Afin de mettre en conformité la législation de Moscou avec la législation fédérale, les députés de la Douma de la ville analysent les modifications permettant la mise en oeuvre de l'élection du maire de la ville de Moscou au suffrage universel direct par les habitants.
Jusqu'à présent, les députés votaient pour l'élection du Maire, en fonction des candidatures présentées par le Président de la Fédération. Désormais, ce droit appartient aux citoyens.
Le candidat à la mairie doit avoir plus de trente ans. Il ne peut pas être de nationalité étrangère ni résider en Russie en vertu d'un titre de séjour, autrement dit il doit posséder la nationalité russe. Jusque là, rien d'extraordinaire.
En ce qui concerne les marges de manoeuvre laissées par la législation fédérale aux Sujets de la Fédération, la ville de Moscou, comme la plupart des Sujets, a eu recours au maximum de filtres.
Ainsi, il ne peut y avoir de candidats indépendants, mais uniquement des candidats présentés par un parti national. Ce qui exclu également la possibilité pour les petits partis de présenter des candidats. Ce mécanisme va très certainement bloquer le développement de la vie politique, car sans élections locales auxquelles les petits partis peuvent participer ils ne peuvent se développer et mourront tout naturellement. Ce qui fausse sinon la lettre, du moins l'esprit de la réforme des partis politiques et la rend particulièrement formelle.
Deuxième filtre, alors que les candidats pouvaient avoir de 5 à 10% de soutien des élus locaux, les députés moscovites se protègent et prévoient l'instauration de la barrière maximale: 10%.
Selon les députés communistes moscovites, l'instauration de ces deux filtres dénature complètement la notion d'élection directe du maire. Ce n'est qu'une parodie permettant l'instauration de mécanismes devant conserver la situation actuelle en l'état, au profit d'un seul parti.
Aujourd'hui, la Douma de Moscou est composée de 30% de députés du parti Edinaya Rossiya, de 13% de députés communistes, de 8% de députés du parti Spravedlivaya Rossiya, de 2% de députés Iabloko et de quelques indépendants. Ainsi, seuls Edinaya Rossiya et les communistes ont à ce jour la possibilité de présenter des candidatures qu'ils peuvent librement choisir. Spravedlivaya Rossiya est obligé d'entrer dans une logique de coalition, Iabloko n'a aucun chance de même participer aux élections - ce qui annonce sa destruction rapide. Quant aux indépendants ... c'est le dernier chant du cygne.
Voici comment on peut très efficacement et très légalement dévoyer une réforme pourtant nécessaire ...