Les relations entre la présidence et le Gouvernement continuent à se détériorer. Lors de la réunion des ministres hier, sur convocation du Président, le ton fut assez sec.
Le ministère de la santé attaqué pour l'incompétence de sa réforme du système de santé, notamment en ce qui concerne l'augmentation des salaires des médecins. L'argent a été envoyé par le budget fédéral aux régions, qui ont confirmé l'avoir reçu. Les régions ont envoyés tous les documents confirmant l'utilisation des fonds. Les médecins n'ont pas vu l'argent.
Questions au ministre de l'enseignement sur la réforme de l'enseignement, questions également sur l'état d'avancement de la réforme des retraites. Le texte serait prêt, mais le Gouvernement ne le met toujours pas en discussion, ni au Parlement, ni auprès de la population.
Le Président souligne que de cette manière, en se contentant d'une mise en oeuvre strictement formelle des oukases présidentiels fixant les grandes lignes de la politique publique et des buts à atteindre d'ici quelques années, le Gouvernement se discrédite, ne tient pas compte des attentes de la population.
Jusque là, on ne peut que soutenir cette position. Mais alors, le Président dit que chaque ministre devrait être personnellement responsable pour son domaine. Et ici surprise...
Puisque, justement, les ministres sont responsables. Bien sûr, il ne s'agit pas d'une responsabilité pénale. Leur responsabilité n'a pas à être engagée uniquement devant les tribunaux lorsqu'ils détournent des fonds publics.
Ils ont une responsabilité politique. Le Premier ministre aussi. Il sert d'ailleurs à cela, un fusible de sécurité du système politique. Le Président doit s'en souvenir. Et doit avoir le courage politique de l'utiliser. Mais pour ça il faut de la politique. Il faut gouverner.
L'on a envie de rappeler cette phrase prononcée au futur Empereur Alexandre 1er pour le pousser à gouverner à la mort de son père:
«Хватит ребячиться, ступайте царствовать!» (Arrêter de faire l'enfant, il est temps de gouverner!)