La position agressive de la France et de l'Allemagne dans le show international Navalny conduit la Russie à réagir. Comme le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov l'a déclaré, si Navalny a été empoisonné, ce ne peut être que dans l'avion l'emportant vers l'Allemagne ou en Allemagne. Quant aux sanctions adoptées contre la Russie, concernant notamment le directeur du FSB et le vice-président de l'Administration présidentielle, elles appellent une réponse équivalente contre les dirigeants des organes d'Etat en France et en Allemagne et celles-ci déjà adoptées seront bientôt communiquées. Maintenant une question à nos dirigeants européens : ce jeu anti-russe autour de la résurrection de Navalny entre dans les intérêts des pays européens ? Ou bien, l'Europe est-elle officiellement utilisée pour défendre d'autres intérêts, contradictoires avec ceux des pays européens, pour lesquels la consolidation des relations interétatiques sur l'ensemble du continent européen, comprenant donc la Russie, est stratégique ?
Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog où nous allons tenter de décrypter l'actualité politique russe, donner la dimension de toute sa richesse et sa complexité. Sans clichés et sans partis pris. Sans vouloir plaire à tout le monde.
vendredi 13 novembre 2020
jeudi 12 novembre 2020
L'enseignement supérieur en Russie : exemple de désorganisation et globalisation de la gouvernance à l'ère du Covid
Après le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, le ministre russe de l'enseignement supérieur de la recherche a lui aussi adopté un acte normatif mettant les établissements supérieurs de Moscou et Saint-Pétersbourg dépendant de son ministère à distance jusqu'au 6 février 2021 et recommandant aux autres régions de le faire aussi en fonction des recommandations de l'Agence fédérale de la consommation, qui est en toute logique post-moderne en charge du coronavirus. Mais surtout, cette Agence collabore très étroitement avec l'OMS, depuis l'arrivée du coronavirus. J'avoue que pour un juriste la nouvelle hiérarchie des normes et des organes en Russie à l'ère du Covid laisse pantois. En tout cas, elle illustre parfaitement ces nouveaux mécanismes de globalisation, laissant à l'Etat l'apparence de la gouvernance, quand les décisions sont finalement prises ailleurs. Ce qui se passe avec l'enseignement supérieur l'illustre parfaitement.
mercredi 11 novembre 2020
Le monde du Covid s'installe dans la durée ... et dans le totalitarisme
Quelle chance de voir ce qu'est un monde progressiste ! Qui aurait pensé, il y a un an de cela, que nous serions docilement plus ou moins coincés à domicile, en tout cas culpabilisés dès que l'on met un nez insolent dehors, libre, au grand air, alors qu'il n'y aurait pas de nécessité impérieuse de ne pas s'autoconfiner ? Qui aurait pensé qu'il deviendrait criminel de voir ses proches, de faire des bisous à sa grand-mère, de chahuter avec ses frères et soeurs ? Qui aurait oser imaginer des prétentieux affirmer sur les plateaux-télés que Noel et Nouvel An doivent être remis dans les cartons de l'Ancien monde, du monde libre, puisqu'ils sont devenus des "clusters" désormais et que le confinement est lui le mode normal et permanent d'existence ? En France, on joue carte ouverte, à Moscou et en Russie on tente une version adoucie, mais l'enjeu est le même : mettre à mort la civilisation dans laquelle nous avons grandi et favoriser l'impasse de ce nouveau monde, inhumain. Inhumain dans le sens direct du terme, puisque l'Homme n'y a plus sa place, puisqu'il n'est qu'un danger pour l'autre et pour soi, puisqu'en toute logique il doit donc en disparaître dans son humanité et n'être qu'un sac de molécules hermétiquement fermé par le nombril. Ce que je me demande, c'est ce qu'il faudra encore pour qu'une force politique puisse regrouper les mécontentements individuels. Car de ce côté, c'est la grande pénurie ...
mardi 10 novembre 2020
Biden / Trump : le tribunal médiatique contre la justice
Le spectacle des élections américaines continue à mettre en échec l'objectivité de nos médias, qui, majoritairement rangés derrière le clan globaliste Démocrate, réécrivent le processus électoral pour faire de Biden un vigoureux vainqueur et de Trump un perdant perdu et abattu. Puisque d'un côté vous avez des manifestations organisées sur le modèle des révolutions de couleurs avec des félicitations anticipées des pays satellites, parfaitement dociles, jouant le rôle de la légitimation internationale et de la grande famille. Quand la famille prime le droit, cela s'appelle la mafia. De l'autre côté, un combat juridique, demandant un recompte et une vérification des votes et le Département de la Justice qui tente de normaliser juridiquement, autant que cela soit possible aux Etats-Unis, un processus non pas archaïque, mais parfaitement adapté à la manipulation pour "corriger" le vote populaire en cas de désaccord avec les élites. Ce à quoi nous assistons avec la mise en scène d'une victoire de Biden.
lundi 9 novembre 2020
L'OMS et le coronavirus : quand la gouvernance globale n'est pas une fantasmagorie
Dès que l'on ose parler de gouvernance globale, l'on vous traite de conspirationniste, ce qui est devenu très pratique pour bloquer toute question dérangeante. Nous sommes en effet, et c'est en soi une bonne chose, tellement habitués à nos dirigeants, plus ou moins compétents mais dirigeant, que l'on ne peut imaginer que dans un nombre grandissant de dossiers, ils ne soient devenus que des marionnettes n'ayant quasiment plus de marge de manoeuvre. Et le Règlement sanitaire international de l'OMS, discuté après la chute de l'URSS et adopté en 2005, est formel : les 194 Etats qui ont ratifié ce Règlement s'engagent dans tous les domaines sanitaires à s'aligner sur les décisions prises par l'OMS. Autrement dit, il a bien fallu attendre la chute de l'Union soviétique, qui par son existence bloquait la globalisation, pour voir s'épanouir les instruments juridico-politiques de gouvernance globale. Il a fallu cette crise tombant parfaitement à propos du Covid, pour que ces instruments prennent toute leur ampleur. Et la souveraineté des Etats, comme nous le voyons aujourd'hui, n'est qu'une illusion bien utile permettant de leur faire porter la responsabilité sociale de décisions qu'ils ne prennent pas.