Voir: http://izvestia.ru/news/562154
http://www.gazeta.ru/comments/2013/12/09_e_5795241.shtml
http://www.gazeta.ru/comments/2013/12/09_e_5795241.shtml
L'oukase présidentiel mettant fin à l'agence de presse RIA-Novosti et à la radio la Voix de la Russie, qui diffusaient également à l'international , pour créer une nouvelle structure, Rossiya Sevodnia (La Russie aujourd'hui), est le signe d'une sérieuse réorganisation de la communication de la Russie à l'international.
RIA-Novosti avait été créée par Staline lors de la Seconde Guerre Mondiale et développée sous l'Union Soviétique, pour diffuser des informations sur le point de vue de la Russie dans de nombreuses langues, à l'instar de la Voix de la Russie. Ces derniers temps, RIA-Novosti avait pris un tournant plus que libéral, voire mondialiste, qui ne correspond pas à la ligne politique russe, particulièrement étrange pour une agence de presse étatique.
Toutefois, cette divergence reflète la lutte en place au sein de l'Etat. Sous Medvedev, il était question de privatiser les agences de presse, même RIA-Novosti, ce qui est également très surpenant, vue la spécificité de ce type de structures dans tous les pays.
A l'heure où la Russie est fortement critiquée dans un monde en cours d'uniformisation et d'aculturation, elle a besoin, pour faire passer son message, pour défendre et expliquer ses positions et ses choix de société, de mieux coordonner son discours. Ce qui est lancé par la création de la nouvelle agence de presse La Russie aujourd'hui.
Comme l'explique S. Ivanov, qui dirige l'Administration présidentielle, s'il y a une raison économique, à savoir la réduction des frais de financement des masses médias, le but est également de renforcer l'efficacité des médias étatiques, quand la Russie développe une politique autonome, défend strictement ses intérêts nationaux. Cela n'est pas facile, mais faisable, selon Ivanov.
Pour diriger cette nouvelle Agence, Dmitri Kicelev a été choisi. Il s'agit d'un journaliste emblématique, grand professionnel depuis longtemps. Les médias libéraux lui reprochent d'avoir travaillé àl'époque soviétique, ce qui est un signe de parti-pris idéologique. Dans cette logique, il faudrait renvoyer tous les journalistes de plus de 35 ans, pour être certains, qu'ils n'aient même pas été formés sous l'époque soviétique. Ou même tous les journalistes, car ceux qui enseignent dans les écoles de journalisme n'ont plus 20 ans depuis longtemps et peuvent parler d'un temps que nous ne connaissons pas.
Bref, D. Kicelev ne va pas défendre l'idéologie libérale mondialiste, même si son discours n'est pas soviétique, mais analytique et national. La bulle libérale frise alors l'hystérie, comme l'illustre l'article de gazeta.ru mis en référence plus haut, et critique la nouvelle propagande d'Etat.
Autrement dit, lorsqu'il s'agissait d'une ligne libérale mondialiste, ce n'était pas de la propagande, mais quand il s'agit de défendre les intérês nationaux, c'est de la propagande. Logique. D'une certaine manière. En tout cas compréhensible. Le clan Medvedev vient de perdre son outil de propagande et ça énerve. Ca c'est logique.
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