ce processus dans ses différentes dimensions, il semble que finalement la paix proposée aujourd'hui par les Etats-Unis à la Russie se différencie stratégiquement assez peu de celle recherchée par l'ancienne administration présidentielle américaine. En fait, ce n'est pas tant le principe de la guerre, qui les dérange, qu'une guerre "pour les idées", une guerre financièrement non-rentable. Voici la principale différence entre les Administrations sur ce dossier.

 

4 commentaires:

  1. Ce qui se passe dans ces dernières semaines autour des negociations sur l'Ukraine à la suite de l'élection de Trump, m'évoque le titre du western "Le bon la brute et le truand". Indépendamment du script du filme que j'ai pas regardé, le Bon je l'atribue à Poutine dans un nids de vipères a plutôt le dos au mur, pour la Brute et le Truand entre Trump et Zelinsky c'est difficile de choisir lequel de ces deux autres es incarnent le mieux tellement ils ont le don de si bien jouer les deux en un seul. Mais puisque il faut départager je verait Trump en Brute et Zelenski en Truand.

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    1. On aura donc ici Macron et son "ambiguïté stratégique" face à un mâle alpha, Trump ou Poutine https://www.youtube.com/watch?v=sXE_tPTK1VI

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  2. Évidemment qu'il n'y a aucune différence dans le but poursuivi entre les deux administrations US
    L'hegemon mène toujours la même politique hégémonique en Europe centrale et orientale
    Seules les méthodes changent
    De même que l'OTAN reste et restera l'outil de la domination géopolitique et militaire US en Europe
    Bref....
    C'est qui les dindons de la farce à la fin?

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  3. Quel action salutaire en politique étrangère peut-il ressortir de la culture yankee?
    Le slogan subliminal qui les habite c'est "Money Money !!!" c'est leur obsession et pour l'anecdote le personnage de l'oncle Picsou qui date de la fin des années 40 n'a pas été inventé ailleurs et à bien y regarder est-ce que Trump n'en a pas la gueule d'un oncle Picsou? en poursuivant cette fois dans la pure mauvaise langue, la couleur de sa chevelure on peut se demander si c'est du naturel aussi proche de celle d'un lingot, à force de se regarder dans la glace on peut lui deviner les consequences...
    En tout cas il y a quelques decennies aux States au niveau ouvriers/employés dans les relations interpersonnelles lors des premiers échanges entre des inconnus qui paraîtraient partis en sympathie la première question ce n'était pas d'où tu viens ou où tu habite mais combien tu gagne.

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