Посидите еще: Pussy Riot продлили арест, чтобы "спасти" от верующих
Voir également: http://pravo.ru/news/view/71347/
Les activistes du groupe punk féministe Pussy Riot sont a nouveau passées devant le tribunal. Il s'agissait de la prolongation du délai de leur détention préventive jusqu'au 24 juin. Le juge a suivi les recommandations du Procureur, "dans l'intérêt des prévenues".
Les faits sont simples, leur qualification pose problème. Le 21 février 2012, dans le coeur de la cathédrale du Christ Saint Sauveur à Moscou, un groupe punk prend possession de lieux, devant des fidèles de l'église, et branchant leurs instruments chantent une chanson provocatrice contre le Patriarche, Poutine, la religion, le pouvoir. Elles sont arrêtées.
Jusque là, la situation est plutôt claire. Rien de surprenant. Chacun a le droit d'exprimer ses opinions, en prenant ses responsabilités. La responsabilité étant le corollaire de tout liberté.
Mais la question qui se pose est la suivante: est de l'incivilité? cela tombe-t-il sous le coup de la liberté de l'art? est-ce une infraction pénale?
Leur incarcération a choqué une partie de la population. Pour certains, il ne s'agissait que d'une provocation, qu'il n'est pas nécessaire d'incriminaliser. Pour d'autres, c'est une forme artistique d'expression, forme moderne, peut être chocante, mais artistique. Donc l'art devant être libre, il ne devait pas y avoir de poursuites.
Une autre partie de la population, qui ne regroupe pas uniquement les croyants, considère cette "manifestation culturelle" comme une atteinte non seulement à la religion, mais également à la culture russe en tant que telle. De leur point de vue, il est tout à fait normal de poursuivre pénalement les membres de ce groupe punk.
La question est sensible et n'a pas de réponse objective. Qu'est-il possible de qualifier d'artistique? Ou finit l'art pour laisser la place à une provocation vulgaire et gratuite? Quel message "artistique" le groupe punk voulait-il faire passer?
Toute expression n'est pas de l'art. Fixer objectivement la frontière est impossible. Elle existe inconciemment en chacun de nous, elle va dépendre de notre histoire, de notre culture et de nos sensibilités. De la société dans laquelle nous vivons et de celle dans laquelle nous voulons vivre.
Et même ici, le droit n'est pas un rampart absolu, il est le reflet de la société.
Il reste en tout cas une règle de bon sens: non seulement la reconnaissance, mais le respect de la liberté de l'autre. Et cela fonctionne dans les deux sens.