Si le Brexit ne va pas forcément entraîner dans ses pas une vague de sortie des pays de l'UE, faute d'une élite politique apte à reprendre les rênes du pouvoir dans nos pays, il enterre l'illusion d'une Union européenne démocratique au service des peuples. A ce sujet, et le discours de Nigel Farage, et la manière dont le micro lui a été coupé juste avant que le mot "souverain" soit prononcé, quand des drapeaux nationaux britanniques ont heurté la sensibilité de la présidente McGuinness en même temps que le règlement intérieur, illustrent la profondeur du conflit dont nous sommes témoins. "La mondialisation contre le populisme" disait Farage, à moins que ce ne soit la mondialisation contre la démocratie, les deux n'étant pas compatibles. Ce que prouve l'UE.
Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog où nous allons tenter de décrypter l'actualité politique russe, donner la dimension de toute sa richesse et sa complexité. Sans clichés et sans partis pris. Sans vouloir plaire à tout le monde.
vendredi 31 janvier 2020
jeudi 30 janvier 2020
Réforme constitutionnelle russe : le Conseil de l'Europe aux prises avec la souveraineté des Etats
Le débat sur la réforme constitutionnelle russe est arrivé jusqu'au Conseil de l'Europe, qui, comme nous l'avions sans difficulté prévu, s'est indigné de ce qu'un Etat membre ose encore penser à garantir sa souveraineté, sans pour autant savoir comment s'y prendre. Ici aussi l'Ukraine a été utile pour faussement soulever la question de la supériorité de la Constitution sur le droit international, "originalité" décriée qui est pourtant historiquement le lot des Constitutions, au moins en Europe occidentale. La balle est renvoyée à la Commission de Venise, qui va devoir se prononcer, finalement sur le droit des Etat à être souverain. L'enjeu est simple : dans ce monde global, il faut réussir à fixer formellement la fin de la supériorité formelle du droit national - les instances européennes vont-elles oser le pas?
mercredi 29 janvier 2020
Réécriture de l'histoire : quand les Etats-Unis s'attribuent la libération du camp d'Auschwitz par l'armée soviétique
Les tentatives de réécriture de l'histoire se multiplient ces derniers temps sous l'effet de la radicalisation du combat mené par le Clan atlantiste, pour faire passer les Etats-Unis d'une position dominante à un monopole. Afin de justifier les interventions militaires en dehors de tout cadre légal, les régimes d'occupation et d'expropriation menés sur les territoires étrangers en fonction des intérêts économiques et stratégiques des Etats-Unis, il est fondamental que le pays soit présenté comme le seul représentant du Bien, le reste ne pouvant alors qu'être le Mal (en l'occurrence la Russie). En ce sens, la Seconde Guerre mondiale doit être réécrite au profit des Etats-Unis et l'inculture grandissante actuelle facilite la tâche. Chaque symbole est attaqué, chaque épisode est retravaillé, patiemment et constamment, jusqu'à épuisement des résistances. Maintenant, c'est au tour de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau par l'armée soviétique, que les Etats-Unis eux-même s'attribuent. Et ce n'est pas une erreur, c'est une stratégie : face à la résistance de la Russie, les Etats-Unis doivent se mettre en situation de monopole - sinon le monde global ne peut être.
mardi 28 janvier 2020
Le problème de la démultiplication des partis politiques en Russie
De nouveaux partis politiques en Russie sont appelés à venir rapidement compléter la myriade des groupements déjà existants, dont le rôle politique de la majorité d'entre eux reste plus que douteux. Cet éclatement extrême du paysage politique ne permet pas de structurer un discours politique cohérent et constructif : la faiblesse de l'opposition entraîne la fragilité fondamentale du pouvoir. Un danger pour la stabilité du pays apparaît quand le système des partis politiques ne permet plus la représentation dans les organes de pouvoir de la pluralité des points de vu, mais la préservation des intérêts d'une élite politique de plus en plus éloignée de la population.
lundi 27 janvier 2020
L'Ukraine relance le conflit dans le Donbass : le calendrier atlantiste l'exige
Après la trêve de Noël, l'armée ukrainienne a commencé à intensifier les tirs dans le Donbass. Alors qu'il y eut la fameuse et inutile réunion du Format Normandie, alors que la presse cherche à évacuer un conflit qui ne termine pas derrière les énièmes promesses désavouées d'une Ukraine, dont le seul intérêt aujourd'hui sur la scène internationale, est justement l'entretien de ce conflit. L'Ukraine, devenue territoire faute de n'avoir su être Etat, ne peut plus se permettre l'indépendance, car elle a rendu les rênes du pouvoir. Si elle ne veut pas être laissée à l'état de friche sociale, elle n'a pas d'autre choix, que celui d'offrir son territoire et son peuple au jeu atlantiste qui la dépasse.
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